Réhabiliter le jeu
C’est à une réflexion sur la part de l’effort et du plaisir dans le travail scolaire que nous invite Jacques Nimier dans l’éditorial mensuel de son site. Partant malicieusement d’un point de vue de Luc Ferry sur la réhabilitation du travail à l’école, J. Nimier réhabilite le jeu comme moyen d’accès au travail. « Laisser un espace au désir, au plaisir, à l’école dans un cadre solide est la condition pour qu’il y existe du travail. Appendre aux enseignants à construire un cadre solide dans leurs activités, à savoir le tenir fermement tout en laissant à l’intérieur se développer les désirs des élèves est un élément important de la formation des enseignants aux facteurs humains et ce n’est pas évident à faire car cela interpelle chacun sur sa propre attitude à l’égard du désir, du plaisir et de son rapport à la Loi. Savoir pour les professeurs exprimer devant les élèves leur propre plaisir de travailler ou leur ennui par moment et accepter que ces derniers expriment leurs propres sentiments participe aussi à la réhabilitation du travail ». Le site publie également un entretien avec le mathématicien Nicolaas Kuiper.
http://perso.wanadoo.fr/jacques.nimier/rehabilitation_travail.htm
Les premiers pas dans les Cahiers
« Ils pensaient – à juste titre – avoir chèrement conquis le droit… d’apprendre aux autres. On les appelle » stagiaires « , puis néotitulaires, voire » entrants dans le métier « . On les convoque, on les encadre, on recommence ! Lassitude, urgence et incertaine qualité du premier poste, assortis d’un doute : sont-ils considérés comme des » profs pas finis » ? « Selon une enquête du ministère, 90% des nouveaux profs sont satisfaits de leurs débuts. Les Cahiers pédagogiques vont y voir de plus près. Quelle identité pour ces jeunes profs ? Quelles pratiques ? Quel accompagnement ? Les « néotitulaires » interrogent leurs aînés sur la mission d’enseignant, la pédagogie, l’existence d’établissements « difficiles », la pertinence de la formation. C’est dire que ce numéro de novembre des Cahiers interpelle tous les enseignants.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/
Le grand débat de Jean-Claude Guérin
« Contrairement à ceux qui affirment sans rire que « résoudre les problèmes de l’école n’est pas compliqué, il faut seulement quelques « idées simples » (lire, écrire, compter) et en revenir à l’effort et au mérite », on doit craindre les diagnostics erronés sources de remèdes pires que le mal. Encore faut-il, justement, analyser cette crise qui est avant tout celle du sens (et de l’utilité) de l’Ecole, pour les élèves comme pour les enseignants, comme pour les parents et de la souffrance qui en résulte pour tous ». Jean-Claude Guérin, Inspecteur général, ancien secrétaire national du SGEN, livre quelques réflexions sur le site d’Education & Devenir. D’abord pour rappeler que « le savoir auquel tout individu a droit, pour conquérir son autonomie, ne peut plus être simplement « présenté » ou « offert ». Il doit.. être construit et approprié par l’enfant et l’adolescent dans un cadre d’échange et de coopération avec ses pairs mais aussi en relation avec les autres moments de la vie (famille, loisirs, sports, culture, activités…) ». Pour J.-C. Guérin, « aujourd’hui le compagnonnage est la forme moderne de tout apprentissage et.. se traduit pour tous dans la notion d’accompagnement… Et un accompagnement qui doit s’appuyer sur, autant que susciter le travail d’équipe ». Ensuite pour affirmer que tout projet éducatif renvoie à un projet de société : « c’est renouer avec Ferry (Jules) que de repenser l’Ecole en relation avec un projet de société…qui n’est pas obligatoirement le même ».
http://education.devenir.free.fr/debatjcg.htm
Les yeux, le ventre et le sac à puces
Dans un article de la revue Education permanente, Serge Pouts-Lajus réfléchit à la difficile intégration des TICE dans le système éducatif français. » Les enseignants, soucieux de maintenir et de préserver ce capital social et culturel essentiel qu’est l’éducation institutionnalisée, ne rejettent pas les TICE. Ils s’en emparent même avec vigueur mais ils le font à un rythme et selon un scénario inattendu, différent en tous cas de celui que beaucoup de réformateurs du dispositif scolaire ont, jusqu’à présent, imaginé ou souhaité. Grâce à Internet et aux possibilités qu’offre le réseau, les enseignants pratiquent, avec une intensité croissante, la mutualisation des idées et des usages à une très large échelle. Dans cette nouvelle et immense salle des professeurs, délocalisée et désynchronisée, qu’est devenu Internet pour eux, il s’affairent, collectivement et sans tapage, à élaborer de nouvelles méthodes pédagogiques basées sur l’expérience et la pratique, exploitant certainement les technologies mais suivant des modalités qui n’auront pas été fixées à l’avance, des méthodes soucieuses de préserver l’institution scolaire dans ses fondements, respectueuses aussi des identités culturelles. Cette dynamique d’innovation par le bas, rendue possible par la diffusion des technologies, pourrait avoir des conséquences beaucoup plus profondes qu’on ne l’imagine. Elle pourrait entraîner, avec plus de chance que les réformes traditionnelles négociées et imposées par le haut, des évolutions institutionnelles réussies ».
