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 Ludovia

Ludovia 2009 : le site

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6ème université d'été de l'e-education et du multimédia ludo-éducatif et pédagogique
Réseaux coopératifs d’enseignants

 

Partant des résultats de l’enquête des Landes sur la connaissance de différents réseaux de coopération entre enseignants, la table ronde consacrée à cette thématique a permis d’entendre les questions que se posent les membres de ces différents réseaux.

Pour le Café pédagogique,représenté par Monique Royer, il s’agit, au-delà de la forurniture d’une information fiable et immédaite, de donner aux enseignants ou à d’autres personnes intéressées par le système éducatif un lieu de référence pour les échanges sur les évolutions de l’enseignement et pour la réflexion sur les pratiques pédagogiques.

Comment faire vivre un réseau institutionnel se demandent Marie-Christine Milot et Hélène Ormière de la sous-direction aux TICE du ministère de l’éducation nationale, qui souhaitent que les interlocuteurs académiques disciplinaires puissent à la fois faire remonter les pratiques de terrain et aider les neseignants à s’approprier les nombreuses productions disciplinaires ou transversales, montrant comment intégrer les TICE au sein de classe.

Pour Julien LLanas de l’association Projetice, qui propose aux enseignnats une formation par les pairs, orientée d’abord « outil », c’est la question de la légitimité et du rapport à l’institution qui se posent à ce stade de leur existence. Disposant désormais d’un cataloge, l’assocation réféchit à demander sa labellisation comme organisme de formation.

Promethean planet donne l’exemple d’un réseau créé sous l’impulsion d’une entreprise privée (le fabricant international de tableaux interactifs Promothean). Fort de plusieurs centaines de milliers d’adhérents dans le monde, ce réseau qui offre un service d’échanges purement gratuit sur les usages TICE, est nettement moins utilisé en France (7 000 adhérents).

Pour Fabienne Saint-Germain des Clionautes, l’adhésion à un réseau apporte beaucoup, même s’il n’est pas forcément facile d’accepter d’y contribuer, car « il faut accepter le regard de l’autre ».

Il apparaît enfin aux participants que les réseaux spontanés tels Facebook ne sont pas du tout à négliger et qu’ils peuvent fournir un lieu d’échanges informels extrêmement vivant.

 

L'ENT et les familles
 

Ludovia est pour beaucoup de ses participants l’occasion de mettre en valeur les actions liées au développement du numérique dans l’éducation. Aussi une partie importante de la manifestation a-t-elle été consacrée à la mise en place des ENT dans les établissements.

 

Comme l’a rappelé le recteur de l’académie de Toulouse, Olivier Dugrip, dans son intervention, le défi de l’équipement et du haut-débit est maintenant relevé, même s’il subsiste quelques difficultés à la marge. Il s’agit maintenant de relever le défi d’une utilisation à bon escient et d’une garantie de formation. Cela ne se conçoit pas sans un « programme ambitieux de formations » pour apprendre aux élèves à utiliser les fonds documentaires, préparer les travaux de classe, réaliser des productions personnelles … Il faut atenir compte des différences de compétences entre les enseignants et s’assurer faire pénétrer partout l’outil informatique au cœur de la classe, en tenant compte des problèmes d’aménagement et d’égalité des territoires.

 

Pour Joël Boissière, de la caisse des dépôts, les conditions matérielles d’accès à Internet ont largement progressé. Actuellement 27 millions de Français de 18 ans et plus bénéficient d’une connexion à haut débit (92% des famillesayant un enfant de 12 à 17 ans). Il reste cependantt à traiter la question de l’accès de l’élève aux ressources de son établissement, ce que l’ENT permettra largement et, surtout, à faire croître le taux d’accès des familles, encore très faible, aux ressources proposées par l’ENT. En effet, le rapprochement entre école et familles était l’un des principaux objectifs de la mise en place des ENT pour les collectivités.

 

La mise à disposition de services supplémentaires aux familles fait bien partie des projets de développement des constructeurs tels Cyril Voide, Infostance, et Hervé Borredon, ITOP. Ces services peuvent porter sur des contenus (gestion des bourses ou des transports scolaires, accès aux journaux de classe, etc) ou sur des modalités ou des facilitations d’accès (au travers d’outils grand public comme les consoles de jeu, par synthèse vocale, avec traduction en différentes langues, etc).

