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 Les EPSiliades

Les EPSiliades : le site
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Ce blog se propose de faire le relais des EPSiliades (journées de l'EPS, du sport scolaire et des sports) qui se déroule les 12, 13 et 14 novembre à la Halle Carpentier à Paris. Et ceci à travers, des rencontres, des portraits, des entretiens, etc. Les EPSiliades sont parrainées par la commission française de l'Unesco, et soutenues par de nombreuses organisations et associations, le programme  s'articulera à travers différents thématiques (l'EPS  ; le sport scolaire ; le sport ; les médias, l'école, le sport, l'EPS ; L'école ; La recherche et la formation).
Une EPS pour tous-tes ou l’égalité des sexes en EPS, une utopie ?

C. Patinet (enseignante), G. Fraisse (philosophe) et P. Liotard se sont succédé pour aborder cette question.


Des obstacles à l’égalité des sexes. Cathy Patinet a mis en avant qu’il existait une véritable loi du genre, ou les individus transmettent des rapports liés aux sexes ! Ces obstacles sont construits dans les familles, les médias, les écoles nous renvoyant à un ordre sexué, à une hiérarchie des sexes. Dans tout ça le modèle sportif véhiculé en EPS n’est pas toujours questionné. Et pourtant, depuis Annick Davisse et Catherine Louveau, les questions sont posées. G. Fraisse insiste même sur le fait qu’il faut trouver le nœud pour pouvoir le défaire et résoudre les problèmes de mixités.


Des écarts de notation toujours aussi important, en effet nous vous en avions déjà parlé lors d’un dossier intitulé « sauvons les filles », les filles au baccalauréat ont en EPS de 1 à 2 points de moins que les garçons. 


Une situation complexe

Permettre aux filles et aux garçons d’apprendre ensemble dans un contexte scolaire. L’idée est bien celle là, toutefois être à coté sur un terrain ne veut pas dire apprendre ensemble. De plus, au regard des interactions enseignant/élèves on perçoit que l’enseignant peut aussi avoir inconsciemment dans sa démarche un modèle masculin prédominant, et ainsi des interactions et contenus différents selon les élèves. De plus les différences sont aussi importantes entre deux garçons ou deux filles, qu’entre une fille et un garçon !


Une mixité qui est devenu banale…

C. Patinet présente que même en prenant en compte la mixité on ne fait que reproduire le modèle existant. En effet, si on pense qu’il y a peu d’importance on ne traitera pas la question. Mais si on pense que les filles sont déficientes, alors on risque de proposer une égalité compensatoires et on entrainera chez les garçons un sentiment de supériorité, renforçant les stéréotypes déjà existant, etc.


Un constat et trois axes de propositions

Le premier constant est que les enseignants d’EPS sont sensibles à la question de la mixité, et pourtant dans les pratiques que peu de changement ! L’idée serait que l’enseignant dispose de peu de moyen pour avoir un retour sur les gestes pédagogiques qu’il utilise.

C. Patinet propose ainsi de mettre en place un travail sur la lecture des comportements, mais aussi expérimenter et mutualiser les formes de pratiques scolaires où l’on retrouve une mixité émancipatrice. Et enfin avoir construire une posture empathique et exigeante en tant qu’enseignant.

De plus P. Liotard et G. Fraisse insistent aussi dans les propositions sur le fait de prendre en compte le corps désir, ou le cours d’EPS ou se joue le corps plaisir, et aussi le corps comme outil d’expression.


L’avenir des STAPS en tant que discipline universitaire…

Plusieurs acteurs du champ des STAPS ont été invités, parmi lesquels Didier Delignières (doyen de l’UFR STAPS de Montpellier, et membre du Conseil d’Administration de la C3D (conférence des directeurs des UFR STAPS), qui a accepté de nous faire un retour sur son intervention.


Qu’est-ce que la discipline STAPS ?

On ne peut pas définir les STAPS a priori. Cette section universitaire est née dans les années 1970. Certains ont tenté d’en circonscrire la pertinence, mais les STAPS se font au jour le jour, dans la dynamique des UFR et des universités. Bien sûr, la C3D tente de réguler, d’éviter des dérives, d’assurer le positionnement de nos formations dans le paysage universitaire et social.


