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 La Jeunesse au Plein Air

 Pourquoi la JPA ?

Dans le cadre de son partenariat avec La Jeunesse au Plein Air, le Café Pédagogique cherche à sensibiliser les enseignants à l'intérêt des séjours scolaires, à promouvoir la campagne de solidarité et de citoyenneté de la JPA et à leur faire mieux connaître les dispositifs aide aux élèves participants. La JPA est une confédération laïque d’organisations, qui agit pour un projet de transformation sociale fondé sur des valeurs de laïcité, de solidarité et de citoyenneté. Elle agit pour que les vacances et les loisirs éducatifs soient reconnus comme temps éducatifs complémentaires à celui de l’école et à celui de la famille.


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Des parrains à la rencontre d’élèves acteurs de solidarité

Michel Desjoyeaux, Vincent Riou et Roland Jourdain sont de grands coureurs océaniques. Ces trois navigateurs ont participé aux mêmes courses en solitaire ou en équipe, notamment le Vendée Globe et, dernièrement, la Transat Jacques Vabre. Ils sont aussi pour la troisième année consécutive les parrains de la campagne de solidarité et de citoyenneté de La Jeunesse au plein air qu'ils lanceront le 20 janvier.

 

Chaque année, depuis plus de 60 ans, La Jeunesse au plein air organise une campagne de solidarité et de citoyenneté déléguée par le ministère de l’Education nationale. Avec les autres partenariats de La JPA, cette collecte permet aux comités départementaux de verser 20 000 bourses d’aides à des familles, permettant ainsi des départs en colonies de vacances et en classes de découvertes.

Concilier le pédagogique et l’éducatif

 

Jean-Claude Guérin, vous êtes inspecteur général honoraire et vous avez accompagné beaucoup de projets dans l’enseignement primaire. Des enseignants qui s’engagent dans un séjour scolaire de plusieurs jours ont souvent l’impression lors de la préparation d’agir dans l’urgence et d’être accaparés par des démarches. Comment peuvent-ils être sûrs de rentrer dans une démarche de projet ?

« Le premier problème, c’est de clarifier l’objectif ou les objectifs. En quoi est-ce en lien avec ce qui se fait en classe ? Qu’il s’agisse de compléments ou d’observations de ce qui y est enseigné, ou de mode d’actions. Il y a donc des questions qui portent sur l’organisation du temps. Qu’est-ce qui relève de l’éducatif ? Quelle place pour la convivialité ? Le second problème à aborder, c’est la question des accompagnateurs. Comment cela est-il discuté avec les élèves ? Présenté aux parents ? C’est toute la problématique de l’accompagnement des personnes en formation qui est posée. Les relations enseignant-accompagnateurs-animateurs sont essentielles : apprentissage et construction des règles, engagements des élèves, information des parents sur les modalités d’encadrement. Un séjour scolaire, ce n’est ni du tourisme, ni une colonie de vacances. En fait, il y a deux volets à distinguer : pédagogique qui renvoie à la relation enseignant-élève ; éducatif qui renvoie à la relation adulte-jeune. C’est la façon dont la relation entre ces deux volets a été pensée qui permet au jeune de construire l’autonomie. »

Par quoi faut-il commencer ? « Avant de partir, expliciter aux élèves ce qu’on attend d’eux, expliquer le rôle des autres adultes. Tout cela doit éclairer les moments de la vie quotidienne (repas, coucher, participation aux tâches…). Il faut que les enfants/élèves puissent se représenter ce qui les attend. A l’arrivée, la prise de possession des lieux est importante : rappeler pourquoi on est là, présenter les adultes et les enfants, collectivement et personnellement. Qu’est-ce que chacun a à faire ? On est alors sur la voie de la responsabilité donc sur le chemin de l’autonomie. »

 

La "classe déc" m’a appris à me séparer de ma fille !

