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Participez au 7ème Forum des enseignants innovants ! 

L'innovation pédagogique c'est vous ! Ce n'est pas seulement ce qui est impulsé par en haut par le ministère. C'est d'abord ce que les enseignants inventent et réalisent chaque jour dans leur classe, avec ou sans le numérique, avec ou sans partenaires extérieurs, en toute liberté. C'est ce message que nous voulons faire passer avec vous, lors du 7ème Forum des enseignants innovants qui se tiendra à Bordeaux les 16 et 17 mai à l'appel du Café pédagogique et de nombreuses associations professionnelles d'enseignants.


 Avec le soutien du Ministère de l’Éducation nationale, du Ministère de la réussite éducative,  de la Région Aquitaine, du CNDP, de partenaires privés, comme Microsoft,  et des grandes associations professionnelles d'enseignants, le Forum invitera 100 enseignants sélectionnés sur la qualité de leur projet pédagogique par un jury composé des associations d'enseignants et du Café pédagogique. Pendant deux journées, les enseignants innovants présenteront leur projet et découvriront les réalisations des autres. Ils travailleront en équipe sur des thèmes novateurs. Nos objectifs sont simples : mettre en valeur votre projet, vous faire rencontrer d'autres enseignants innovants, disséminer ainsi vos idées et soutenir votre créativité.


Pourquoi participer au Forum ?

- pour faire reconnaître votre travail et permettre à tous de bénéficier de votre expérience

- pour sortir de l'isolement et participer à la communauté des enseignants innovants

- pour partager durant deux jours des moments de rencontre inoubliables

- parce que le Forum bénéficie du soutien du Ministère de l’Éducation nationale

- pour découvrir ce qui se fait de nouveau dans toutes les disciplines au primaire et au secondaire

- pour soutenir l'innovation pédagogique libre qui a besoin de toutes les volontés.


Comment participer ?

Vous êtes enseignant ou association complémentaire de l'école ? Vous avez mené un projet éducatif intéressant ? Il vous suffira début mars de remplir un formulaire en ligne. La participation au concours est gratuite. Si votre projet est retenu, vous êtes défrayé de vos frais de transport (à hauteur de 100 euros) et pris en charge (hotel, repas). Le Forum attribue des prix. En participant au Forum, vous entrez dans la communauté des enseignants innovants !


Quel calendrier pour s'inscrire ?

Le site de dépot des projets ouvrira tout début mars. Vous aurez alors quelques jours pour vous inscrire et participer à la plus grande et la plus libre rencontre d'enseignants innovants français.


Vous voilà prévenu(e). Préparez votre projet...

 

Le 6ème Forum s'est tenu à Nantes

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/08042013Article635[...]

Le blog du Forum 2013

http://www.cafepedagogique.net/communautes/Forum2013/default.aspx



Innover dedans, innover avec, innover par...

Avec le numérique, le terme innovation a repris de belles couleurs, aussi bien dans les médias que dans le quotidien de certains enseignants. Toutefois il faut, si ce n'est interroger le terme, au moins interroger le processus qui y est associé. En effet l'innovation, considérée comme quelque chose de nouveau dans une situation existante (nouveau dedans) n'est pas l'invention  qui est l'arrivée de quelque chose de nouveau qui vient percuter un système(nouveau dehors), une sorte de corps étranger qui tente de s'imposer. Pour certains les objets numériques sont des inventions, pour d'autres se sont des vecteurs d'innovations. Est-ce compatible? peut-on passer de l'un à l'autre ?


A côté de ce questionnement, il y en a d'autres dont celui du périmètre de mise en oeuvre d'une innovation. On peut être tenté d'associer innovation à individu. C'est souvent ce qui se produit dans la classe où l'enseignant, considéré parfois comme seul maître à bord, va donc changer quelque chose par rapport à l'existant (introduire l'ordinateur dans sa classe). Mais on peut aussi parler d'innovation institutionnelle ou organisationnelle lorsque tout ou partie d'une organisation décide de changer l'existant. Cela peut produire deux effets différents : soit simplement à la périphérie sans toucher le noyau; par exemple on change l'organisation globale de l'établissement (affichages numériques, sites web, etc...) sans toucher au fonctionnement de la classe. Soit imposer au noyau des changements internes du fait de changements à la périphérie; par exemple on décide de modifier la durée de chaque séance de cours et d'annualiser l'organisation des enseignements, ce qui impose à chacun de modifier son organisation dans (les séances sont plus courtes ou plus longues) et hors la classe (l'emploi du temps personnel varie).


Deux exemples peuvent illustrer ces deux modes de l'innovation : la classe twitter, le cahier de texte numérique.