 

L’accompagnement des familles est un problème plus complexe que celui des élèves ou des enseignants note Stéphane Leroy Therville, chargé de mission au conseil régional Midi-Pyrénées. Il faut prendre en compte des impératifs de sécurité, de confidentialité, de performance et de disponibilité. L’existence des cyberbases (point d’accès internet tous publics avec un animateur)est un atout sur lequel s’appuiera la région l’an prochain, en initiant un rapprochement entre cyberbases et établissements ENT.

 

Aperçus de l'enquête des Landes sur 'un collégien, un ordinateur portable"
 

Pierre-Louis Ghavam, du conseil général des Landes, en a présenté quelques résultats, en introduction aux différentes tables rondes.

 

Les enseignants landais en collège, qui disposent tous d’un ordinateur portble payé par le CG, ne l’utilisent pas encore tous à tous les cours (seuls un tiers d’entre eux le fait et un quart l’utilisent sur au moins la moitié de leurs cours). Les plus jeunes utilisent plutôt moins que leurs aînés.

Les enseignants qui utilisent peu déclarent y passer trop de temps (pour 53%) et ne pas constater d’efficacité pédagogique (32%).

 

L’usage du portable à la maison pour des activités scolaires est assez modéré (un élève sur deux seulement a utilisé son portable au moins une fois dans les deux dernières semaines pour ce type d’activités, y compris en langues). Et les parents estiment que leurs enfants l’utilisent plus, notamment pour faire des exercices que ne le déclarent les enfants. Pourtant, 4 enseignants sur 10 déclarent donner du travail à la maison au moins fois par semaine.

Seul un enseignant sur trois insiste pour que ce travail soit réalisé avec l’ordinateur, bien qu’à 63%, les enseignants estiment que l’ordinateur apporte un plus à tous les collégiens.

 

Les enseignants landais adhèrent peu peu aux associations disciplinaires (17% des profs de français sont quand même membres de Weblettres, 7% de ceux d’histoire géographie sont membres des Clionautes). Mais ils consultent assez volontiers ces sites de ressources ou d’autres (plus d’un sur deux parfois ou souvent). Un peu moins d’un enseignant sur deux fréquente régulièrement ou épisodiquement le site du Café pédagogique, mais les trois quart des documentalistes travaillent avec le guide des indispensables du web du Café.  

 

L’opération « un collégien, un ordianteur portable »

http://www.landesinteractives.net/default.asp

 

Dans l’Expresso du 15 juillet 2009

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2009/07/15072009Accueil.aspx

 

Invité d'honneur, la Catalogne
 

Sur quoi faut-il mettre l’accent pour favoriser au mieux le développement des TICE, demande Ernest Maragall, dans la conférence inaugurale de Ludovia ? Equipements, réseaux, accessibilité, contenus ? Comment assurer un enrechissement du processus éducatif. Les petites écoles sont souvent, comme en France, un lieu d’innovation.

Cette région, diront ses différents représentants, est pourtant soumise à maintes difficultés, avec une grande hétérogénéité sur son territoire. Avec un budget global de 5 milliards d’euros (salaires compris), elle essaie de passer d’un modèle de régulation basé sur les résultats à un mode de travail copératif entre unités territoriales. L’informatique y a d’abord été un objet d’apprentissage, puis une ressource pédagogique et devient maintenant un contexte d’apprentissage et de relations. Les établissements doivent aller vers une « e-maturité ».

Des expérimentations sont également réalisées au nveau de l’équipement : ainsi tous les élèves des deux dernières années du primaire et des deux premières années de collège reçoivent un ordinateur portable. Des formules d’abonnement Internet peu onéreuses (limitées de 16 à 21h), sont proposées aux familles.

Comme en France, les usages des familles sur la plate-forme de communication des établissements ne sont pas à la hauteur des usages en classe.

Pour les enseignants, de nombreux services sont mis à disposition sur la plate-forme éducative régionale, dont le site d’accompagnement est TICE est très visité (hébergement de sites, de blogs, offre de services interactifs de type Moodle, etc).

 

Vers une modification des rôles des collectivités dans le développement des TICE ?