« Quand j'ai su que ma fille de 10 ans allait partir trois semaines, très exactement 19 jours et donc 18 nuits, en classe découvertes, les questions ont fusé. Comment va-t-elle faire pour manger correctement (elle qui est si difficile…)? Pourra-t-elle s'endormir le soir pour sans que nous, ses parents, ne lui chantions quelques berceuses ? Saura-t-elle s’habiller comme il faut ? Et surtout, la question principale et inavouée : comment allons-nous faire, sa maman et moi, pour vivre 19 jours loin d'elle ? Heureusement les courriers et les mails de la maîtresse ont été un lien précieux entre notre fille et nous. Quand elle est revenue de son séjour, elle nous a immédiatement lancé que c'était "trop bien" et que c’était passé "trop vite". Cela m’a bien évidemment rassuré et fait plaisir. Question de point de vue. Je ne lui ai pas dit à quel point cette "épreuve" m’avait parue aussi longue qu'un quinquennat présidentiel. Aujourd'hui cela reste un magnifique souvenir pour elle et, du coup, pour nous aussi. Elle a appris à vivre un peu sans ses parents (et nous sans elle !). D'ailleurs elle va bientôt partir pour la première fois en colo avec ses copines, poussée par... son père. Et oui, finalement, tout arrive. Tout arrive à tel point que la maîtresse de mon fils vient de nous annoncer qu’il partait 5 jours en classe découvertes. La tuile ! Il est trop petit, non ? »

Tristan, papa d’Anouchka, 10 ans et Roman, 5 ans in Loisirs Education, décembre 2008

La campagne de la JPA

 

Chaque année en France, trois millions d’enfants ne quittent pas leur domicile pour partir en vacances (plus de quatre nuitées) dont deux millions ne partent pas même une nuit. Le premier frein au non départ en vacances est financier et les aides financières ont un impact sur celui-ci, comme le démontrent les données fournies par l’observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (OVLEJ). La Jeunesse au plein air (La JPA) s’est vu confier en 1947 par le ministère de l’Education nationale la mission de mobiliser des enfants et des jeunes pour aider d’autres enfants (ou leurs pairs) à partir en colos, centres de loisirs ou classes de découvertes. Elle propose des actions d’éducation à la solidarité et organise une collecte de fonds. Le support retenu depuis l’origine est le timbre devenu aujourd’hui une vignette. L’ensemble des fonds récoltés est redistribué sous forme de bourses d’aides pour les vacances et les loisirs des enfants et des jeunes.



Aides pour le départ en classes de découvertes et en séjours éducatifs

La JPA, en partenariat avec L'ANCV (l’Agence nationale pour les chèques-vacances), développe une importante politique d'aide aux départs en séjours scolaires avec nuitées des élèves des établissements du premier et du second degrés et participe à la réussite de ce type de projet pédagogique. Cette aide est individuelle ; elle est soumise au quotient familial (qui doit être inférieur ou égal à 700 €) et peut être comprise entre 25% et 40% du coût du séjour. L’établissement ou l’enseignant porteur du projet doit compléter un dossier téléchargeable sur le site de La JPA, le renvoyer au siège de La JPA via le comité départemental qui délivre un avis (et peut aider à monter le dossier).



Partir en séjour collectif

 

Le départ en lui-même présente des avantages qu’on ne perçoit pas toujours d’emblée et les ignorer peut être source de malentendus. Pour certains enfants (et même des adolescents !), ce sera la première occasion de passer plusieurs nuits en dehors du cadre familial, de prendre un moyen de transport collectif sur une longue distance, de rencontrer d’autres adultes dans un cadre éducatif (par exemple des animateurs). Ces perspectives peuvent générer des peurs auprès des enfants ou de leurs familles et il n’est pas toujours évident pour un enseignant de le déceler. Les familles ne le diront pas facilement et sont généralement soucieuses que l’on préserve leur intimité.


Loisirs education* Quitter son cercle habituel de relations est une expérience nouvelle pour certains enfants et adolescents, qui peuvent ainsi découvrir que l’horizon n’est pas forcément défini par le même groupe de pairs qu’on côtoie en classe et qu’on retrouve le soir après l’école. Cela nous renvoie à la question large de la mixité sociale ou de genre. Les élèves pourront rencontrer lors du séjour d’autres élèves d’origine variée (milieu rural ou urbain, autres régions, autres origines sociales). Il peut être alors utile aux enseignants d’avoir des échanges préalables avec les collègues présents sur le même séjour, de prévoir ensemble quelques activités communes avec les jeunes, de mettre en place une correspondance…

 

L’expérience de règles collectives régulées par un autre adulte que ses propres parents ou le milieu familial - ainsi que l’implication du groupe de pairs dans cette régulation - permettent de prendre conscience des enjeux du « vivre ensemble ».  Des éducateurs, des associations d’éducation populaire, des mouvements pédagogiques peuvent aider dans cette réflexion.