L'invention de twitter a permis à nombre d'enseignant de (re) découvrir l'intérêt des jeunes pour l'écrit. Rappelons ici que twitter ne fait pourtant que proposer la même possibilité que jadis les tattoo et plus récemment les sms, en y ajoutant cette dimension de réseau ouvert et partagé. L'innovation qui conduit à amener twitter en classe peut se lire de deux manières : d'une part le souci de la nouveauté technologique, d'autre part le souci d'une expression nouvelle. On a d'ailleurs parfois du mal à distinguer les deux dans les différents exemples médiatisés. Car, au delà des pratiques en classe, la médiatisation met en avant ce lien de modernité technologique et d'innovation. Parce que la seule innovation pédagogique ne parle pas au grand public, elle sert en fait de seconde caution de modernité. Prendre en compte les pratiques sociales des jeunes pour les intégrer au processus scolaire n'est pas une nouveauté en soi. Il y a bien longtemps que nombre d'éducateurs (Dewey parmi les premiers) ont évoqué cette question. Intégrer l'écrit court comme nouveau mode d'accès au texte est, lui, issu du possible que permet le dispositif numérique twitter. Facilitant, augmentant le potentiel, le dispositif numérique permet de renforcer des choix pédagogiques et se traduit par ce qui est nommé une innovation.


Le cahier de texte numérique est une forme d'innovation à double sens. Elle vient aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Elle vient de l'extérieur car la notion de cahier de texte est bien antérieure au numérique et surtout qu'elle a une fonction de régulation de l'activité d'enseignement apprentissage, outil d'abord de médiation instrumentale institutionnelle (le cahier de texte ne pouvait sortir de l'établissement scolaire). Mais le développement des moyens numériques connectés par internet a amené progressivement à l'émergence d'usages détournés d'outils tels que la messagerie ou les annonces des LMS ou encore des forums de discussion par les enseignants, en vue d'en faire le cahier de texte numérique. Cette innovation est donc la rencontre des acteurs et de l'institution autour d'un objet symbolique d'une part et d'une évolution de la relation enseignants/élèves d'autre part. Le succès (à relativiser dans le temps) du cahier de texte numérique (le premier des usages des ENT, statistiquement) est donc la preuve du passage progressif à la banalisation de l'outil.


Ces deux exemples tendent à mettre en évidence un processus fort et indispensable de notre système éducatif : le droit à l'essai. Car l'innovation c'est d'abord un essai (pas forcément une expérimentation), parfois peu pensé, d'un changement du quotidien, pour tenter de dépasser une situation existante. L'intention de l'innovateur n'est pas forcément l'innovation elle-même. La situation existante que l'on veut changer est parfois un prétexte, c'est souvent le cas avec le numérique. Dans certains cas on observe que c'est l'innovateur lui-même (la personne ou l'institution, ou même les deux) qui est le but de l'innovation, mais l'argumentaire de celle-ci tend souvent à le cacher. L'arrivée depuis le début des années 1980 de l'informatique en éducation a été perçue comme un choc d'invention. L'institution scolaire, et tous les rapports, colloques et autres débats le montrent, s'est sentie questionnée sans jamais savoir dans quelle direction aller, aujourd'hui encore. La seule parade a été l'innovation, moyen pratique de faire preuve de modernité. Relayé par le monde marchand, ce mouvement est pourtant un écran aux réalités du monde scolaire. Certes il permet à certaines personnes ou institutions, d'avoir une "respiration" professionnelle. Mais au final, malgré une reprise récurrente du thème (parfois transformé en "bonnes pratiques"), l'innovation ne sert pas autant qu'on le pense à l'évolution du système éducatif face au numérique. C'est peut-être l'une des explications à l'écart entre les intentions déclarées et la réalité vécue en matière de numérique. On ne touche pas au coeur de métier, simplement à la périphérie, celle peuplée d'innovateurs qui du coup peuvent, sans le vouloir, devenir caution d'une certaine forme d'immobilisme.


Bruno Devauchelle


Retrouvez les chroniques de Bruno Devauchelle

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/2012_BDevauchelle.aspx



Innovation : Véronique Favre : Des tablettes en petite section, pour quoi faire ?

Ce n'est pas l'apparition des tablettes qui a fait de Véronique Favre une grande instit. C'est plutôt le contraire. Enseignante dans un quartier populaire du nord-est parisien, si Véronique Favre sait tirer des nouveaux outils une redoutable efficacité pédagogique  c'est qu'elle ne perd pas de vue l'essentiel : travailler le langage avec ses petits élèves souvent non francophones, entretenir au quotidien le lien avec les parents, construire au quotidien sa formation professionnelle via Twitter. Tout ça toute seule. Comme une grande.