Que peut-on dire actuellement des STAPS ? Il s’agit d’une discipline universitaire caractérisée par des regards scientifiques croisés sur un objet spécifique : les pratiques sociales impliquant la motricité. Ces pratiques sociales se sont diversifiées au cours du temps : l’Education Physique, le sport de performance, les loisirs sportifs, les pratiques artistiques, l’utilisation des activités physiques à fin de réhabilitation, d’éducation pour la santé, la motricité vue dans le cadre de l’aménagement des postes de travail, dans l’ergonomie des installations, véhicules, instruments, jeux, etc.


Quelle est l’offre de formation ?

La C3D tente de rationaliser l’offre de formation au niveau national. Il s’agit déjà de rationaliser les niveaux de formation, dans la logique du LMD : Des licences qui forment des techniciens, c’est-à-dire des personnels qui appliquent et adaptent des procédures, et qui interviennent directement au contact du public. Des masters qui forment des ingénieurs, des concepteurs, des superviseurs. Des doctorats qui forment des chercheurs


La C3D essaie également de rationaliser l’éventail des formations, notamment dans la définition de spécialités et l’écriture des fiches RNCP. Il faut savoir aussi que l’ouverture et la pérennisation des formations sont dorénavant liées à un processus d’évaluation par l’AERES. Sont notamment pris en compte la qualité de l’encadrement, l’adossement à la recherche, et l’insertion professionnelle.


Ces contraintes nous amènent à réfléchir sur la répartition des formations sur le territoire. Il est vrai que l’on garde la représentation, héritée des UEREPS, de l’ouverture de diplômes équivalents sur l’ensemble du territoire national. Mais on ne peut imaginer que toutes les formations soient offertes dans toutes les universités. Soit on opère par sélection a posteriori, suite à des évaluations négatives, soit on travaille a priori sur la base d’une planification.


Au niveau des Masters, la régulation est souvent plus simple. L’adossement recherche est transparent et le suivi de l’insertion professionnelle est aisé. C’est plus difficile pour les licences. L’ouverture de licences STAPS sur tout le territoire national apparaît comme une nécessité démocratique. Cependant à ce niveau aussi une cartographie risque de voir le jour, notamment dans certaines spécialités telles qu’Entraînement Sportif. La demande du secteur professionnel s’orientant vers des licences spécialisant fortement les étudiants, il n’est pas concevable qu’un UFR propose encore des Licences ES polyvalentes.


Et concernant la reconnaissance des diplômes STAPS

On pose souvent la question de la reconnaissance de nos diplômes STAPS. Toutes les enquêtes, nationales et locales, indiquent que les diplômés STAPS n’ont pas de problème particulier pour trouver des emplois, dans le secteur où ils ont été formés, à des niveaux de salaire correspondant à leur formation. Ceci pour tordre le coup à une image trop souvent véhiculée : les UFR STAPS ne sont pas des fabriques à chômeurs, toutes choses étant égales par ailleurs dans un contexte de crise.


Il n’en demeure pas moins que les STAPS sont en situation de concurrence : concurrence avec les écoles de commerce pour la filière management, concurrence avec les formations de santé pour la filière APAS, concurrence avec Jeunesse et Sports pour la filière entraînement sportif.


La position de la C3D à ce niveau est claire : Se battre pour la reconnaissance à part entière de nos formations (le dépôt des fiches RNCP, la reconnaissance des diplômes par Jeunesse et Sport sont le résultat de cette démarche) ; Amplifier les collaborations et convention avec les structures de formation concurrentes ; Ne pas rentrer dans une logique de double certification, le diplôme STAPS n’ayant pour justification que l’accès au diplôme concurrent.


Quel avenir pour les STAPS ?

L’avenir se construit avant tout localement, surtout avec l’accession des universités aux compétences élargies. Les UFR STAPS doivent se battre pour être reconnues, pour démontrer l’efficacité et la qualité de leurs formations, pour démontrer la qualité de leurs équipes de recherche. Encore une fois, ceci ne se décrète pas au niveau national. On peut se lamenter éternellement sur les UFR STAPS « petits poucets » ou « vilains petits canards » des universités. Mais localement des UFR STAPS ont su imposer le respect. Un certain nombre de collègues STAPS sont déjà devenus vice-présidents ou présidents d’université, et même plus récemment recteur. 


