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Un trou dans un mur : des enfants se saisissent d'un ordinateurAppuyez sur Maj+Entrée pour ouvrir le menu (nouvelle fenêtre)
Les lauréats du ForumAppuyez sur Maj+Entrée pour ouvrir le menu (nouvelle fenêtre)
Le Café est présent au Forum de l'innovation éducative européenne
organisé à Berlin du 23 au 26 mars 2010 par Microsoft et ses
partenaires. Vous retrouverez ici un reflet de la rencontre et de
quelques-uns des projets présentés.
Les lauréats du Forum

La rencontre de Berlin fut aussi l’occasion de valoriser les projets des enseignants en les présentant aux juges et aux collègues.

Un jury, d’environ 25 personnes réparties en 8 groupes, devait sélectionner 8 projets différents dans chacune 3 catégories définies par les organisateurs, Innovation dans la communauté, Innovation dans les contenus, Innovation dans la collaboration. Dans une 2ème phase devaient ressortir 9 finalistes, 3 dans chaque catégorie. Chacun des groupes de jurés avait 10 projets à examiner sur les 2 jours, aux moments réservés à la présentation des posters.

« Nous étions 3 nationalités différentes dans mon groupe, enseignants ou institutionnels », explique l’un des juges français, Frédéric Perrin, professeur d’anglais en lycée. « Nous avons d’abord tenu une réunion d’harmonisation où le président a expliqué les critères et les procédures, puis nous avons rencontré les responsables des projets qui nous avaient été attribués. Chaque entretien, en anglais, a duré de 15 à 20 minutes et, pour chacun des projets, nous nous sommes attachés à mesurer son impact, son degré d’innovation et la nécessité d’utilisation de l’outil numérique.  Dans les réunions d’échange, nous nous sommes vite aperçus que nos appréciations étaient assez similaires et nous n’avons pas eu de mal à nous mettre d’accord sur les 3 projets que nous souhaitions mettre en avant ».

Pourtant, au premier abord, la lecture des posters révélait des situations pédagogiques assez différentes entre les pays de l’Est, où les initiatives ont sans doute été longtemps réprimées, et ceux de l’Ouest, où les réflexions portent de manière davantage visible sur la mise en activité des élèves et un changement de la relation maître élèves.

Les projets français se situent-ils honorablement dans les projets présentés, vous demandez-vous ? « Oui », répond sans ambiguité Frédéric Perrin, opinion qui fut confortée par la nomination du projet de David Cordina, dans la catégorie Innovation dans la collaboration, un blog entre des étudiants chinois apprenant le français et des élèves d’un LP de La Rochelle étudiant la Chine.

 

Le grand prix de la catégorie Innovation dans la communauté est allé à un projet d’Irlande du Nord, Making homework count, dans lequel son initiateur, un professeur de mathématiques, est présent quotidiennement en ligne pour répondre le soir aux questions sur les devoirs, à l’origine de ses élèves, puis de tous ceux du collège, et a entraîné dans cette aventure plusieurs de ses collègues, y compris d’autres disciplines. Les élèves qui n’ont pas d’accès internet  chez eux peuvent bénéficier des postes du collège, notamment sur l’heure du déjeuner, et nombre d’entre eux y arrivent avec leurs sandwiches !

Les 2 autres finalistes ont été une suédoise pour son ICT enriched teaching (Innovation dans les contenus) et un britannique, Working without walls, (Innovation dans la collaboration).

Comme au forum des enseignants innovants, un prix du public a été créé. A la 3ème place se situe un projet belge (communauté flamande) Teachers’aid, qui transforme les lycéens d’une classe en professeurs de TICE pour les enseignants de l’établissement, pendant les heures de déjeuner ou certains après-midi.

Le 1er prix est allé à une polonaise pour sa Fotografic school competition.

Un trou dans un mur : des enfants se saisissent d'un ordinateur
 

Pour se mettre dans le bain de l’innovation, la conférence Sugata Mitra, universitaire, professeur de physique.