 

A plus long terme, ces voyages initient à la mobilité géographique et culturelle, ce qui est fort utile pour apprendre tout au long de la vie. Le manque d’expérience dans ce domaine est un frein important à la poursuite d’études. Parce que les adultes de demain devront au cours de leur vie changer davantage d’activités que les générations précédentes, il est utile qu’ils ne s’enferment ni dans leur territoire, ni dans leurs représentations…



Monter un projet

 

Pour beaucoup d’enseignants qui ont vécu des séjours scolaires, les bénéfices sont nombreux : réinvestissement pédagogique avant, pendant et après le séjour ; expérience de la vie collective qui permet de souder la classe, de dénouer des conflits existants ; possibilité d’organiser plus souplement les activités, en tenant compte des rythmes réels de la journée ; découverte d’un autre milieu, ouverture culturelle ; détour pédagogique que permettent des activités, qu’elles soient sportives  ou culturelles…

 

Le porteur du projet est l’enseignant ou l’équipe éducative. Il peut faire appel à des organismes qui assureront tout ou partie de la prestation d’organisation : déplacements, hébergement, restauration, activités sportives ou culturelles, encadrement, outils pédagogiques.

Qui peut aider au montage du projet ? Des ressources académiques existent, ainsi que des sites nombreux. Les associations confédérées à la JPA organisateurs de séjours et formateurs ont une expérience ancienne des séjours collectifs. Comme associations d’éducation complémentaires de l’enseignement public elles peuvent proposer des classes de découvertes, séjours linguistiques… L’enseignant pourra se consacrer aux dimensions pédagogiques du projet en incluant les caractéristiques du lieu ou des activités proposées, en collaboration avec l’organisateur qui lui fournira les précisions nécessaires.

Autorisations et délais :

Dans le premier degré, avec l’avis du directeur d’école, c’est l’Inspecteur d’Académie (IA) qui accorde ou non l’autorisation, en ayant vérifié auprès de l’IA du lieu d’accueil que les conditions prévues sont remplies. Le conseil d’école doit en être informé.

Dans le second degré, le Conseil d’administration doit être obligatoirement consulté et c’est le chef d’établissement qui accorde ou non l’autorisation, après avoir recueilli l’avis de l’Inspecteur d’Académie. Comme le projet comporte un budget qui doit être en équilibre, il est recommandé de le soumettre avant l’adoption du budget de l’établissement en novembre ou décembre. On voit donc que, dans le premier comme dans le second degré, des délais sont nécessaires entre le dépôt du projet et l’autorisation définitive. Pour le premier degré, il est de 40 jours minimum si le séjour a lieu dans le même département, 60 dans un autre.

Bien évidemment, le séjour scolaire ne pourra avoir lieu sans l’accord et la participation des parents ou responsables légaux des élèves. L’information préalable est obligatoire ainsi que l’obtention d’un accord signé par chaque parent ou responsable.

Règlementation.

La règlementation pour le premier degré est assez fournie et précise, notamment la circulaire du 21 septembre 1999 modifiée en 2005 qui porte sur les sorties scolaires.

Pour le second degré, les textes sont plus anciens et d’un objet plus limité



Lever les freins au projet

Une fois le dossier déposé, validé, les éventuels obstacles institutionnels et financiers levés, il arrive parfois que des résistances se manifestent chez les élèves ou les parents. L’enseignant aura beau avoir associé les élèves au choix et au montage du projet, prévenu à temps les parents, évalué l’adhésion de l’ensemble du groupe-classe : des élèves indiquent qu’ils ne partiront pas.