http://www.txtnet.com/ote/yeux_ventre.htm
Colloque international sur l’illettrisme
L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme a réuni du 5 au 7 novembre, à Lyon, plus de 300 spécialistes internationaux. Ces trois journées sont consacrées aux méthodes d’évaluation de l’illettrisme et de la numéracité. Selon l’AFP, Luc Ferry a souligné devant el congrès la nécessité d’une « pédagogie du respect » : » Nous avons pris l’habitude de valoriser dans notre enseignement tout ce qui était chez l’enfant de l’ordre de la spontanéité, de l’expression de soi. Cela n’est pas forcément une mauvaise chose, mais quand on a affaire à des héritages comme la langue ou la politesse, il y a une pédagogie du respect à mettre en oeuvre ».
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_031106173018.kq2sdbuz.html
http://www.anlci.fr/documents/0903fr_programme.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
L’éducation aux images en question
Pourquoi recherche-t-on les images violentes ? Quel rôle doivent avoir les parents et les éducateurs face à ces images violentes ? Sur SavoirsCDI, Serge Tisseron, psychanalyste et spécialiste de la télévision, montre la nécessité d’une éducation aux images. » L’éducation aux images n’est pas un moyen de prévenir les effets supposés néfastes des images violentes, mais de préparer chacun à vivre avec toutes celles qu’il peut rencontrer, en étant plus intelligent, plus heureux et plus responsable. Et pour y parvenir, elle doit associer trois aspects complémentaires : inviter les enfants à donner du sens aux images qu’ils voient, valoriser la reconnaissance et la mise en forme des émotions ; et enfin apprendre à faire la distinction entre les images matérielles que nous voyons et les images intérieures que nous nous en fabriquons. C’est en effet seulement à cette condition que l’enfant peut s’engager dans une distinction durable entre la réalité et ses images. Envisageons successivement ces trois aspects ».
http://savoirscdi.cndp.fr/rencontrelyon/tisseron/tisseron.htm
Projet éducatif et territoires
Sous le titre « Projet éducatif, territoires et habitants », la revue VEI Enjeux publie les actes des 3èmes Rencontres nationales de l’éducation, organisées par la Ligue de l’enseignement et la ville de Rennes, qui se sont tenues en octobre 2002. Les questions soulevées par l’ouvrage sont celles de l’avenir de l’école dans un système scolaire en mutation. Comment construire un projet éducatif local cohérent ? Comment articuler les programmes nationaux avec les initiatives locales ? Comment impliquer « les habitants » dans ces projets ? Comment lutter contre les discriminations ? L’ouvrage alterne des analyses de cas et des réflexions d’élus ou de sociologues de l’éducation, français ou étrangers. Sont abordées par exemple les expériences d’Evry, Lille, du Puy-de-Dôme, des Pyrénées Orientales, Lorient, Rennes, Saint-Etienne, Valence, Saint-Martin, Turin, Toulouse… Pour Edmond Hervé, maire de Rennes, « seuls ceux qui considèrent l’Ecole comme un sanctuaire isolé… peuvent s’étonner (de cette territorialisation)… La territorialisation ne défait pas le service public ». En effet les exemples cités montrent le souci permanent, et aussi les difficultés, de l’intégration des habitants et de la lutte contre les discriminations. Des enjeux qui ne peuvent être atteints que par l’ouverture des établissements sur le tissu local.
http://www.cndp.fr/vei/
Les TIC bouleversent les attentes des élèves
Un nouvel article de la revue américaine Educause, met en évidence les nouvelles attentes pédagogiques des étudiants. Pour Joel Foreman, les jeunes demandent à apprendre par le jeu. Et les jeux vidéo développent des qualités académiques : esprit de découverte mémorisation, résolution de problème, analyse. Reste à adapter les cours.
http://www.educause.edu/ir/library/pdf/erm0340.pdf
Napster un modèle pour sauver l’école ?