Partant du constat qu’en 1999, les enfants indiens des quartiers riches étaient familiers avec les ordinateurs, alors que les enfants des quartiers pauvres ou des villages de campagne n’en disposaient pas, Sugata Mitra décida d’implanter dans un mur public d’un des quartiers très défavorisés de New Delhi un ordinateur relié à un modem. Une caméra placée au dessus de l’ordinateur enregistrait les approches et le chercheur s’aperçut rapidement que les principaux utilisateurs étaient des enfants de 6 à 12 ans qui, venant de familles pratiquement illettrées et sans connaissance de l’anglais, avaient réussi à maîtriser quelques instructions basiques et à utiliser le logiciel de dessin, les quelques jeux et le navigateur mis à disposition dans l’ordinateur.

 

Cette expérience, tout à fait originale en ce qu’elle révélait des capacités d’auto-apprentissage des enfants dans des situations quasiment sans adultes, fut répétée dans 23 localisations différentes au cours des années suivantes, en Inde, mais aussi au Cambodge et en Afrique. Sur 3 mois en moyenne, avec des performances grandissantes, les enfants montraient toujours qu’ils pouvaient maîtriser nombre des possibilités offertes par l’ordinateur, que ce soit dessin, musique, jeux ou Internet. Une des conditions clés de l’expérience était le positionnement de l’ordinateur dans un espace public, facilement associé au jeu et au temps libre, qui permettait la collaboration et les échanges entre les enfants. Toutes ces expériences ont abouti à un riche panorama des apports d’un ordinateur, placé en accès totalement libre et non tutoré pour des enfants, en termes d’acquisitions, de plaisir, de socialisation …

 

Dans une approche plus ambitieuse et plus immédiatement pédagogique, un ordinateur fur implanté à Hyderabad, muni d’un logiciel de reconnaissance vocale d’anglais, l’entraînement à la reconnaissance ayant été effectué par des locuteurs natifs. En quelques semaines, les enfants apprenaient à améliorer leur diction, de manière à faire reconnaître leurs phrases par l’ordinateur.

Grâce à une autre expérience, menée à Pondichéry, le professeur Mitra montra également qu’un groupe d’enfants pouvaient utiliser  un ordinateur pour se préparer à un examen dans une matière qu’ils ne connaissaient pas, ici la biotechnologie.

D’autres expériences furent menées en Angleterre, mettant les élèves en interactivité entre eux, pour évaluer les bénéfices de ce type de situation.

 

Qu’en conclut le professeur Mitra ? Qu’à l’école, il faut savoir préserver et promouvoir des temps d’auto-apprentissage organisés et disposer de médiateurs, à côté des enseignants. Qu’il faut aussi favoriser la part de questionnement dans les apprentisages. Qu’enfin, ce n’est pas une question de technologie, mais une question d’attitude qui pourra faire se construire l’école du futur.

 

http://www.projetsdedalus.net/carnets/tag/web-2-0/

 

Les réseaux sociaux
 

Qu’apporte le web 2.0 dans un environnement éducatif parfois plus centré sur l’enseignant que sur l’élève, où l’évaluation chiffrée conditionne le devenir des élèves ? Telle était la question abordée dans l’une des conférences du forum par Léonie Schlick et Florian Semle.

On est passé du texte écrit au texte numérique, plus souple, puis à l’hypertexte qui ouvre sur bien d’autres univers. On est aujourd’hui dans un système de navigation complexe, intégrant des ressources multimedia et des fonctionnalités interactives. Le web est un univers de liens qui met aussi en relation des personnes et qui oblige à redéfinir les notions de copyright et de droits d’auteurs.

 

Avec l’apparition des communautés, le web social ne se résume pas aux informations présentes dans Facebook, Twitter ou bien d’autres, c’est un aussi un vecteur de construction d’une culture commune. Il permet d’échanger les pratiques et les questions, d’acquérir une compétence multimedia, mais aussi et surtout d’accroître ses compétences professionnelles dans un dialogue entre pairs. Avec des outils comme YouTube, Ning, netvibes, Delicious, … tout un écosystème éducatif se met en place. Mais si le web social est bien porteur d’innovation, de par ses possibilités de collaboration et de mutualisation, l’innovation reste celle des enseignants !

