Les nouveaux programmes de SVT du collège, que le Café pédagogique a révélés le 13 avril, créent la surprise. Non pas par les thématiques, qui restent globalement les mêmes, mais par la brièveté des intitulés des connaissances exigées. Finies les phrases types du programme officiel : place à des données succinctes. Exemple « Ubiquité du monde bactérien ; réactions immunitaires, antibiothérapie, vaccinations, mesures d’hygiène », auparavant une page du programme. Les enseignants de SVT, habitués à un BO encyclopédique, devront désormais organiser leur enseignement par cycle de 3 ans, ventiler les notions sur les niveaux et surtout travailler en équipe. Le programme officiel passe ainsi de 35 à 9 pages.
Une fusion des SVT et de la technologie en 6ème
Relégué en fin de livret, à la page 44, le projet de programme de sciences et technologie regroupe les enseignements du cycle 3. Les mentions SVT et technologie ne figurent plus sur le texte officiel. L’introduction précise la nécessité de « la diversité des démarches et des approches (observation, manipulation, expérimentation) ». Un travail en effectifs allégés sera surement nécessaire pour réaliser ces travaux-pratiques. Une mention spécifique dans le BO pour ces groupes réduits est déjà demandée par l’APBG. Avant la réforme, les enseignants de SVT et de technologie enseignaient 30 min par semaine en effectifs réduits sur 1h30 de cours. Côté contenu, peu de changements, le nouveau programme laisse cependant plus de place à l’évolution des êtres vivants. Le qualificatif « physico-chimique » est intégré plusieurs fois, un bon accueil aux enseignants de sciences-physiques désormais qualifiés pour la classe de 6ème. Les 3 thématiques du programme doivent permettre aux élèves d’acquérir 6 grandes compétences à construire.
« 5ème,4ème,3ème : différentes programmations sur les trois années envisageables »
Au cycle 4, l’ambition annoncée pour les jeunes est « de rompre avec une vision trop anthropocentrée du monde et des croyances pour les faire entrer dans une relation scientifique avec les phénomènes naturels ou techniques et le monde vivant. » Une « posture scientifique » est attendue en fin de cycle. Côté contenu, les connaissances très brèves dans les propos peuvent laisser le champ à de longues investigations. On retrouve les principales notions déjà abordées aujourd’hui. On peut noter le retour des « gamètes » et mêmes des notions vues au lycée tels « phénotype, génotype et méiose ». Les collégiens parleront désormais de perturbateurs endocriniens mais quid de la sédimentologie et de la respiration ?
L’essentiel n’est peut-être pas dans ces points de programme mais bien dans les progressions à construire sur 3 ans par les communautés éducatives. Ces nouveaux programmes vont laisser place à une vraie liberté pédagogique, à une dynamique de projet des établissements. Rappelons que les enseignants ne sont plus les détenteurs du savoir. A l’ère du numérique, ces programmes veulent stimuler notre enseignement des sciences. Une volonté déjà présente dans les programmes de sciences naturelles de 1977 : « mieux vaut laisser au professeur une large liberté de choix ». Chiche ?
Julien Cabioch
Le programme du cycle 3
Le programme du cycle 4
Programme de 2008