 

 

 

L’université d’été ariégeoise Ludovia offre depuis plusieurs années l’occasion de faire se rencontrer de multiples acteurs sur le thème de l’e-education, dans des problématiques nationales ou locales. Dans ce domaine qui apparaît particulièrement important à nombre de collectivités, les prises de décision s’effectuent selon des processus plus ou moins complexes en fonction des  relations Etat-collectivités. Mais l’attribution des responsabilités des uns et des autres est pour le moins floue, et les décisions des collectivités se trouvent actuellement davantage défnies par le pragmatisme de leur réflexion et leur volonté plus ou moins affirmée d’utiliser les otils numériques comme facteur de développement local, non seulement pour dynamiser le secteur privé, mais aussi pour améliorer le ervice public.

 

Lors de la conférence inaugurale de Ludovia 2009 à Ax les Thermes, tant le président du conseil généralde l’Ariège, Augustin Maurepaux, que celui du conseil régional Midi-Pyrénées, Martin Malvy, expriment de fortes inquiétudes par rapport aux conséquences qu’auraient la réforme de la loi de finances qui va être discutée prochainement. Si la clause générale de compétences, sur laquelle les collectivités fondent aujourd’hui leur action  en matière d’accompagnement des établissements, est supprimée et l’autonomie fiscale réduite, les collectivités se veront-elles contraintes de modifier leurs orientations et de réduire les investissements consdacrés au développement des TICE ? « Le débat qui va s’ouvrir en septembre est fondamental » déclare Martin Malvy.

 

Le département de l’Ariège s’est pourtant inscit depus longtemps dans une telle dynamique, explique Augustin Maurepaux. Voyant dans l’utilisation des technologies numériques un moyen d’assurer le désenclavement des zones de montagne qui forment une partie importante du territoire, le conseil gnéral a largement investi, avec l’aide de la région Midi Pyrénées, dans la mise en place d’un réseau de communication à haut débit. Parallèllement des expérimentations ont été engagées dans plusieurs collèges, et l’expérience acquise dans leur accompagnement est réinvestie aujourd’hui dans la mise en place de l’espace numérique de travail, l’ENT régional.

 

De même, pour le président du conseil régional, l’ENT est une nécessité dans les établisserments scolaires, car les technologies numériques pénètrent désormais partout dans notre société. En ce qui concerne les infrstructures, La région s’est attachée en priorité à la résorption des zones blanches, non couvertes par le haut dfébit ou la téléphonie mobile. Elle a, ern termes de services, mené de nombreuses actions d’accompagnement à l’administration électronique, par exemple avec la formation de plusieurs milliers d’élus et poursuit la mise en place des préconisations énoncées dans un livre blanc, élaboré après une large consultation.

 

Selon Serge Bergamelli, directeur régional de la caisse des dépôts et consignations, qui a joué un rôle important de soutien au collectivités dans la définition et la mise ren œuvre de leurs projets d’ENT, la répartition des compétences entre Etat et collectivités va faire l’objet d’un débat très sensible et très vivant. Il lui paraitrait utile d’aller vers des contrats clairs d’objectifs et de moyens plutôt que de rester dans le cadre partenarial souvent utilisé, faute de mieux, par les académies et les collectivités.Ce type de contrat devrait aussi garantir une certaine performance du service public.

 

Le conseil général des Landes n’a pas attendu qu’un tel cadre soit en place pour prendre l’initiative, avec son opération d’équipement et d’accompagnement, 1 collégien, 1 ordinateur portable, dans laquelle il a investi 45 millions d’euros en 5 ans. Pourtant son président, Henri Emmanuelli, souligne la fragilité et la discontinuité des relations qu’il a entretenues à ce sujet avec les représentants de l’Etat : pas d’évaluation menée par l’inspection générale, peu de rapports avec le rectorat, une collaboration avec l’IA et le CDPP très dépendante des mouvements de personnes. L’enquête menée récemment montre que, malgré les équipements, les pratiques TICE ne sont pas encore complètement généralisées, mais Henri Emmanuelli regrette que les medias aient donné des résultats de cette enquête des interprétations très défavorables.

Pour lui aussi, si l’Etat doit garder la tutelle pédagogique, il doit prendre des positions claires et dynamiques. « Les institutions ont fait preuve de beaucoup d’inertie » déclare-t-il.