Le site de Didier Delignières :

http://didier.delignieres.perso.sfr.fr/


La question des rythmes scolaires

Comment passer à côté du débat sur « les rythmes scolaires » ? J.Y. Rochex (professeur de Sciences de l’Education à l’Université Paris VIII), J.C. Hazan (FCPE), R. Hubert (SNES), S. Chabrol (SNEP) se sont assis autour de la table pour discuter de la question.


Une école du savoir le matin et de la vie l’après-midi !?

Voici en ces termes, les propositions concernant l’Education retenues par l’UMP en vue de la présidentielle 2012 et repris par les différents protagonistes. Et l’union pour un mouvement populaire (UMP) de préciser : « La maîtrise des savoirs fondamentaux, d’abord ! ». Ambiance…


Les rythmes scolaires sont-ils vraiment un problème ?

Dès l’introduction du propos, J.Y. Rochex dénonce l’idée émise d’une surcharge des contenus à l’école, qu’il faudrait donc réduire les exigences afin de faciliter l’accès au savoir pour tous. Cette idée est infondée selon Rochex. Selon lui, il ne faut pas se poser les questions en termes de quantité mais plutôt sur la nature des contenus proposés par les enseignants. En effet, il montre que les enfants qui réussissent le mieux et qui viennent en général de mieux socioculturels favorisés ont des emplois du temps chargés avec de nombreuses activités artistiques et culturelles en dehors de l’Ecole.


Ne faut il pas justement augmenter le temps scolaire des élèves

En effet, les recherches montrent que les élèves qui réussissent le moins sont ceux qui ont le moins d’activités. « Diminuer les exigences scolaires est une impasse. Il s’agit alors de faire transformer les élèves à travers l’apprentissage ». R. Hubert poursuit dans le même sens en proposant « d’augmenter le temps d’exposition des élèves face aux enseignants ».


Du temps à l’école oui, mais du temps pour apprendre

Selon J.Y Rochex, la VRAIE question qui se pose est comment diminuer la lassitude des élèves engendrée par certaines formes pédagogiques au profit d’un travail qui provoque une fatigue saine ? En effet, « un enfant qui a appris des choses et en a tiré plaisir sera fatigué mais content de l’être ».


La culture l’après-midi pour reproduire les inégalités sociales

Concernant les débats des rythmes dans la journée de l’élève et notamment les questions actuellement posées autour du thème : apprentissages fondamentaux le matin, sport et art l’après-midi, J.Y Rochex considère que c’est « dangereux car pourrait conduire à reproduire les inégalités sociales». Il suffit dès lors de regarder l’ancien modèle allemand, aujourd’hui abandonné pour avoir les réponses à nos questions.


L’EPS est bien un « cours »

« cours le matin, sport l’après midi » c’est bien en ces termes que le ministre présente son projet sur les rythmes scolaires. Serge Chabrol poursuit par le fait qu’on ne parle jamais des apprentissages faits en EPS, ce qui est une forme d’apprentissage tout aussi intéressante qu’apprendre la grammaire. « L’EPS ne doit pas être au service de, mais avoir et revendiquer des savoirs propres ».


Le débat continue…


Pour information voici les propositions de l’UMP 

http://www.lesrendezvouspourlafrance.fr/


Comment réformer l’école ?

Les EPSiliades ont également été l’occasion d’entendre certains partis politiques sur leur projet pour l’école dans la perspective des échéances de 2012. F. DASPE s’est exprimé pour les partis de gauche, E. Lecroq pour le PCF et B. Julliard pour le PS.


Un constat unanime.

Il semble évident que les intervenants ont tour à tour souligné la dégradation du système éducatif et la marchandisation de l’école. Chacun a aussi précisé qu’il n’y avait pas à l’heure actuelle de véritable projet pour l’école, si ce n’est celui du démantèlement. Autre constat, et non des moindres l’école joue un rôle de reproducteur des inégalités sociales.


Une vision commune !

Arrêtons de taper sur l’éducation, sur les enseignants et recréons un climat de confiance pour avancer ensemble. Comment penser un seul instant que dans un même souci d’éducation, familles, politiques, enseignants puissent n’avoir de cesse que de s’opposer !


