Comme chaque année, la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) publie la note d’information concernant les évaluations passées à la rentrée en 6ème en mathématiques et en français. « Les performances des élèves à la rentrée 2024 restent supérieures à celles observées à la rentrée 2017, lors de la première évaluation de début de sixième », peut-on lire. Que valent vraiment ces résultats ? La préparation des équipes éducatives à ces tests et la récurrence des questions années après années entraînent de facto une augmentation des fameuses « performances ». Par exemple, les exercices de grammaire, orthographe et compréhension de l’écrit sont identiques entre 2023 et 2024…
Ainsi ce sont 820 000 élèves de sixième scolarisés dans 7 000 établissements publics et privés sous contrat qui ont passé une évaluation standardisée sur support numérique. « L’évaluation ne constitue pas un balayage exhaustif des programmes. Les exercices en français permettent de tester les connaissances et les compétences associées à la « lecture et compréhension de l’écrit », à l’« étude de la langue » et à la « compréhension de l’oral » », indique la DEPP.
« Des difficultés marquées en REP + »
« En français, les performances des élèves à la rentrée 2024 restent supérieures à celles observées à la rentrée 2017, lors de la première évaluation de début de sixième ». La part des élèves les moins performants est stable à 27 %. On retiendra quand même un écart de 16 points pour la proportion d’élèves moins performants en REP. Les élèves de REP+ ont des difficultés particulièrement marquées : 52,9 % appartiennent aux groupes d’élèves les moins performants en français soit 26,9 points de plus que ceux scolarisés dans le secteur public hors éducation prioritaire.
Toutefois le score moyen de 2024 est supérieur à celui de 2017 dans l’ensemble des secteurs, mais c’est en REP+ qu’il a le plus augmenté (+ 9 points). « Durant la même période, c’est parmi les élèves accueillis dans le secteur privé que la proportion d’élèves les plus performants augmente le plus (+ 5,4 points) », souligne la DEPP. « La proportion d’élèves appartenant au groupe satisfaisant est supérieure de 13 points pour les élèves scolarisés dans le public hors EP par rapport à ceux scolarisés en REP ».
Des écarts toujours genrés en maths
« Dans tous les domaines de mathématiques, les élèves du secteur privé sous contrat sont plus nombreux dans le groupe de maîtrise satisfaisante », souligne la DEPP. Des écarts de 35 points sont mêmes mesurés. Les disparités de maîtrise restent très marquées selon le profil social de l’établissement. « Par exemple dans l’item grandeurs et mesures, « 66 % des élèves montrent une maîtrise satisfaisante dans les collèges les plus favorisés socialement (groupe d’IPS 5), contre 31,1 % pour les élèves des collèges les moins favorisés socialement (groupe d’IPS 1), soit 35,5 points d’écart ». De forts écarts sont aussi notables pour les automatismes, les calculs et la géométrie. Les écarts restent comme tous les ans genrés avec « 51,0 % des garçons présentant une maîtrise satisfaisante, contre 38,9 % des filles, soit un écart de 12,1 points ». Les auteurs terminent la note concluant que « ces résultats doivent être mis en regard de la structure sociale des publics accueillis ».
Djéhanne Gani
