Seconde carrière - le 115 

Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs



Ce mois-ci, nous attirons toute votre attention sur :

-       la possibilité, enfin, d’utiliser vos droits à DIF,

-       un sujet qui demeure encore tabou mais suscite de fortes attentes : la seconde carrière des enseignants, qui n’en finit pas de sortir de terre, avec des reconversions au compte-gouttes,

-       le cumul d’activités accessoires, un bon compromis pour amorcer sa seconde carrière en toute autonomie, sans avoir à s’insérer dans un « vivier »,

-       quelques outils en ligne pour accompagner les jeunes enseignants en manque de formation afin qu’ils ne songent pas trop vite à une reconversion,

-       le parcours professionnel de Michèle Drechsler, professeur des écoles devenue Inspectrice de l’Education Nationale, passionnée par les TICE.


Enseignants en quête d’une seconde carrière : pensez à utiliser votre DIF en 2010 et/ou en 2011


Le Droit Individuel à la Formation (DIF), institué en 2007, n’était toujours pas appliqué pour les fonctionnaires. Différents syndicats en demandaient la mise en œuvre, tandis que la conclusion de « Enseignant et après ? » paru fin août 2009 (www.lessavoirsinedits.fr ) le préconisait également.


C’est chose faite en cette rentrée, puisque Josette Théophile – bien décidée à marquer son passage à la tête de la DGRH et d’une administration tentaculaire en impulsant de nouvelles méthodes, à l’écoute attentive de tous les acteurs de l’Ecole - dans la circulaire adressée à tous les recteurs d’académie le 17 juin 2010 souhaite que le DIF bénéficie en priorité aux enseignants qui souhaitent utiliser ce levier de formation personnelle dans le cadre d’une reconversion :

http://www.ac-nice.fr/azurnet/sections/personnels/for[...]


Comme l’indique la circulaire, sont éligibles au DIF des formations en présence comme à distance, des VAE, mais aussi des bilans professionnels. En théorie, les enseignants qui ont envie d’en bénéficier soumettront à leur administration la formation qu’ils souhaitent réaliser.


En pratique, il y a lieu de croire que chaque académie va disposer d’une enveloppe budgétaire limitée, comme cela se passe avec les bilans de compétence. Tous les enseignants ne pourront donc pas bénéficier de leurs droits à DIF dès leur première demande, puisque l’administration peut refuser le DIF au maximum 2 années de suite.


Des adhérents référents du dispositif d’Aide aux Profs, anciens enseignants ayant créé leur entreprise de formations à distance ou en présence vous expliquent de manière approfondie le fonctionnement du DIF :


- Christophe Fabre (interview dans le n°100 du mensuel du Café) :

http://www.exatice.com/d-i-f-pour-salaries


- Jean-Luc Codaccioni (interview dans le n°92 du mensuel du Café) : http://www.icademie.com/plus/financer.php



Aide aux Profs poursuit le développement de son dispositif pour aller à la rencontre des enseignants sur le terrain


Aide aux Profs s’engage en effet dans la valorisation de toutes les secondes carrières sous forme de création d’entreprise de ses adhérents, anciens enseignants, lesquels pourront répondre, au cours des formations – à distance ou en présence - réalisées au titre du DIF, à toutes les questions que se posent leurs stagiaires enseignants sur la manière dont ils ont réussi leur seconde carrière. Ainsi créons-nous, à travers ce partage d’expérience, un nouvel axe très formateur pour ceux que motive la création d’entreprise.


Aide aux Profs a aussi développé des bilans de carrières qui peuvent faire l’objet d’un DIF, et proposera entre novembre et juin de chaque année des formations à ses adhérents :

http://www.aideauxprofs.org/Index.asp?affiche=News_Display.a[...]


Néanmoins, le rapport de l’IGAENR de juillet 2010 laisse pantois sur les marges de manœuvres budgétaires dont vont réellement disposer les académies et le MEN pour financer le DIF et, sur un plan plus général, les besoins en formation des personnels, qu’ils soient enseignants ou non :

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2010/09/Rappor[...]


Assurément, beaucoup d’espoirs seront déçus par rapport aux nombreuses annonces réalisées par le MEN ces derniers mois. La mise en œuvre du DIF et de la Seconde Carrière se heurtent à deux obstacles majeurs : le manque de crédits, et le manque de formation des personnes chargées de communiquer sur ces deux thématiques.



Seconde carrière : un sujet qui demeure tabou


Dans un tchat du 16 juin 2010 sur le site web de Libération, Bernadette Groison, Secrétaire Générale du FSU qui a succédé à Gérard Aschieri clarifie les conséquences directes de la réforme précipitée des retraites actuelle :

http://www.liberation.fr/politiques/1209308-la-reforme-d[...]


Dans ces échanges, nous avons trouvé une information intéressante, et qui confirme bien ce que nous constatons sur le terrain d'après tous ceux qui nous contactent: la seconde carrière des enseignants ne décolle pas, elle ne fonctionne pas, puisque nous sommes dans le contexte du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Pourquoi le MEN aiderait-il des enseignants à se reconvertir ailleurs alors qu’il a déjà du mal à recruter de nouveaux enseignants ?