Des propositions inquiétantes

« Un travail structurel sur l’école » voici les propos de Bruno Julliard (le responsable national éducation du PS). Comment dans le contexte actuel peut on avoir des propositions uniquement structurelles sur l’école ? En effet, à aucun moment Bruno Julliard n’a parlé de formation, de fond, de projet éducatif digne de ce nom ! Il a parlé d’un service public de la petite enfance, du nombre d’enseignants, de la semaine de 5 jours dans le primaire, de la liaison école collège. Pour les autres intervenants, les propositions sont également prioritairement structurelles même si le fond et cette fois évoqué.


Un décalage surprenant

C’est bien le sentiment qui ressort après avoir entendu les propos des politiques sur l’avenir de l’école. Au cours de ces trois jours, de nombreuses questions ont été soulevées par des acteurs tous très différents : parents d’élèves, syndicats, enseignants, chercheurs, historien de l’éducation. Parmi lesquelles , la question de ce qu’on enseigne à l’école, de la nécessité de faire des choix pour pouvoir répondre au contexte actuel, de la place des familles, de l’importance du numérique, des questions autour de la formation initiale et continue, bref de l’avenir de l’école et non de sa forme…


Des visages sur la Pepsteam

Les EPSiliades ont aussi été l’occasion de mettre des visages sur des noms mais également sur des sites internet, comme en témoigne le stand de la Pepsteam (l’équipe de professeur d’éducation physique et sportive).


Qu’est-ce que la pepsteam ? Chacun aura sa définition et c’est justement là que vient le succès du site, au plus de 13000 membres. Tantôt pour les uns ce sera une grande boîte à outils, où l’on vient chercher des démarches, des approches pour enseigner, pour d’autres ce sera un lieu de partage, pour questionner, se questionner, échanger, et tel qu’on l’a vu au cours de ces EPSiliades, la pepsteam (ou plutôt la « peps ») c’est aussi et avant tout un lieu de convivialité.


Une boîte à outils mais pas seulement !

A l’image de ses modérateurs et membres présents sur le stand, il ressort un aspect important, celui de l’échange, de la bonne humeur, et l’importance de l’autre de l’humain. Le café a souvent relayé la démarche de la pepsteam notamment en ce qui concerne la pepsacademy, où des membres se proposent de partager leur expérience pour préparer les candidats admissibles au CAPEPS.


Une occasion aussi de découvrir le rôle du numérique dans la formation et l’enseignement.

En effet, au cours de ces EPSiliades il a aussi été frappant de constater que si un grand nombre de personnes, étaient des utilisateurs quotidien du numérique, un grand nombre aussi de collègues en était très distant. Par peur, méconnaissance, ou manque de formation. Et pourtant… il a aussi été frappant de voir ces mêmes personnes étonnées, épatées par la richesse des possibilités et la nécessité de prendre en compte les TICE dans l’acte d’enseigner !


www.pepsteam.com


Epsiliades : bilan à chaud
Formation des enseignants : le point Mais qu’êtes-vous venus chercher dans ces trois journées d’Epsiliades ? A défaut de questionnement statistique aux quelque mille cinq cents participants (chiffre syndical… ;o)), le Café tend le micro à quelques profs anonymes prêts à repartir prendre leur train. « … si c’est pour le Café… », la réponse est franche et directe : « Tout simplement, je suis un peu plus fière de mon métier » entame une Montpelliéraine. « Nous sommes des militants du quotidien, devant nos classes. En tant que professeur d’EPS, nous avons toujours à prouver, aux yeux de nos collègues comme aux yeux de l’opinion, que nous avons notre place dans la communauté éducative ». Et trois jours comme ça, ça ragaillardit et ça met du carburant dans le moteur. Son jeune collègue poursuit : « Nous sommes le nez dans le guidon, ces Epsiliades nous permettent de lever un peu les yeux. ». Une satisfaction particulière ? « Moi, la conférence de Jacques Généreux restera un grand moment ».
salleOn cite aussi le plaisir d’avoir croisé Villepreux (entraineur de rugby), Onesta (de hand) ou Barras, le récent vainqueur du championnat d’Europe de décathlon, de ceux qui aident à se battre contre le sport-business et le culte des héros. Une frustration ? « Le sentiment de n’avoir parfois pu qu’effleurer les sujets. Sur toutes les questions éducatives, j’ai envie de creuser tout. Parce que dans le complexe du quotidien, les réponses sont toujours moins simples que les certitudes de tribune ».