 

Pour le représentant du conseil gnéral des Côtes d’Armor, donnant également le point de vue de l’assemblée des départements de France, tous les départements souhaitent conserver une implication forte dans l’éducation des jeunes. Ils sont tous convertis à la cause du numérique, mais estiment qu’une impulsion globale et continue de l’Etat manque.

 

Le numérique à l’école est un sujet complexe, reconnaît Alain Séré, inspecteur général, coordonnateur du groupe TICE de l’IG, à qui revient de représenter l’Etat avec le recteur d’académie, à la table ronde qui suit la conférence inaugurale. Il faut se placer dans une perspective de long terme et intégrer les problématiques du terrain. Les besoins ne sont pas tous les mêmes et les classes ne vont pas toutes au mêm rythme. Il est difficile d’évaluer et d’analyser l’impact des évolutions dans le présent. De nombreuses interrogations subsistent, telles le niveau de personnalisation des espaces virtuels, la place à accorder aux apprentissages traditionnels , en lecture notamment, les apports des jeux sérieux, etc. Il n’y a sûrement pas de réponse dféfinitive, ni unique. Les impulsions données avec les écoles numériques rurales et l’élaboration de manuels numériques devraient en tout cas constituer des leviers de progrès.

 

Françoise Solliec

 

Le site de Ludovia

http://www.ludovia.org

Les TICE, une affaire aussi de politique

Venir à Ludovia, c’est reprendre en douceur le chemin de l’Ecole, entre pratiques d’enseignants et questions de fond. Mercredi, le système éducatif était invité autour des tables rondes, et à travers les échanges, on voyait poindre les débats qui animeront la rentrée politique.


Le développement de l’usage des Tice est un enjeu fort mais on sentait ici qu’il est au confluent de débats politiques, sociaux et économiques. Il peut agir en fédérateur au niveau local, comme en Ariège où les initiatives du Conseil Général, en concertation avec l’Inspection Académique sont appuyées par le Conseil Régional et l’Europe. Augustin Bonrepaux et Martin Malvy, accompagnés du recteur Olivier Dugrip témoignaient de cette entente productive. La complémentarité des rôles entre les différentes instances paraît limpide à les écouter.


Les témoignages du landais Henri Emmanuelli et de Claudy Lebreton des Côtes d’Armor laissaient voir plus de circonspection sur le rôle et les relations entre les différents acteurs. Car, les Tice sont aujourd’hui beaucoup affaire de territoires et les initiatives sont impulsées par les collectivités locales, chacune choisissant son angle de développement : mise à disposition de portables, ressources sur clé USB, équipement en matériel des établissements. Pour les territoires, les Tice portent un enjeu qui s’affranchit des murs de l’école en s’inscrivant dans une stratégie de pérennisation et de développement de l’activité. Avec les Tice, ils misent aussi sur l’étoffement du lien entre parents, cité et école.


La crise économique renforce encore les inégalités entre les régions, les départements, une régulation nationale semble alors nécessaire. Du côté de la pédagogie, la tutelle revient au Ministère de l’Education Nationale. Mais du côté des investissements, qui bâtit le cadre ? Claudy Lebreton attend de la part du Ministère des impulsions claires. Aider les collectivités locales à décider de leurs investissements en fonction d’orientations pédagogiques nationales, l’Education Nationale jouerait alors le rôle de chef d’orchestre des Tice.


Mais le débat n’est pas uniquement affaire de distribution ponctuelle des rôles. Il se développe, avec en toile de fond une réforme des collectivités territoriales qui risque de modifier substantiellement les données. Deux lois devraient être présentées à l’automne : la première redéfinira les compétences attribuées aux collectivités locales et le niveau auxquelles elles seront exercées, la deuxième, ciblée sur la fiscalité déterminera les moyens pour exercer ces compétences. Jusqu’alors, les collectivités locales ont pris l’initiative d’investir dans le matériel et les réseaux numériques scolaire sans que pour autant la loi de décentralisation ne l’ait clairement établi. Qu’en sera-t-il demain ? La modification de l’architecture des collectivités locales n’est pas sans risque pour le développement des Tice. Permettra-t-elle aux différents acteurs d’ « agir en même temps dans tous les domaines mais pas au même rythme », recette préconisée par l’invité catalan Ernest Maragall ?

Le charme de Ludovia est sans nul doute là aussi : poser de graves questions dans une atmosphère légère et conviviale.


Monique Royer