Les secondes carrières des enseignants s’effectuent depuis 4 ans au compte-gouttes

A la question d'un internaute: "Et la seconde carrière pour les enseignants «usés»? C'est vraiment du pipeau quand on sait qu'un fonctionnaire sur deux ne sera plus remplacé, comment pourra-t-on «recycler» des enseignants en fin de carrière?"

Bernadette Groison répond: "Rien n'est prévu. Lors de la dernière rencontre que nous avons eue au ministère de la Fonction publique, nous avons posé la question des secondes carrières et de la mobilité professionnelle dans l'ensemble de la fonction publique, ça fait partie des sujets qui ne sont pas ouverts. On ne discute pas de cela. Malheureusement, la question des retraites n'est traitée que dans une logique technique et comptable."


Aide aux Profs déplore que depuis 2006 aucun document numérique uniforme n’ait été diffusé à tous les enseignants pour les informer de manière exhaustive sur :


-       le nombre d’enseignants ayant sollicité les cellules de seconde carrière pour un projet de reconversion, et le nombre qui en ont réellement bénéficié : on ignore totalement ce ratio,


-       les types de postes proposés dans le cadre des « viviers » que constituent progressivement les académies, alors que les rares postes pouvant convenir aux enseignants sans reprise de formation sont peu à peu supprimés : Mises à Disposition (MAD : 5000 supprimées depuis 2005), et récemment certains détachements (INRP, CRAP, GFEN, etc.), RASED,


-       les sommes exactes qu’il est possible d’obtenir au titre de l’IDV en fonction de son indice et de son ancienneté, alors que la règle des fourchettes de pourcentage laisse la part belle à l’aléatoire en fonction de la bonne volonté des services de ressources humaines des différentes académies et du budget dont ils disposent,


-       les possibilités de cumuler une auto-entreprise avec un emploi d’enseignant : la qualification de ce régime en « activité accessoire », dans la limite de 6h hebdomadaires nous semble une possibilité sous-exploitée, même si quelques inspections académiques la pratiquent. La majorité des services RH considère toujours que l’auto-entreprise est une entreprise à part entière, certaines demandent même de fournir un K BIS alors que le régime de l’autoentreprise ne le prévoit pas…



Pourquoi la seconde carrière ne fonctionne-t-elle pas malgré 7 ans d’existence et 4 ans de mise en œuvre ?

-       le dispositif n’a visiblement pas réussi à convaincre les autres ministères et les autres collectivités de l’employabilité, sans reprise de formation, des enseignants : le critère de 15 ans d’ancienneté y est pour beaucoup, car cette durée les a formatés dans un cadre d’emploi précis, les déconnectant de la réalité administrative de certaines fonctions,

-        

-       il n’a jamais été possible de « réserver » des postes pour les enseignants en quête d’une reconversion dans les autres ministères, car cela contrarie les promotions internes de leurs agents, en créant des tensions, les enseignants n’étant pas « les bienvenus »,


-       il n’a jamais été envisagé de procédures de VAP ou de VAE pour créer des passerelles entre les corps d’enseignants, tous de catégorie A, vers les corps administratifs d’un niveau équivalent : bon nombre de cadres administratifs n’y sont pas favorables, beaucoup sous-estimant le nombre de compétences que peut déployer un enseignant en classe et en-dehors. Le nombre d’a priori est tel que l’enseignant est souvent cantonné dans ce seul rôle : enseigner, et rien d’autre. Cela génère chez les professeurs à bout de souffle dans la tranche d’âge 50-60 ans le sentiment d’être dans un « tunnel », ou une « impasse » : la perspective de travailler jusqu’à 67 ans dans ces conditions avec la nouvelle réforme des retraites va aggraver la démotivation de ces personnels qui ne se sentent pas valorisés,



-       le dispositif n’a jamais communiqué directement à destination des enseignants sur ses résultats, ni sur son mode de fonctionnement. Aucun chiffrage précis des enseignants qui ont pu en bénéficier dans chaque académie n’est identifiable à ce jour : ce manque de visibilité peut être assimilé à un constat d’échec,


-       avec le non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux, le MEN connaît une situation de flux tendus en matière d’utilisation de ses ressources humaines, à tel point que beaucoup d’académies recrutent depuis quelques années des enseignants contractuels au Pôle Emploi : dans ce contexte, on ne voit pas le MEN aider les enseignants qui le souhaitent à quitter l’enseignement !