Claire Pontais, une des responsables nationales du SNEP  co-instigatrice de l’évènement, reprend à son compte la fierté du métier : « La profession a besoin de confronter le quotidien avec les grandes idées que tu portes dans les manifs ». Alors, pour reprendre une des slogans des Epsiliades, « il est temps de repartir au combat ». Mais au combat contre qui ? « Parfois aussi un peu contre nous mêmes. Un syndicat peut être tenté de vivre « sur ses réserves » militantes, et a besoin que chaque collègue lui-même s’approprie les questions professionnelles, parce que c’est lui –ou elle- qui doit mettre en acte, dans le quotidien, tous les débats qui traversent le syndicalisme : quels savoirs enseigner, quels arguments pour controverser avec ceux qui ne pensent pas comme nous ?… Même avec nos « partenaires » (autres syndicats, mouvements pédagogiques, parents l’élèves), cette exigence est toujours à nourrir concrètement »
C’est le sens, poursuit Claire Pontais, du second message du SNEP : « il est temps de discuter ». Elle illustre avec quelques débats qui ont traversé les ateliers : celui sur « socle commun » vs « culture commune », avec Claude Lelièvre et Jacques Bernardin, a montré la nécessité de dépasser les slogans : « Quand on veut apprendre à nager à tous, où est le socle, où est la culture commune ? Après tout, les enseignants d’EPS ont toujours défini des « objectifs plancher » ? ».  Elle est aussi très contente de celui sur la place de l’éducation physique à l’école primaire. Comment donner plus de place à l’EPS à l’école, dans un contexte où le temps se resserre sur les « fondamentaux » ? Le débat avec le SNUipp (syndicat FSU des enseignants des écoles), l’USEP et l’ANCP (conseillers pédagogiques) lui semble être à poursuivre. « Entre défense corporative et enjeux disciplinaires, affirmation de la polyvalence et intervenants extérieurs, il faut partir de ce qui se fait de bien sur le terrain, ou même s’appuyer sur les failles des circulaires contradictoires. Même entre nous, les controverses dépassent les vieilles frontières, et il faut s’astreindre au travail commun ».
Mais elle ne veut pas finir l’entretien sans citer le troisième pilier des Epsiliades : « il est temps de faire la fête » : « nous avons besoin de ce sentiment collectif, de moments conviviaux qui forgent l’identité professionnelle. Il faut allier la bagarre, l’ambition et la convivialité, trois antidotes pour lutter contre la déprime et le repli sur soi… »
"Mon pire souvenir d'EPS..."
Formation des enseignants : le point
Même les profs d’EPS peuvent avoir de mauvais souvenirs de leurs cours d’éducation physique. Sur les post-ils que le SNEP a eu la bonne idée de demander aux participants d’afficher dans la halle Carpentier, les souvenirs des grimper de corde cuisants, ou des performances médiocres sous le regard des copains de classe est resté parfois douloureux. Le plus bel exemple ? Celui de Romain Barras, récent champion d’Europe du décathlon, la discipline reine de l’athlétisme, le nec-plus-ultra du sportif pur : « mon pire souvenir d’EPS, c’est un zéro pointé au bac, en saut en hauteur, car après avoir trois fois touché l’élastique avec mon T-shirt, et donc ne pas avoir pu améliorer ma performance de début de cycle, j’ai fait part à l’examinateur de mon désaccord avec les modalités d’évaluation. Le plein pouvoir du prof a été sans appel : zéro pointé en athlé… Quinze ans plus tard, j’étais champion d’Europe du décathlon…" Bravo au SNEP d’oser la caricature.
postParmi les post-its des « petits bonheurs du métier », mention spéciale pour « le début de mon cours quand les yeux des élèves brillent devant toi de « qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? » et prix du jury du Café pour « le merveilleux dans le banal à l’AS du mercredi » (association sportive).
Quant aux « coups de gueule », un impolitiquement correct ose s’afficher au pays des défenseurs des savoirs scolaires : « ça suffit de trembler devant l’inspecteur et les didacticiens quand ils nous demandent « qu’ont appris vos élèves dans votre séance ? avec quels critères objectifs le mesurez-vous ? » Basta ! Quelquefois, je veux être modeste et humble, et dire « oui, j’anime une séance d’EPS. Animer, c’est donner de l’âme... ».
Eleveurs de champions ?
Formation des enseignants : le point
entraineurs
Il est entraineur de hand-ball, et a conduit une génération à plusieurs titres de champions d’Europe et du Monde. Quelle recette ? Claude Onesta n’est pas de ceux qui jouent les sorciers ou les magiciens. « On vient me consulter de partout, et mêmes les grandes entreprises me demandent des interventions pour les aider à « mettre l’humain au centre ». Mais de la déclaration de principe au réel, il y a une marge... Lorsque j’ai eu à construire la préparation du groupe, je me suis simplement demandé ce que nous pourrions faire que les autres n’avaient pas. Ma vision, ça a été de faire partager aux joueurs qu’ils avaient une partie de la solution, et que le défi serait gagné lorsque chacun se mettrait à penser qu’il avait en lui la capacité de construire une part de la réponse au problème. Chez les sportifs de haut niveau, trop souvent, on délègue son pouvoir de penser et d’agir collectivement. Si ça les a surpris au début, ça a été un levier considérable. J’étais davantage celui qui regardait loin devant, qui mettait l’huile dans les rouages, qui coordonnait. Avec le résultat que l’on sait, au grand étonnement de ceux qui ne comprenaient pas que je puisse avoir une telle ambition… »
Autour de lui, les profs acquiescent… Comme un air de connu, si on ose faire le pari que ses élèves aient vocation à devenir champion du monde de leur scolarité…