 

Pour David Cordina, PRCE de lettres à l’université Lille 1, chargé des enseignements de FLE aux étudiants ERASMUS ou étrangers ou encore à d'autres groupes, par exemple préparant le DAEU (entrée à l'université), les échanges sur les réseaux sociaux comme Twitter constituent un mode de travail privilégié. Dans le projet qu’il présente ici, où il décrit notamment un tandem faisant correspondre ses étudiants chinois avec les élèves d’un LP de La Rochelle, il estime que ces outils développent énormément les compétences en écriture « même s’il faut être très vigilant par rapport à la qualité de l’expression ». De plus, l’aspect temps réel est très important pour le travail du groupe : « je leur fais écouter un document sonore et je leur demande de le commenter sur twitter. Les acquisitions sont tout de suite mutualisées ».

 

Les blogs rédigés par mes étudiants sur ces réseaux sont d’une grande visibilité et attirent parfois des visiteurs inattendus, affirme David Cordina. C’est ainsi que j’ai rencontré ma collègue de La Rochelle et que nous avons décidé de travailler ensemble. Ses élèves se sont sentis très valorisés de discuter avec des étudiants de master et de pouvoir approfondir en direct leurs connaissances sur la Chine. Cela aurait été beaucoup plus difficile à mettre en œuvre il y a 5 ans.

Les réseaux sociaux offrent également la possibilité d’un continuum relationnel. Ainsi, nous faisons échanger dans un même espace nos anciens étudiants, nos étudiants actuels et parfois même nos futurs étudiants. Les pages des blogs personnels, si elles sont bien guidées par l’enseignant, peuvent devenir  de véritables porte-folios pour les élèves qui y agrègent leurs différentes expériences. Les réseaux sociaux offrent un environnement idéal pour des projets ouverts, conclut David Cordina.

 

http://flecampus.ning.com/profile/DAvidCordina

 

 

 

Les projets français : apprentissages et jeu video
 

Julien Llanas, professeur d’histoire-géographie dans un collège des Hauts de Seine, n’est pas un inconnu pour les lecteurs du Café. Fondateur de la communauté Pedagame et spécialiste des apprentissages par le jeu, il expose ici différentes pistes de travail pour les enseignants intéressés par ces outils.

Dans nombre d’activités disciplinaires, il met en avant l’intérêt de faire jouer les élèves pour les faire analyser leur stratégie et bénéficier de l’émulation pour améliorer leurs résultats.

En mathématiques, par exemple, un travail a été réalisé au collège à l’aide Buzz brain bender sur les fractions. Les jeux de rôle peuvent permettre de travailler l’écriture de scénarios ou de se placer dans un contexte historique et géographique particulier, bien qu’il faille parfois rester très critique par rapport au contexte utilisé par le jeu. En économie, les jeux de type Sim city peuvent servir d’illustration à différents mécanismes. Enfin, les langues étrangères peuvent être abordées ici sous différents aspects, les élèves de collège étant très friands de certains logiciels de karaoke, tels Songstar, ce qui permet de travailler les paroles de maintes chansons.

De manière générale, les quizz qui facilitent l’entraînement et l’émulation des groupes d’amis, offrent une bonne approche pour les révisions et Julien estime que c’est une démarche intéressante à adopter, par exemple pour fixer les repères du brevet.

On retrouvera sur le site Pedagame quelques-uns des références et réflexions liées à l’utilisation et la création de jeux video dans l’enseignement.

http://pedagame.blogspot.com/

 

 

Les projets français : le monde des lettres
 

 

Dominique Letellier, enseignante en français dans un collège du Pas de Calais, expose le monde des lettres, le projet qu’elle  avait présenté aux Forum des enseignants innovants à Roubaix en 2009.

Tous les élèves, voire les adultes, du collège sont invités à participer à un jeu-concours,  découverte d’énigmes présentées dans une gazette régulière (7 éditions dans l’année). Ces énigmes, littéraires ou culturelles, sont en général proposées sous forme de questions à partir d’extraits de documents écrits ou multimedia, ou de jeux (mots mêlés, labyrinthes, etc.) Elles sont rédigées par Dominique, un collègue enseignant et la documentaliste du collège. Une centaine d’élèves (sur les 500 du collège) participent, avec une grande motivation pour ceux qui sont le plus en difficulté, car il n’y a pas de note à la clé, bien qu’un diplôme soit délivré. Les relations tissées avec les maisons d’édition ou les librairies permettent d’offrir de nombreux prix.