-       les académies sont littéralement coincées entre la demande du MEN de constituer des viviers, manœuvre destinée à faire patienter les personnes dans l’espoir plus qu’hypothétique qu’on leur propose un poste adapté à leurs aspirations, et l’obligation de traquer les gisements d’emplois occupés par des enseignants que l’on pourrait remettre devant élèves pour «boucher les trous »,


-       le nombre de conseillers mobilité carrière (CMC) est très inégal selon les académies, et les modalités de leur emploi très différentes. Ce nombre oscille entre 1 et 5 CMC selon les académies. Certains CMC sont seulement des correspondants en établissements qui se sont vus confier cette mission en complément de service, d’autres sont à mi-temps voire à plein temps. Les CMC à plein temps concernent les académies très urbanisées,


-       les moyens dont disposent les CMC pour exercer leur métier sont peu importants, économie oblige,


-       Le dispositif a été pensé dès le départ par des personnels administratifs familiarisés dans la conception de procédures administratives. Les enseignants ont été exclus dès le départ d’un dispositif qui aurait pu permettre de réduire le fossé de méfiance qui perdure entre l’administration et ceux qu’elle gère,


-       Les personnels chargés « d’écouter » les enseignants qui les contactent sont majoritairement des non enseignants, qui ont une vision « simpliste » de ce métier : ils ont du mal à imaginer qu’on puisse avoir envie de quitter une profession où le temps libre semble si important. Du coup, leur réponse est parfois décevante, ou manque cruellement d’informations pratiques,


-       Le « circuit » mis en place en décourage plus d’un : demander un entretien, suivi de 2 à 4 autres entretiens sur une longue durée, entrer dans un « vivier », dépôt d’un dossier qui sera examiné par une commission : autant de filtres mis en place, pour au final peu de postes par rapport au nombre de postulants. Combien de frustrations, de découragements, de démotivations depuis 2006 ? Un enseignant qui ne donne plus signe de vie au CMC est-il considéré comme un enseignant « qui préfère rester enseignant » ?



Il est donc clair que la loi du 3 août sur les parcours de mobilité interministériels ne concerne pas au prime abord les enseignants et n’est pas destinée à faciliter en priorité les mobilités « choisies », mais bien dédiée à favoriser les restructurations imposées aux agents de tous les ministères. Après l’implantation progressive des plateformes de GRH des Préfectures de Région qui ont créé des bourses d’emploi, les années 2010-2013 vont être très difficiles à vivre pour des centaines de milliers de fonctionnaires qui devront changer d’affectation, de service, de région peut-être. Les dispositifs d’accompagnement à la mobilité, à coups de primes, oublient que l’on déstabilise les familles, que l’on déracine les enfants, et que le conjoint, parfois, doit pouvoir retrouver un emploi si le foyer souhaite conserver tout simplement son pouvoir d’achat.


La mobilité « hors enseignement » que nous espérions à travers cette loi n’est apparemment pas souhaitée par le MEN, puisque le dispositif seconde carrière se reconvertit lui-même progressivement dans la réalisation d’entretiens professionnels à 2 ans et à 15-20 ans d’ancienneté pour les enseignants, et dans la mise en œuvre du DIF. Comme l’a souligné Josette Théophile, DGRH, le DIF n’est pas destiné à chasser les enseignants, mais à leur permettre de réaliser des formations de leur choix.



Cependant, les choses commencent à bouger pour les cadres de l’EN, le dernier BOEN n°32 du 9 septembre 2010 sur l’organisation de l’administration centrale du MEN et du MESR évoquant dans ces ceux articles des perspectives de développement prometteuses sur le front pionnier de la seconde carrière :


« Article 12 - Les dispositions de l'article 29 sont modifiées ainsi qu'il suit :

Au premier alinéa, les mots : « Le service des personnels d'encadrement comprend : » sont remplacés par les mots : « Le service des personnels d'encadrement comprend, outre la mission de conseil en mobilité et parcours professionnels des personnels d'encadrement : »


Article 13 - Il est créé un article 31 bis ainsi rédigé :

« Art. 31 bis - La mission de conseil en mobilité et parcours professionnels des personnels d'encadrement participe au développement de viviers de cadres supérieurs et dirigeants des ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et contribue à la diversification du recrutement. Elle favorise la mobilité fonctionnelle et le suivi individualisé des carrières des cadres supérieurs des deux ministères. »



En Juin dernier, Gérard Aschieri, ancien Secrétaire Général de la FSU, toujours enseignant, a répondu à nos questions, s’accordant lui aussi à dire qu’il était légitime qu’un enseignant puisse avoir envie, à un moment de sa carrière, d’exercer un autre métier :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=Ressour[...]


Aide aux Profs pense que nous vivons actuellement les dernières années d’un métier que l’on exerçait « toute sa vie », puisque le mouvement de compression actuel des effectifs enseignants - tout en ayant relevé le niveau d’entrée dans le métier via un Master où la part de stages pratiques est insuffisante – tend à accroître le nombre d’enseignants contractuels, donc précaires.


La tendance que nous observons depuis janvier 2010 de reconversion prématurée de la part de jeunes enseignants affectés sur leur premier poste en TZR sur 2 ou 3 établissements depuis 1 à 5 ans, ou en TRS pour les professeurs du 1er degré, risque de se généraliser dans la décennie à venir. Le turn-over sera plus important dans les établissements, et il sera plus difficile au MEN de renouveler ses cadres, alors que 80% d’entre-eux partiront à la retraite d’ici 2020.


