Mathématiques au collège : Des ambitions qu'il va falloir atteindre 

Le programme fait régulièrement référence à l'interdisciplinarité et la vie courante. Dès l'introduction de la partie sur les maths : "une place importante doit être accordée à la résolution de problèmes internes aux mathématiques, liés à des situations issues de la vie courante ou d’autres disciplines". On retrouve cet objectif décliné dans les différentes notions : "Effectuer des calculs et des comparaisons sur les nombres décimaux pour traiter de questions relevant des sciences humaines", "Utiliser la sphère pour modéliser la Terre" par exemple.

 

Un vrai travail sur le savoir

 

Le travail sur l'analyse et le raisonnement est un point fondamental : "La formation au raisonnement est un objectif essentiel du cycle 4". La pratique des tâches complexes initiée ces dernières années est confirmée : "Les pratiques d'investigation (essai-erreur, conjecture- validation, etc.) favorisent le raisonnement inductif et peuvent s’appuyer sur l'usage du tableur et de logiciels de géométrie." L'apparition du thème "algorithmique et programmation" est d'ailleurs un appui pour le raisonnement puisque le premier objectif de ce thème est : "Analyser un problème complexe, définir des sous-problèmes, des étapes de résolution".

 

Ce nouveau thème "renouvelle l’enseignement du raisonnement, éclaire l’introduction du calcul algébrique et fournit un nouveau langage pour penser et communiquer" mais le texte précise bien que la maîtrise d'un langage de programmation n'est pas un objectif, il ne s'agit donc pas de se perdre dans les aspects techniques.

 

Enfin, la communication du raisonnement et des résultat est un objectif en soi, en dehors de la pratique de la démonstration qui n'est pas exigible au socle : "L'explicitation de la démarche utilisée et la rédaction d'une solution participent au développement des compétences de communication écrite et orale".

 

Des maths pour tous

 

L’esprit a l’air d’être celui d’une base nécessaire à tous les citoyens. On voit l’apparition d’un thème sur l’algorithmique et la programmation. L’accent est mis sur le lien avec des problèmes d’autres disciplines, le raisonnement et la communication. Des notions plus calculatoires et abstraites disparaissent (calculs sur les racines carrées, systèmes d’équations), ou sont de moindre importance (le travail sur les solides). Ca paraît une bonne adaptation au temps actuels. Tout cela va tout à fait dans le sens des directives de ces dernières années, du nouveau brevet et des interventions récentes des inspecteurs. Il y a plus de concret, de lien avec la vie quotidienne. C'est une bonne démarche et il est urgent de changer la façon d’enseigner les maths.

 

Mais que va-t-il vraiment se passer en pratique ? Le changement parait énorme. On se demande si les équipes vont suivre et comment elles vont être formées. Les réticences et les résistances risquent d’être très fortes. Il faut des documents d’accompagnement pour préciser les attendus.

 

Laure Etevez

 

Les programmes du cycle 4

 

 

Par fjarraud , le mardi 14 avril 2015.

Commentaires

  • Michel MATEAU, le 14/04/2015 à 12:54

    Même dans un article sur les maths, il serait bon dans une revue pédagogique de parler de « but à atteindre » ou « d’ambition à exprimer » mais pas « d’ambitions qu'il va falloir atteindre », surtout en titre…

  • Franck059, le 14/04/2015 à 12:42
    Le changement paraît énorme ? Faux !

    Dans la forme oui puisque c'est une écriture par cycle mais dans le fond absolument pas.

    La résolution de problèmes liés au concret apparaissait déjà dans les anciens programmes, cela était clairement écrit.

    Les nouveautés : l'algorithmique, et la tâche complexe officialisée pour entrer dans le cadre PISA.
    A noter que la trigonométrie demeure au collège alors que celle-ci n'est jamais évaluée dans PISA...

    Beaucoup de notions ont disparu (pas du tout certain que ce soient les plus abstraites) et d'autres bien inutiles dans les mathématiques actuelles ou nécessitant de la technique demeurent.
    Exemples :
    Disparition des systèmes qui permettaient de résoudre et d'interpréter graphiquement des problèmes concrets liant des grandeurs entre elles
    Présence du calcul fractionnaire dont on peut s'interroger sur l'utilité au quotidien (je parle bien du calcul et non de l'expression de proportions ou de probabilités)
    Remontée timide et toujours peu explicite des probabilités au niveau 4ème alors qu'on peut commencer bien avant !
    Présence des identités remarquables dont il est quasi impossible de trouver au collège une utilité dans des problèmes concrets de la vie courante.

    Il reste toujours des incohérences, des discontinuités, voire des ruptures entre le cycle 3 et le cycle 4, et entre le cycle 4 et la classe de 2de.
    Exemples :
    Une grande famille de solides est envisagée au cycle 3 mais seulement le pavé droit et la sphère au cycle 4, laquelle sphère est inutile pour le lycée.
    Réapparition de la translation, de la rotation et de l'homothétie, ces deux dernières n'étant pas étudiées au lycée, sans aucun autre intérêt que de transformer des figures dans un logiciel pour faire de jolis dessins...
    Etude tardive de l'irréductibilité d'une fraction alors que les calculatrices le font ! Etude inutile de la divisibilité et du PGCD puisque ces notions ne seront abordées au lycée que par une infime partie des élèves : ceux qui iront en S et qui choisiront l'enseignement de spécialité maths

    En l'état,  les bons élèves vont encore davantage s'ennuyer en classe de 6ème et les élèves entrant en 2de vont souffrir par manque de connaissances suffisantes. Oh excusez-moi, j'ai fait de l'élitisme, j'ai osé parler des bons élèves.

    Cela va dans le sens de l'allègement et cela prépare l'avenir : une baisse horaire de l'enseignement disciplinaire au profit d'activités ludiques et qui sera rendue nécessaire par la crise de recrutement dans cette matière.
    • thais8026, le 14/04/2015 à 12:38
      Je suis entièrement d'accord avec vous.
      Mais il ne faut pas s'inquiéter les programmes de lycée vont être adaptés et comme les élèves n'auront pas les techniques base de calculs, le baccalauréat va être modifier. 
      Et on nous dira que le niveau de celui-ci n'a pas baissé mais qu'il évalue autre chose. En attendant les universités suisses commencent à refuser nos bacheliers alors que c'était un sésame.

      Et puis les profs vont être formés : par qui??? quand??? Avant les élections ???
      Car qui va s'investir dans une réforme qui pourraient être modifiée de fond en comble un an après.


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