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Drole de rapport que le rapport interministériel sur « l’efficacité des politiques publiques mises en oeuvre à Roubaix ». Etrange rapport parce que, rédigé par les inspections générales de l’éducation nationale, de l’administration, des affaires sociales et de l’agriculture, il s’agit davantage d’une juxtaposition d’études que d’une synthèse. Curieux aussi par ses conclusions en ce qui concerne l’éducation qui toutes pointent les enseignants.

Ainsi, après avoir relevé le faible niveau des élèves en CP et CE1 tel qu’indiqué par les évaluations nationales, le rapport donnent l’explication :  » ce sont les pratiques pédagogiques associées à ces dédoublements qu’il faudra interroger lors des prochaines évaluations ». Et d’ajouter que « des outils à destination des enseignants ont été créés afin d’accompagner les équipes pédagogiques dans la compréhension du sens des exercices… » Un peu plus loin si Devoirs faits est décevant c’est aussi du fait des enseignants :  » Lors des entretiens conduits par la mission, les équipes enseignantes n’ont que très rarement évoqué les réponses pédagogiques qu’elles peuvent apporter. Or, l’implication des enseignants dans le dispositif constitue une belle opportunité ». Une des particularités de Roubaix est un taux de décrochage élevé et là aussi c’est la faute des profs :  » La mission a rarement entendu parler d’« accrochage scolaire », d’adhésion aux apprentissages ou d’enseignement explicite ». Car  » Les réponses sont avant tout pédagogiques ». Or le rapport , dans ses différentes parties, donne une image précise du développement de la misère et de la précarité à Roubaix. La ville connait un taux de pauvreté de 44% (25% de plus que l’agglomération de Lille) avec de nombreuses familles monoparentales et « une tendance au repli communautaire » pour une partie de la population , d’ailleurs accompagné de la non scolarisation des enfants. Le rapport montre des enfants en mauvaise santé et mal alimentés. Dans la population il n’y a pas que le renoncement à l’école.Il y a aussi le renoncement aux soins et une mortalité prématurée supérieure de 67% au taux national. Notons qu’à Roubaix aussi l’institution scolaire s’avère incapable d’assumer la visite obligatoire des 6 ans. Toute une partie de la population est dans une situation de précarité telle qu’elle n’attend plus rien de l’Etat et qu’elle a décroché de tout. A la lecture du rapport on comprend mieux pourquoi…

Le rapport