Ceux qui décident des économies ont-ils anticipé une pénurie d’enseignants, et les conséquences qu’auraient une dégradation de la formation comme des conditions d’emploi sur la réussite des élèves, et sur les attentes de leurs parents ?



Le cumul d’activités accessoires, un bon compromis pour amorcer une seconde carrière ou anticiper une pension de retraite précaire :


Sur 2552 dossiers présentés en 2009 à la commission de déontologie des fonctionnaires 62% concernent un souhait de cumul d'un emploi public et d'une activité privée, soit près de 1600 personnes :

http://infos.emploipublic.fr/2010/09/06/davantage-de-[...]


Aide aux Profs milite en faveur d’une stratégie de cumul d’activités pour les enseignants de plus de 15 ans d’ancienneté et qui ne peuvent pas, financièrement, se permettre de quitter la Fonction Publique. Nous avons ce mois-ci amorcé une démarche en ce sens auprès du Ministre de l’Education Nationale, sans réponse à ce jour :

http://www.aideauxprofs.org/Index.asp?affiche=News_Display.a[...]


L’objectif serait de permettre aux enseignants de conserver une auto-entreprise de leur création en parallèle de leur carrière, sans limite de temps, selon certaines modalités.


Aide aux Profs y voit de nombreux avantages et des économies importantes, tant pour le MEN que les enseignants, s’il nous est offert de pouvoir les exposer :

http://www.federation-auto-entrepreneur.fr/tribune-experts/2[...]


Si vous souhaitez créer votre autoentreprise, quelques conseils pratiques :

http://www.federation-auto-entrepreneur.fr/tribune-experts/3[...] 


Jeunes enseignants, quelques outils au lieu d’envisager une reconversion prématurément :


Pour éviter que les jeunes enseignants lâchés sur le terrain sans formation songent prématurément à une reconversion, nous leur proposons des ressources gratuites bien utiles pour découvrir les différentes exigences et pratiques du métier d’enseignant.


- Les conseils aux jeunes profs du Web Pédagogique :

http://lewebpedagogique.com/blog/2010/09/01/conseils-aux-jeunes-profs/


- Le manuel du Petit Scarabée, riche en conseils pratiques :

http://petitscarabee.multimaths.net/scarabee.html


- Le site de Luki Bancher pour utiliser l’humour en classe et dédramatiser certaines situations courantes :
http://unesemaineenclassewithme.over-blog.com/


- les Zrofs, des chansons pour dédramatiser certains aspects du métier :

http://www.leszrofs.fr/index.php


- le Livre de Sylvie Aupetit « Mieux vivre avec sa classe » :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=News_Display[...]


Etre enseignant, c’est aussi travailler sa voix, apprendre à la placer. La voix, trop souvent oubliée dans les formations des IUFM, est le principal outil de travail des enseignants au fil de leur carrière. Quand l’enseignant fatigue, face à des classes indisciplinées, les extinctions de voix engendrent un sentiment de pénibilité, et leur répétitivité peut générer des nodules sur les cordes vocales. Il est alors urgent de réagir.


Aussi les initiatives comme celle de Stéphanie Jue, professeur de Lettres en Lycée Professionnel à Rouen, sont-elles à souligner : tentée elle aussi par une seconde carrière, elle vient de créer son association, « Ame d’Acteur », pour donner des cours de théâtre, pour adultes et adolescents : http://www.amedacteur.fr/



Michèle Drechsler, professeur des écoles passionnée par les TICE et devenue Inspecteur de l’Education Nationale


Quel a été votre parcours de carrière ?


« Je suis entrée en 1979 dans l’enseignement, attirée par le métier  en suivant la tradition familiale. En effet, mes parents, qui étaient enseignants, m'ont fait découvrir les coulisses de ce que pouvait être le travail de préparation d'une classe. Je les voyais à l’œuvre préparer leurs séquences pédagogiques ou diriger une école. A table, j'entendais des discussions autour de l’articulation « maternelle–CP », des méthodes de lecture, des dispositifs d'aide dans les apprentissages…

Elève, j'ai toujours été  intéressée par mes propres activités cognitives et réflexives et celles de mes camarades. Je faisais de la métacognition sans le savoir, à mon niveau. Au fil du temps, j'ai compris ce que disait Cicéron, «  il y a un art de savoir et un art d'enseigner »  mais que cela supposait aussi des techniques cachées, des gestes professionnels spécifiques, des cadres théoriques pour aborder la pédagogie.

 

J'ai voulu découvrir cet « art » et devenir  « enseignante ». Après avoir passé le concours d'entrée à l'Ecole Normale et suivi une formation de 3 ans je suis devenue institutrice avec le souci d'être une professionnelle efficace en essayant de maîtriser  les techniques d'enseignement, la didactique des disciplines, les théories d'apprentissage...  C’est un métier que j’ai trouvé très créatif et pour lequel l'enseignant se retrouve  metteur en scène, concepteur de scenarii au service des apprentissages des élèves.  De 1982 à 1998 j’ai eu plusieurs affectations dans des conditions délicates, en ZEP et dans l’enseignement spécialisé, puis en  campagne dans une classe à trois cours.  Néanmoins cela me convenait et je me suis épanouie en montant des projets inédits : élevage d’insectes, petits journaux scolaires, projets vidéos, ateliers de robotique et d’informatique, etc.  Les  ordinateurs étaient installés à côté du poêle à bois de ma classe.  J’ai été directrice d’école pendant 5 ans  dans un village.


