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 » Quels seront donc les critères qui permettront de distinguer une valeur professionnelle spécifique, à défaut de pouvoir l’établir sur ce qui constitue l’essentiel du métier, c’est à dire permettre la réussite des apprentissages ?  » Dans une lettre adressée à la ministre le 13 juin, Paul Devin, secrétaire général du Snpi Fsu, un syndicat d’inspecteurs du primaire, manifeste ses doutes sur la réforme de l’évaluation des enseignants.

Si la réforme de la carrière des enseignants mise en place par la PPCR prévoit un avancement régulier dans une carrière meilleure, elle maintient 4 rendez vous de carrière susceptibles d’accélérer le déroulé de la carrière. C’est sur les critères concernant cette accélération que le Snpi Fsu exprime  » plusieurs points d’inquiétude et de désaccord ».

D’abord sur le taux des promus, fixé à 30%. « Nous sommes obligés de constater, et c’est heureux pour le service public d’éducation, qu’une part très largement plus conséquente des enseignants contribue efficacement à la réussite des élèves ».

Ensuite sur les repères utilisés pour la promotion.  » Il importe donc de ne pas confondre ce que pourraient apporter des entretiens sur le plan de l’évolution de la carrière, de l’évolution des fonctions ou de l’accompagnement de fin de carrière et ce que peut apporter l’évaluation sur les pratiques professionnelles. »

Le syndicat refuse une évaluation sur un entretien qui reprendrait les activités et les missions prises par l’enseignant. « Nous craignons que ce soit sur des éléments annexes que se constitue le privilège d’une accélération de l’avancement. Alors que le pilotage doit aujourd’hui recentrer l’action professionnelle sur la démocratisation de la réussite, les effets de tels critères seraient contre-productifs et inciteraient les enseignants à se détourner de l’objectif majeur. Est évoqué comme critère possible les activités conduites. Mais sera-t-il nécessaire pour que l’institution reconnaisse la valeur professionnelle d’un enseignant qu’il engage d’autres activités que celles exigées dans le cadre de ses obligations de service et de la mise en oeuvre des programmes nationaux ? Sont évoquées les missions exercées mais l’exercice d’une mission particulière constitue-il une valeur professionnelle supérieure à l’exercice de la mission d’enseignement ? »

« Nous craignons que, contrairement à ses intentions d’une plus grande égalité, le recours à une telle gestion des ressources humaines vienne privilégier des comportements de conformité superficielle qui ne garantiraient en rien la réalité de l’engagement des enseignants au service de la réussite des élèves », écrit Paul Devin. « L’évaluation des enseignants doit être basée sur une analyse partagée et objective des pratiques professionnelles. Elle nécessite donc une observation de ces pratiques au sein de la classe… En aucun cas, l’entretien administratif ne peut se substituer à l’observation et à l’analyse en classe ».

Sur la réforme PPCR