Les réponses doivent être fournies par mel, ce qui oblige les élèves à maîtriser les manipulations correspondantes, signées d’un pseudonyme.  Les participants passent beaucoup de temps au CDI et font de nombreux efforts de communication, y compris avec les enseignants, pour tenter de trouver les réponses et demander conseil. Les parents apprécient aussi beaucoup cette forme d’activité et lisent avec plaisir le blog consacré à l’opération.

Dans la mesure du possible nous essayons, en construisant les devinettes, de coller à l’actualité (anniversaire de la traversée de la Manche, par exemple) ou à certains éléments du programme, explique Dominique Letellier.  Dans ma classe, j’ai aussi profité d’une résidence d’écrivain. Petit à petit, un vrai réseau de communication s’est mis en place, visible sur le panneau d’affichage, dès l’entrée dans le collège. Cette année, des écoliers de CM1 /CM2 sont venus grossir les troupes, très fiers de participer à une activité de leur futur collège.

Le projet est né de la volonté des initiateurs de valoriser des activités littéraires et culturelles, en sortant de la classe, et de proposer une ouverture supplémentaire par rapport à d’autres activités existantes. Il correspond aussi  à un objectif de développement culturel pour des familles assez défavorisées et valorise une activité de lecture assez peu présente dans leur environnement.

Au cours des années, la gazette a beaucoup évolué dans sa forme et est maintenant très interactive, ce qui plaît beaucoup aux élèves. Un seul bémol, regrette Dominique Letellier, nous passons beaucoup de temps à trouver des documents libres de droits pour présenter les énigmes, ou à solliciter les autorisations sinon.

http://monespacelettres.free.fr/

 

 

Bienvenue à l'IEF 2010!
 

Venus de 44 pays, près de 300 participants sont présents à Berlin du 23 au 25 mars au forum européen de l’éducation innovante pour prendre connaissance des 80 projets présentés, célébrant les avancées des TICE au bénéfice des élèves.

 

Pour Anthony Salcito, vice-président du secteur éducation de Microsoft international, ce forum , organisé par Microsoft, répond à un impératif commun, celui de faire évoluer l’école et de donner accès, pour chaque élève, à une meilleure éducation, qu’il s’agisse de réduire les inégalités, de répondre à des besoins spécifiques des handicapés ou encore de donner de meilleures chances d’insertion professionnelle.

Certes, de nombreuses questions subsistent quand on parle de TICE, telles l’évaluation des apports, la formation des enseignants, le scepticisme quant au surcroît de travail entraîné et aux résultats visés. On va cependant, selon Anthony Salcito, vers une culture où la communication, l’échange et la coordination tiendront une très large place. Il faut donc s’employer à sécuriser les infrastructures et les accès, développer outils et services, mettre à disposition des contenus pédagogiques, tout en menant des réflexions didactiques.  La résolution de la fracture numérique suppose le développement de technologies davantage tournées vers le portable et l’individualisé.

 

Cornelia Pieper, ministre adjointe au ministère des affaires étrangères allemand, met en avant l’interdépendance de l’éducation et de la technologie, car « le futur de la société commence dès la classe ».  Comme nos élèves font partie de la génération Internet, il est important de créer une culture de l’innovation laissant plus de place à la spontanéité et à la créativité. Dans ce contexte, la maîtrise des TICE est une qualification essentielle pour les enseignants, ce qui représente en enjeu de taille en termes de formation continue. « C’est un devoir de l’Etat, de notre Etat, de généraliser l’accès à la technologie dans les classes et d’offrir cette éducation numérique à nos élèves et nos enseignants ».

 

Pour Claudia Zinke, secrétaire d’Etat à l’éducation, l’Allemagne a dû faire face au défi de développer un système éducatif et industriel dans un pays réunifié, en même temps que de réussir l’intégration dans l’Europe.

 

Françoise Solliec