De 1998 à 2001 j’ai eu la chance de collaborer au développement d’une structure en Moselle, un Centre Transfrontalier où j’étais rattachée à l’IA 57 pour développer des projets de partenariats et d'échanges avec les Länder de la Sarre, de la Rhénanie et du Palatinat en Allemagne. J’y ai exercé les fonctions de maître-formateur, grâce au CAFIPEMF  généraliste que j’avais obtenu en 1986, complété en 1998 par une option Ressources Educatives et TICE. J'étais chargée de concevoir et mener des formations bi-nationales en concertation avec les Länder voisins, d'intégrer les TICE au service des langues vivantes.


En 2002 j’obtiens le concours d’Inspecteur de l’Education Nationale (IEN) suivi d'une année de formation à l’ESEN de Poitiers après une année de stage. Pendant les 5 ans qui ont suivi, j’ai eu la responsabilité d’une circonscription à Saint-Avold en Moselle, en milieu rural, comprenant des ZEP et des cités urbaines. C’était un travail de gestion, d’évaluation, de formation, d’animation et de pilotage. J’étais chargée :

-       d’évaluer les enseignants lors de mes inspections : cela consiste à observer les pratiques en classe et à mener des entretiens formatifs. Des regards croisés permettent de mettre l’accent sur les points forts et les points faibles, et de mettre en valeur les réussites. Au total les inspections durent au minimum 3h, consacrées à la gestion des apprentissages des élèves, aux différents observables  de la classe. Un rapport écrit permet de faire le point, de noter les réussites, de contractualiser les pistes de travail  à mener.

-       réaliser des évaluations d’écoles, en rencontrant individuellement chaque enseignant, puis en échangeant tous ensemble autour d’une table, sur ce qui fonctionne bien, et sur ce qui mériterait d’être amélioré. Cette pratique est relativement bien vécue par les enseignants qui y perçoivent un accompagnement bienveillant dans leurs pratiques pédagogiques, avec une fonction d’écoute de la part de l’IEN.

-       Pour la mission d’inspection, selon les années, le nombre de rapports peut varier.  J’ai pu mener 80 inspections par an


Textes sur les missions des IEN

http://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2009/05/cir_26379.pdf



Un IEN est amené à réaliser des tâches nombreuses et variées:

-       il y a beaucoup de gestion administrative : la gestion des absences des enseignants par exemple, pour trouver des remplaçants, gestion des grèves,

-       la coordination des RAR si on est en zone d’éducation prioritaire,

-       Les enquêtes,

-       La carte scolaire,

-       Pilotage des RASED,

-       Gestion des AVS, EVS,

-       Inspections, évaluations d'écoles,

-       Suivi des débutants, des PES,

-       la formation, les animations pédagogiques,

-       les imprévus, les gestions de « crises.


A côté de mes activités professionnelles, j’ai toujours eu la volonté de me former, de parfaire mes connaissances dans le domaine de l’ingénierie de la formation, l'intégration des TICE dans l'éducation. J’ai mené plusieurs parcours universitaires dans ces domaines : « Master 2 « communautés virtuelles et management de l’intelligence collective », un DU sur les TICE et les pratiques pédagogiques, un doctorat en sciences de l’information et de la communication

N’ayant pas pu bénéficier de congé de formation, je me suis formée en dehors de mes activités professionnelles. Je dirais que cela a été très dur.


En 2007, je découvre une publication d’emploi en détachement à l’Institut National de la Recherche Pédagogique (INRP), dans le BOEN du 24 mai, pour travailler au centre Alain Savary à Lyon (Centre national de Ressources pour les pratiques éducatives et sociales en milieux difficiles. Le poste était profilé pour un IEN, chargé de l’expérimentation de l’article 34 (innovation pédagogique) et chargé de la responsabilité du centre Alain Savary, à la rentrée 2008. Je n’ai pas pu mener les missions pour lesquelles j’avais été nommée... Après mon arrivée à l'INRP, mon poste a été reprofilé pour un professeur d'université sociologue. Cela m’a conduit à travailler à la Veille Scientifique et Technologique l'année suivante. Suite à des restrictions bugdétaires, le poste d’inspectrice étant trop coûteux à l’institut, j’ai dû demander ma réintégration  prématurément alors que mon détachement était initialement prévu pour 4 ans renouvelables.

En  Juin 2009 j’ai postulé pour la fonction d’IEN chargée de mission pré-élémentaire  dans le département de l’Indre.



Qu’est-ce que le CAFIPEMF ?