Si une solution est de proposer au chef d’établissement d’accueillir ces élèves dans d’autres classes pendant la durée du séjour, on voit tout de suite qu’un certain nombre de bénéfices attendus tombent d’eux-mêmes : souder le groupe-classe, travailler le vivre-ensemble, sans compter les décalages de progression, le double travail de préparation pour l’enseignant. Cette solution s’avère finalement difficile à mettre en œuvre.

 

Il convient donc d’identifier les freins. Une bonne part sont particuliers (engagement dans des activités sportives ou artistiques, dans un travail salarié, dans le soutien aux responsabilités familiales, problèmes de santé, garde alternée) et les solutions, si elles peuvent être trouvées, seront toujours particulières.

Mais il existe d’autres freins, qui portent sur les modes de vie, les références culturelles et les représentations des parents et des enfants ou adolescents.

Une première série porte sur les prescriptions religieuses. Il est nécessaire à l’enseignant d’avoir des repères sûrs pour garantir la laïcité. Interdits alimentaires, pratiques religieuses, prosélytisme… : qu’est-ce que la réglementation interdit ? Qu’est-ce qu’elle autorise ? On trouvera de nombreuses ressources actualisées ici


La demande de sécurité des familles peut se porter sur de nombreux points : la sécurité physique lors des déplacements ou des activités, la liberté de circulation en dehors des activités prévues au programme, la possibilité d’accéder à des produits interdits. Derrière ces demandes - à prendre en considération - de sécurisation ou au contraire d’épanouissement, gisent d’autres représentations qu’il faut pouvoir interroger avec les parents :

- L’école est-elle légitime pour organiser des séjours ? Pour certains, à l’école, on apprend, on ne part pas au bord de la mer…

- Des parents ne se représentent pas l’idée d’un  séjour scolaire parce qu’ils n’ont pas participé dans leur enfance à des colonies de vacances ou à des classes de découverte et que personne dans leur entourage ne peut s’y référer.

- L’inquiétude du premier départ est peut-être plus importante pour des parents que le premier jour à l’école maternelle !

- Comment vont être gérées les relations garçons-filles au quotidien ?

 

A tous ces questionnements, l’enseignant doit affirmer un cadre, peut proposer des représentations variées dans la préparation du départ mais parfois cela ne suffit pas. Les témoignages de pairs (des parents dont les enfants sont partis en classes de découverte l’année précédente), les interventions des accompagnateurs, d’un animateur dans la réunion de présentation seront des moyens pour permettre aux parents sinon de questionner leurs représentations, du moins d’envisager de les faire évoluer. L’enseignant doit être l’animateur de cette coopération.

Une réflexion d’un praticien sur l’enfant-roi et la colo qui peut être éclairante pour les séjours scolaires.

Stéphane Clerget, pédopsychiatre, rappelle les bienfaits de la « colo » pour les enfants, mais aussi pour la famille.



Le don en confiance

La JPA est agréée par le comité de la charte du don en confiance qui garantit la transparence sur les fonds collectés et redistribués. Vous trouverez ici les comptes de la campagne de solidarité.

L’acte de donner a des conséquences sociales positives ; sans lui, une part importante des actions humanitaires ou sociales ne pourrait pas se réaliser. Les besoins ne se réduiront pas en temps de crise, bien au contraire. Afin d’aider les donateurs dans leur choix et promouvoir le don en confiance, le Comité de la Charte fait quelques recommandations. Sur le site du comité de la charte du don en confiance, vous trouverez également des données statistiques sur l’évolution de la générosité publique.



Outils et ressources pour les enseignants

Vous retrouverez sur le site de la JPA le livret de la campagne (une proposition de démarche ; des fiches pratiques pour mettre en œuvre la campagne de solidarité ; une proposition de partenariat pour le départ en classe de découvertes) ainsi que des fiches pédagogiques pour le premier et le second degré.


Il est possible également d’utiliser dans le cadre de la campagne ces visuels. Le partenariat avec les éditions Glénat nous met en lien avec des dessinateurs. Pour retrouver les visuels des précédentes campagnes


L’OVLEJ nous fournit des données sur les pratiques de vacances des enfants et des jeunes, l’impact des aides au départ et les modes de vacances en fonction de l’âge et du milieu social



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