C'est un peu par hasard que Véronique Favre a rencontré les tablettes. Après une vie professionnelle déjà assez longue et être passée par tous les niveaux du primaire, elle a saisi au bond, il y a trois ans, la proposition de son inspectrice et accepté un prêt qui dure maintenant depuis trois ans. Quatre tablettes ont atterri dans sa classe de petite section de maternelle, comme sait le faire l'éducation nationale : sans formation, sans accompagnement, sans même attentes institutionnelle sérieuse. Mais l'inspectrice avait choisi la bonne personne. En trois ans, Véronique Favre a acquis de l'expérience. Ce qu'elle fait elle le  partage volontiers sur son blog ou sur Twitter. Au point d'être devenue un repère quotidien et une amie pour de nombreux enseignants.


Tablettes et langage


"La tablette c'est formidable pour travailler le langage". En petite section c'est un souci prioritaire pour les enseignants. Pour V Favre ça l'est encore davantage qu'ailleurs car, dans sa classe de la rue d'Orsel, dans le 18ème arrondissement parisien, la moitié des élèves sont non francophones. Certains parlent très bien. D'autres ont du mal à aligner quelques mots corrects. La tablette permet d'apporter des ressources. Mais elle offre surtout la possibilité de créer des livres images avec les enfants. Ainsi, les enfants s'enregistrent quand ils racontent l'histoire de "Roule galette". Chaque petit groupe prend en charge une page de l'album. Chaque enfant va donner ce qu'il sait mieux faire, à la fois dans la prononciation et l'intonation. Les enfants s'enregistrent , ne gardent que le meilleur. Ils peuvent aussi en autonomie se réécouter et réentendre l'histoire. "Ils 'améliorent en écoutant leurs camarades. Ils sont aussi valorisés car cahcun participe à l'album commun, ne serait-ce que pour deux mots", nous confie V Favre. "L'album entretient une forte émulation". L'intérêt de l'album numérique c'est aussi qu'on peut le réécouter quand on veut. V. Favre fait aussi réaliser des albums à partir de photos de classe où les enfants s'expriment. La maitresse corrige la prononciation et les enfants progressent à petits pas, chacun son rythme.


"Evidemment, avant la tablette on faisait déjà des albums", explique V Favre. "Mais il fallait répéter avec chaque enfant. Avec la tablette l'enfant écoute et s'enregistre en autonomie. Il intervient beaucoup plus souvent. Il apprend aussi à se débrouiller sans les adultes. Et en plus ça économise la maitresse !"


Socialisation


V Favre a aussi constaté des effets dans la socialisation des enfants. Là aussi, les enfants n'ont pas attendu la tablette pour développer des relations. Mais la tablette les emmène dans le récit, dans le faire. Elle facilite la collaboration en la rendant facile. V. Favre estime qu'ils s'aident davantage et qu'ils s'alignent plus vite et plus souvent sur les meilleurs.


Mais la socialisation emprunte aussi des moyens traditionnels. "Avec les enfants on va au théâtre, au musée. On a la chance à Paris d'avoir énormément de ressources à portée de main. On a visité la boutique du boulanger et observé comment se fait le pain. On en a ramené quelques photos et les enfants peuvent revoir cela sur les tablettes".


Et les parents ?


Les tablettes de la classe de Véronique ne sortent pas de l'école. Comment pourraient-elles alimenter le lien avec les parents ? Véronique Favre a créé un blog protégé par mot de passe alimenté quotidiennement avec les documents numériques réalisés en classe. Les parents peuvent voir ce que font leurs enfants en classe. De fait la moitié se connecte très régulièrement et tous le font quand ils y sont invités par mail. "On rend visible ce qu'on fait en classe", explique V Favre. "Souvent les parents n'imaginent pas le travail réalisé. Ils découvrent vraiment et sont ébahis de voir que l'école maternelle est une vraie école".


Et les collègues ?


"Dans mon école, je suis une enseignante comme les autres", rappelle V Favre. L'expérimentation tablette n'apparait pas sur le site de l'école. Elle suscite d'ailleurs peu de curiosité dans l'environnement professionnel de V Favre, alors que son travail est suivi par de nombreux enseignants. "Twitter est devenu ma salle des profs idéale. J'aime apprendre et avec Twitter on échange beaucoup entre enseignants". Le seul fait de devoir raconter ce que je fais m'oblige à penser davantage mes pratiques. Et découvrir ce que font les autres remet en question tout ce qui finit par ne plus etre pensé dans la vie de la classe. Ca entretient aussi l'admiration pour le travail des autres , leur créativité". Suivie de près par des dizaines d'enseignants en France et au-delà, Véronique Favre a trouvé avec Twitter sa définition du métier d'enseignant. "Le vrai métier trouve c'est ce bouillonnement d'idées".


François Jarraud


Le blog de V Favre

http://www.doigtdÉcole.com/



Sur le site du Café



Par fjarraud , le vendredi 21 février 2014.

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