Le CAFIPEMF (Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Instituteur ou de Professeur des Ecoles Maître Formateur) est un  examen destiné aux enseignants susceptibles d’exercer des fonctions comportant des activités d'animation, de recherche et de formation dans le cadre de la formation initiale et continue des instituteurs ou des professeurs des écoles.

C’est un examen, très difficile à obtenir, souvent peu connu, interne à la fonction de Professeur des Ecoles. Il y a beaucoup d’exigences, avec une partie pratique, sous forme de séquence pédagogique à mener en classe devant un jury, qui critique ensuite la séquence puis la rédaction d'un mémoire, une critique de leçons, ou une animation d’un groupe d’enseignants en formation.

http://www.education.gouv.fr/botexte/bo020613/MENE0201294C.htm


Le CAFIPEMF  octroie une habilitation à devenir maître-formateur pour enseigner dans les écoles spécifiques, accueillir les nouveaux professeurs stagiaires, et pratiquer le tutorat pour les professeurs des écoles stagiaires. C’est particulièrement important dans le cadre de la réforme actuelle  de la mastérisation et du compagnonnage avec les professeurs stagiaires»



Pourquoi avez-vous quitté la classe ?


« Je n’ai pas le sentiment de l’avoir vraiment quittée. Dans toutes les actions de formation que je conçois et que j’anime, dans le cadre des actions de pilotage, mon but est la réussite des élèves. Je n’ai pas oublié la pédagogie que je mettais en œuvre dans mes classes, je reste très lucide, avec une approche de terrain très concrète, même si je ne suis plus en classe. Au fil de mes années d’exercice, j’ai pu connaître les gestes professionnels qu’il faut acquérir. Mon objectif est de donner envie aux enseignants de progresser dans leurs pratiques, de les aider à trouver des organisations efficaces pour les apprentissages des élèves. On peut remarquer que l’on est passé d’une logique d’enseignement, souvent limité au cours, à la logique d’entraînement à la construction de compétence. Ce glissement de paradigme prend appui sur la mise en place du socle commun de connaissances et  de compétences complété par les programmes récents.



Quel éventail de projets avez-vous réussi à mettre en place ?


J’ai mené de nombreux projets dans différents secteurs


J’ai réinvesti au fil du temps ce que j’ai appris tout au long de ma carrière, en organisant des dispositifs de mutualisation et de partage de la connaissance, en créant des espaces virtuels en ligne, des formations continues à distance, l’animation de communautés virtuelles.


Quelques exemples :

-       Projets robotiques, projets informatiques dans le cadre de ma classe rurale,

-       vidéo-formations en liaison avec l’IUFM de Metz pendant 3 ans,

-       Projet « images en école» avec le CRDP de Lorraine en 1998,

-       Des dispositifs de formations binationales avec la Sarre et la Rhénanie-Palatinat,

-       Projets sur les logiciels libres (développement et animation de l’espace 1 degré du pôle de compétences des logiciels libres),

-       Conception et animation d’un ENT pour l’ELCO en Moselle en 2006,

-       Développement d’un module d’ENT-Libre : conception d’une base de ressources reposant sur l’indexation sociale en 2006,

-       La co-coordinataion du projet « innovative schools » pour l’INRP en partenariat avec le SRI (Standford Research Institute) en 2007-2008,

-       Projets de formation en ligne, e-learning etc, en 2009,

-       Animations de communautés virtuelles en ligne et intégration des réseaux sociaux dans le domaine de l'éducation depuis 2004.


Si vous êtes intéressé, j’ai écrit des articles sur certains de ces projets :
http://micheledrechsler.posterous.com



Quel temps consacrent les IEN à leurs fonctions?


« Un IEN chargé de circonscription travaille de 60h à 65h par semaine. Dans mon inspection à Saint-Avold, j’ai parfois atteint le pic de  70h hebdomadaires. Il y a beaucoup de tâches à gérer : les accidents dans les écoles, les absences des professeurs, les conflits entre les personnes, les enquêtes… L’IEN, c’est aussi un peu le « pompier du feu scolaire » : on est sur le qui-vive, en alerte, et il faut être très réactif. Aucun jour ne se ressemble, c’est vraiment très diversifié. Le métier d’inspecteur est très prenant. Il faut également se mettre à jour et mener une veille, pour connaître les textes officiels, le bulletin officiel.



Comment percevez-vous l’éventuelle disparition de l’INRP, dont le rattachement à l’Ecole Normale Sup de Lyon a été annoncé début juillet 2010 par Monsieur Luc Chatel ?


La question que l’on doit se poser est celle de la place de la recherche pour les décideurs, les acteurs de l’éducation. Quel type de recherche vise-t-on ? Comment rendre la recherche accessible, lisible aux décideurs et aux acteurs de l'éducation ? Comment évaluer la recherche, mesurer son impact dans le paysage de l'évaluation ?


