Devant le Conseil supérieur de l'éducation le 6 décembre, le ministre de l'éducation a longuement évoqué la réforme des programmes du primaire et du collège. Il a également annoncé la création de 4000 postes au collège. Une annonce qui interroge sur ses effets concrets sur les services enseignants...
Les programmes rénovés de l'école
"En ce qui concerne l’école primaire, les nouveaux programmes tiendront compte des besoins exprimés par les enseignants dans le cadre de la consultation portant sur la mise en œuvre des programmes actuels", annonce le ministère. Il publie d'ailleurs les résultats de cette consultation. Les professeurs des écoles insistent sur la nécessité de renforcer les fondamentaux et sur la charge des programmes.
Collège : Des heures en plus ou un transfert des disciplines vers les équipes ?
C'est du collège qu'est venue l'annonce principale. Le 3 décembre évoquant PISA, V Peillon avait déclaré : "Le temps d’accompagnement pédagogique doit être inscrit dans un volet d’heures supplémentaires pour les équipes pédagogiques... Il y aura des moyens accordés aux enseignants , plusieurs heures hebdomadaires pour s’organiser autour de leurs projets pédagogiques et traiter la difficulté scolaire. Il y aura des moyens en postes. Cela changera les pratiques pédagogiques".
Le 6 décembre, le ministre a confirmé que "sans bouleverser les horaires de chaque discipline, la réforme des programmes s’accompagnera de l’introduction de temps d’accompagnement pédagogique au sein des enseignements, et un volant d’heures professeurs sera alloué pour donner aux équipes davantage d’autonomie. Afin de traduire sur le terrain ces transformations pédagogiques, 4 000 postes seront créés dans les collèges".
De source syndicale nous avons appris que ces 4000 postes seraient des équivalents temps plein, c'est à dire en fait des heures d'enseignement créées pour l'occasion. 4000 postes représentent 72 000 heures soit de 10 à 14 heures par collège si l'on tient compte ou pas des 1777 collèges privés sous contrat. C'est à dire fort peu pour chaque établissement par rapport aux ambitions ministérielles qui sont de mieux accompagner les élèves et de dégager du temps pour les équipes. On est donc amené à réfléchir plus loin.
La refonte des programmes pourrait permettre de dégager des volumes horaires disciplinaires comme cela avait été évoqué à un moment au moins pour la 6ème. Les heures d'enseignement attribuées aux établissements resteraient identiques mais le volume horaire disciplinaire pourrait diminuer pour inclure l'accompagnement des élèves. La lettre de mission donnée par V Peillon au Conseil supérieur des programmes appelle d'ailleurs à recalibrer les programmes pour les rendre réalistes. Reste ensuite le modèle pédagogique. On a connu dans le temps les 10% pédagogiques, les modules et encore d'autres formules comme l'accompagnement au lycée. Le volume horaire sera-t-il ciblé sur des catégories d'établissement ? Ces heures seront-elles débloquées sur projet pédagogique ? Le cabinet ne dit mot pour le moment.
La suppression de l'heure de vie de classe
Par ailleurs, le ministre a annoncé la suppression de la note de vie scolaire, conformément au souhait exprimé par une très large majorité de la communauté éducative, et conformément à l’avis que le Conseil supérieur des programmes vient de lui remettre.
F Jarraud
L'annonce officielle
Le 3 décembre