« Les TIC donnent la possibilité à des milliers d’écoles et d’enseignants de devenir un petit univers dans lequel al communication peut être aisée et rapide… Ainsi un professeur qui veut contacter un pair qui a plus de connaissance ou maîtrise mieux une pratique professionnelle, peut simplement le demander, il trouvera la bonne personne rapidement. Avec cette infrastructure, les enseignants ont la possibilité d’accéder rapidement aux meilleures ressources et aux meilleures pratiques ». Le professeur Heargraves, ancien haut fonctionnaire au ministère de l’éducation, invite le gouvernement à monter un réseau qui, à l’image de Napster ou des réseaux pirates, permette ces échanges de pratiques. Pour The Guardian, qui apporte cette information, le professeur Heargraves n’invente rien : il y a déjà en Angleterre de nombreuses communautés en ligne où les enseignants échangent. Le professeur Heargraves mise sur le développement des échanges de pair à pair pour changer les relations entre institution et enseignants et entre ceux-ci et l’école.
http://education.guardian.co.uk/elearning/story/0,10577,1082824,00.html
Royaume-Uni : Les super-profs hissent le niveau
Le gouvernement britannique se félicite. Le niveau scolaire a progressé dans les trois quarts des établissements secondaires et les deux tiers des écoles primaires. Ce bon résultat, le gouvernement britannique l’attribue à la création des « super-profs ». Depuis 1998, les enseignants les plus méritants bénéficient de promotions suffisamment attractives pour que leurs collègues tentent de devenir à leur tour de « super-profs ».
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/3231195.stm
Recettes pédagogiques à l’anglaise
C’est un vieux problème du système éducatif : comment mettre en oeuvre de nouveaux programmes ? Souvent en France on publie des « documents d’accompagnement » qui développent les programmes, ou des séquences pédagogiques. Nos collègues britanniques partent eux des travaux d’élèves. Le site National Curriculum in Action publie des centaines de travaux d’élèves qui montrent comment mettre en pratique les instructions pédagogiques. On pourra ainsi y trouver, classées par discipline et niveau, de nombreux exemples d’utilisation des TICE en classe. Le site invite les enseignants à réfléchir et à échanger sur leurs pratiques.
http://www.ncaction.org.uk
Pages : L’autorité de Jean-Marie Petitclerc
« Cessons de nous renvoyer la basse en accusant les parents, l’école, les politiques ou la télévision ! Ce n’est pas en accusant les parents de démissionner que l’on peut les aider à retrouver confiance en eux face à leurs enfants ! Ce n’est pas l’école qui peut prendre en charge l’intégralité des problèmes des jeunes qu’elle accueille ! Ce n’est pas en discréditant les politiques que l’on va aider les citoyens à réinvestir le champ du politique ». En 85 petites pages, écrites en gros caractères, Jean-Marie Petitclerc, directeur d’une structure d’accompagnement, nous appelle tous à nous ressaisir et a tisser du lien social pour faire face à la crise de l’autorité. « Les jeunes aujourd’hui comme hier ont besoin de rencontrer sur leur route de véritables éducateurs qui sachent faire autorité ». Jean-Marie Petitclerc, Y’a plus d’autorité, éditions Eres.
Débats dans les établissements avec les parents
La circulaire organisant le débat national sur l’école dans les établissements est parue. Elle prévoit deux demi-journées de débat, dans une semaine choisie par le recteur, entre le 17 novembre et le 17 janvier . Le débat devrait comprendre une séance concernant le diagnostic sur l’école et une autre s’intéressant à la prospective. Les demi-journées retenues par chaque établissement devraient permettre l’expression des parents et la circulaire recommande le samedi matin et le mercredi après-midi. La circulaire précise les conditions de fonctionnement des débats et la remontée des voeux.
http://www.education.gouv.fr/bo/2003/39/MENE0302304C.htm
Regard pédagogique sur les messages instantanés
Robert Farmer, professeur à l’Université du Mont Saint-Vincent (Canada) ouvre la réflexion sur les usages pédagogiques de la messagerie instantanée (Instant Messaging, IM), un outil largement plébiscité par les jeunes pour qui, une étude britannique l’a confirmé, il est en train de détrôner le chat. Au Canadé établit R. Former, trois jeunes sur quatre l’utilisent. La technologie est également de plus en plus employée par les entreprises pour la communication interne, relève R. Farmer. Pour lui, cet outil est en adéquation avec les nouvelles valeurs culturelles apportées par la première génération qui a grandi avec l’ordinateur et Internet, mises en évidence par J.L. Frand : faire est plus important que le savoir, la démarche expérimentale est meilleure que la logique, le multi-tâche est un mode de vie, le délai est intolérable, la réalité n’est plus réelle. Dans l’éducation, l’IM peut être un bon outil collaboratif. Elle renforce la présence du tuteur dans l’enseignement à distance, permet des discussions de classe, facilite les procédures d’admission. Elle est aussi porteuse de risques : failles de sécurité dans les ordinateurs, contacts non désirés avec des personnes, perte de temps. Pour R. Farmer, « les étudiants se sont emparés de cette technologie, pas les institutions… L’IM aura-t-elle un avenir comme outil de travail collaboratif ou sera-t-elle vecteur d’un nouveau cauchemar ? De nouvelles recherches sont nécessaires ».
http://www.unb.ca/naweb/proceedings/2003/PaperFarmer.html