Je crois qu’il est important de conserver son essence, en associant le monde de la recherche aux problématiques académiques, en fonction des besoins locaux, de  favoriser la recherche-action ancrée dans les problématiques de terrain. C’est important de conserver la recherche en pédagogie, mais encore plus important de la relier aux usagers sur le terrain, afin de faciliter le travail en réseau, et de rendre la recherche concrète. 


Ce que j'ai découvert au Québec, en 2008 dans le cadre du projet de recherche « Ecoles éloignées en réseaux » m'a convaincu que la recherche dans l’éducation, ce n'est pas un domaine seulement réservé aux chercheurs (avec un grand C) mais c'est avant tout des regards croisés des acteurs sur des problématiques communes, chacun pouvant apporter sa pierre à son niveau. Lors de la séance de « transfert » à laquelle j'ai participé à l’Université Laval de Québec,  j'ai pu mesurer tout l'impact de ce type de recherche.  Lien « Ecoles éloignées en réseau » Lien : http://www.eer.qc.ca/


Il est important de promouvoir les expérimentations adaptées aux réalités du terrain.  L'innovation avec l'article 34 y a toute sa place et grâce à son cadre méthodologique  prévoyant une évaluation des pratiques et des dispositifs, elle peut nous apporter de nombreux bénéfices à tous les niveaux. Le repérage de bonnes pratiques, des organisations qui ont fait leurs preuves est important. Comme je le développe  dans ma thèse de doctorat, cela suppose des espaces de mutualisation et de partage pour une « open-education » qui est une condition nécessaire pour une société de la connaissance. A ce propos, les travaux d'Eric Von Hippel sur l’innovation m’ont beaucoup inspirée et vont bien dans le sens des conclusions du Conseil et des représentants des gouvernements de ses Etats membres en 2009: « Les politiques mises en oeuvre dans le domaine de l'éducation, de la recherche et de l'innovation devraient être de nature à se renforcer mutuellement pour permettre un fonctionnement optimal du triangle de la connaissance et accélérer la transition vers une économie et une société véritablement fondées sur la connaissance. »

Source :

http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=O[...]



Vous avez une grande activité sur le web, pouvez-vous nous expliquer votre passion des TICE ?


Les TICE ne me quittent plus depuis 1986 quand j’ai découvert « l’ordinateur »  qui m'a laissé entrevoir de nouvelles dimensions dans les processus d’apprentissage.

Les TICE  peuvent nous éclairer sur la façon dont on apprend et peuvent apporter une réelle plus-value au service des apprentissages. J’ai passé des milliers d’heures à analyser des logiciels, des systèmes-auteurs, certains outils et à rédiger des fiches d'utilisation possibles.


L’année 1997 a été pour moi l’année de la découverte et de la révélation des potentialités d’Internet.  Avec l’arrivée du web social, la banalisation des outils Internet, des plate-formes en ligne, je me suis investie dans des investigations techniques et pédagogiques d’ingénierie de formation en ligne.


Dans ma thèse, je développe les apports du web2.0 au service des apprentissages et de la formation. J’essaie de voir comment on peut apprendre et se former en ligne, et je décris la place des ressources numériques pour les enseignants.

La veille documentaire que je mène est un ballon d’oxygène. C’est une activité d’exploration. Internet est un fabuleux outil qui me permet de mettre à jour et d’approfondir mes connaissances. J’ai une soif d’apprendre, de me former, je suis toujours en état de recherche. Je découvre des outils, de nouvelles pratiques. Je constitue des bases de données, en consacrant en moyenne 1h par jour à cette activité de veille. Les problèmes de co-production de ressources en ligne, de partage de la connaissance, d’intégration des outils sociaux du Web2.0 dans les dispositifs de formation ont fait l’objet de ma thèse de doctorat en sciences de l’information et de la communication. Le web, c’est un lieu de formation, à la rencontre de l’inédit, de la créativité, de l’imaginaire. Je développe ces points dans ma thèse axée sur les pratiques du socialbookmarking dans le domaine de l’éducation qui ont des apports en formation. Je démontre que nous avons désormais à apprendre l’apprenance. 

Cf Article thot
http://www.cursus.edu/?module=document&action=getDoc&uid=71460

Le web est un excellent moyen aussi de constituer un réseau professionnel, de créer des liens, qu’il s’agisse de Viadeo, de Facebook, de Twitter, de Friendfeed… Je m’y investis depuis plusieurs années et suis active dans plusieurs réseaux sociaux. Je contribue et  me forme parallèlement.



Quelles améliorations souhaiteriez-vous dans l’exercice de votre métier d’IEN ?


C’est important que les inspecteurs puissent dégager du temps pour se former, car d’une façon générale, étant souvent « en surcharge » dans leurs activités quotidiennes, ils n’en n’ont pas suffisamment pour appréhender tous les aspects des TICE, qui entrent progressivement au cœur de la pédagogie, avec de nouveaux outils.

La formation TICE des cadres, l’intégration des technologies numériques éducatives dans les pratiques professionnelles des personnels d’encadrement sont un enjeu majeur pour la modernisation du système éducatif et l’amélioration de ses performances. Il est important que les IEN deviennent des e-cadres.


