Association "Vie et Cité" : Un travail de longue haleine 

Entretien avec Mme Wargnier



De tous les partenaires qui travaillent avec le collège République, l'association "Vie et Cité " est sans doute géographiquement la plus proche. Ses locaux, un pavillon de banlieue prêté par la municipalité, sont à quelques mètres de la clôture du collège.

FJ- Comment "Vie et cité" intervient-elle dans la lutte contre la violence ?

Nos objectifs vont au-delà ! Nous sommes une association de prévention spécialisée, intervenant en conséquence dans le cadre de la protection de l'enfance. Nous sommes présents dans 4 quartiers de Bobigny et depuis peu à Drancy. Nous n'intervenons pas sur instruction judiciaire. Notre terrain d'action c'est les cités. Nous sommes présents dans les cités et nous prenons contact avec les jeunes, en priorité des adolescents de 12 à 16 ans. Nous essayons d'obtenir la confiance des jeunes, ou des groupes de jeunes, afin de les aider dans différents domaines et le cas échéant de leur permettre de sortir de leurs échecs.

FJ- Que leur proposez-vous ?

Des actions, des rencontres qui permettent de développer leur estime d'eux-mêmes. Par exemple, nous avons ouvert un atelier d'arts plastiques dans une cité qui a bien marché et a permis, entre autres, à certains jeunes de montrer leurs travaux à leur instit. Ailleurs les jeunes repeignent les cages d'escalier ce qui améliore grandement les relations avec les gens du quartier et le bailleur. On fait aussi du soutien scolaire, principalement avec des adolescents qui rejettent les autres structures existantes.

FJ- Comment aidez-vous le collège ?

Mais on est pas là pour servir le collège ! L'association est au service des jeunes. On travaille au niveau de l'individu. C'est seulement dans cette optique que nous avons évidemment des relations avec le collège. En fait c'est assez ancien. Trois de "nos" quartiers sont dans le secteur du collège République et par suite nous suivons les jeunes dans leur vie scolaire. Nous entretenons un contact régulier avec le CPE qui nous tient informés des problèmes rencontrés par les jeunes. Quand il le faut, nous assistons aux conseils de discipline. Nous participons au projet intercollège qui regroupe 4 collèges de Bobigny. C'est un dispositif de prévention de l'exclusion où on repère les gamins en difficulté, on échange des informations. Pour les jeunes en difficulté sérieuse, on leur propose un parcours individualisé de 5 semaines où l'enfant reste au sein du système scolaire mais où il travaille un projet précis. On intervient également pour trouver une solution en cas d'exclusion scolaire et rescolariser les gamins.

FJ- Votre action donne des résultats ?

Oui. Mais c'est un travail de longue haleine. On voit les jeunes changer de langage par exemple ce qui signifie des réactions moins violentes. On arrive à désamorcer des conflits avec l'école. Plus globalement, notre action est évaluée à partir de contrats d'objectifs définis sur 5 ans avec notre financier, le Conseil général.

FJ- Comment voyez-vous l'avenir ?

On travaille avec quelques jeunes, environ 200 par an. Nous ne sommes pas les seuls à intervenir auprès d'eux. Et il reste tant à faire dans nos cités pour recréer du lien social, venir au secours des parents, aider les jeunes à trouver leur place.

 

Propos recueillis par Françis Jarraud

Sur le site du Café
Par fjarraud , le samedi 01 février 2003.

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