Ayant beaucoup investi sur la question des TICE depuis de nombreuses années et la formation continue à distance, j’ai pu mesurer l’importance de mettre en place des modules de formation en ligne, de mener une veille stratégique des TICE à tous les niveaux, de réfléchir à l’intégration des TICE dans les différentes disciplines d’enseignement. Autant de problématiques de travail qui me passionnent !



Que pensez-vous de la mise en place du socle commun à la rentrée 2010 ?


La notion de parcours est fondamentale. Il est primordial d'assurer la continuité des apprentissages, d'organiser des situations, des  environnements de travail à haute valeur cognitive et porteurs de sens aux élèves.


La gestion des livrets de compétences des élèves, les portfolios, constitue une démarche très intéressante. Beaucoup d’écoles s’y sont investies, en appui sur les référentiels qui ont été préalablement produits. Des animations pédagogiques sont conduites

Les portfolios sont destinés à se substituer aux notes, pour que l’élève comprenne ce que l’on attend de lui dans le temps, au fil de ses apprentissages, afin qu’il puisse s’auto-évaluer et entrer dans une démarche d’acquisition de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être. »



AIDE AUX PROFS préconise, en complément du socle commun, que les enseignants puissent aussi constituer dès le début de leur carrière un portefeuille de leurs compétences et de leurs formations, qu’en pensez-vous ?


« Les professeurs sur le terrain attendent la reconnaissance par l’institution de leur investissement, car ils ont souvent une démarche de chercheurs, et, d’une façon générale,  déploient beaucoup d’énergie. Les enseignants ont besoin de comprendre aussi quel gain de temps les TICE peuvent leur apporter, les bénéfices sur les apprentissages.

Acquérir les compétences des enseignants du référentiel ne peut se faire d’une façon instantanée, en un clic… Il faut du temps. Le développement des compétences des enseignants doit s’inscrire dans le temps.

L’idée de mettre en place un Portfolio, me paraît intéressante. J’apprécie les travaux d’Helen Barrett qui souligne les apports du portfolio pour le développement professionnel : "An electronic portfolio has the potential to become a dynamic celebration of learning that documents a teacher’s professional development across his or her career." (p.301) - Source: ISTE (2002) "Assessing Technology Preparation of Teachers" in Preparing Teachers to use Technology. ISTE, pp.283-301



Avez-vous eu l’occasion de rencontrer des enseignants qui voulaient quitter leur métier ?


« Oui, mais rarement. Le métier d’enseignant peut devenir usant au bout de dizaines d’années. C’est épuisant d’être face à des classes toute la journée, sans compter l’interpénétration de la vie professionnelle dans la vie personnelle lorsqu’il s’agit de préparer ses cours, corriger ses copies. Rester debout toute la journée pour être à l’écoute des attentes et des besoins de tous les élèves de chacune de ses classes, c’est un travail énorme, qui requiert beaucoup d’énergie, de l’engagement en classe.  La préparation de la classe ne s’improvise pas. Elle doit être minutieuse, bien pensée. Cela suppose des capacités d’analyse, de synthèse. Il faut aussi avoir une pensée divergente de création. En classe, cela implique une tension nerveuse à toute épreuve, de la patience, une capacité d’adaptation à tous les imprévus, un sens de l’improvisation aussi ! A côté du travail de classe, il y a ces capacités d’adaptation au système à déployer : les nouveaux programmes, les nouvelles directives, les changements, les évolutions …


C’est important, dès que l’on ressent une certaine routine, d’aller de l’avant, de changer éventuellement. Encore faut-il trouver sa voie de reconversion et avoir envie de changer.


Pour ma part, en 10 ans, de 2000 à 2010 et comme je l’ai précisé au début de l’entretien, j’ai changé 4 fois de type de métier, mais toujours en lien avec l’enseignement, la formation. J’aime avoir de nouveaux défis.



Vous venez de lire « Enseignant…et après ? Comment préparer et réussir sa seconde carrière » : qu’en retenez-vous ?


La gestion des compétences et des ressources humaines est cruciale dans une société de la connaissance. Cet ouvrage est un guide pratique pour préparer sa mobilité professionnelle au sein d'une des trois fonctions publiques, ou à l'extérieur. Pour préparer et réussir sa seconde carrière, il faut comprendre ses motivations, faire le point sur ses compétences transférables, définir une stratégie, être prêt à affronter un nouveau métier, avoir de l’audace aussi !


Valoriser les compétences, faciliter les parcours de carrière diversifiés, accepter les mobilités des enseignants sont autant de défis à relever pour que la "formation tout au long de la vie" soit une réalité !

Pour devenir IEN ou tenter tout autre concours de cadre de l’EN, le BO spécial n° 8 du 26 août 2010 est consacré au concours de recrutement des personnels gérés par la DGRH. Il est désormais possible de déposer sa candidature en ligne :

http://www.education.gouv.fr/cid52916/concours-de-rec[...] 



Par rboyer , le jeudi 16 septembre 2010.

Partenaires

Nos annonces