La compétition mise en question…

La salleLes interventions se sont déroulées autour de l’intitulé suivant : La compétition dans le sport : solidarité ou exclusion ? Ainsi, Stéphane Diagana (ancien sportif de haut niveau, champion du monde), Maxime Travert (enseignant chercheur au STAPS de Marseille), Romain Barras (champion d’Europe de décathlon), Philippe Liotard (enseignant, chercheur au Staps de Lyon) nous ont proposé leurs visions.


Les différents intervenants ont apporté différentes acceptions du concept de compétition. Tout d’abord Stéphane Diagana a questionné cette vision de la compétition souvent décriée en France, et la plupart du temps réduite à la question de l’adversité. Pour ensuite repositionner le débat autour de la compétition envers soi même, pour permettre le dépassement de soi. A partir de son expérience du haut niveau, il a tenu à souligner l’importance, de l’homme, des autres, de l’entraide et ceci en particulier dans certains sports souvent perçus comme individuel. La question a ainsi été déplacée sur l’instrumentalisation qui est faite du sport.

Philippe Liotard a quant à lui insisté sur le fait que l’organisation institutionnelle du sport produisait de l’exclusion au nom de la performance. Il a ainsi essayé de montrer en prenant l’exemple des gays games où l’idée principale était de mettre en place une organisation qui n’exclu personne, que l’inclusion était possible à partir du moment ou on souhaiter la réaliser.

Les intervenantsMaxime Travert par la suite, a insisté sur le fait que la pratique du sport ne pouvait pas se résumer à la seule compétition et qu’elle était de ce fait « épreuve » et « performance ». Ainsi la compétition dépasse l’épreuve et la performance car elle intègre la présence d’un tiers (« l’autre ») et de ce fait se place également dans la perspective de la revanche.

Romain Barras a d’ailleurs lui aussi comme Stéphane Diagana témoigné de cette notion de dépassement de soi, de lutte contre soi même, sans pour autant parler d’instrumentalisation. Il a également insisté sur l’omniprésence de la compétition, de la performance essentielle, dans une vision tourner vers soi même.


Au jeu des questions réponses, les expériences, les vécues ont témoigné des conséquences de la compétition, notamment dans la place qui est faite aux perdants… Les solutions ne sont pas évidentes mais on peut convenir qu’il faut avant tout la placer dans son enseignement comme un outil pour percevoir la compétence à travers différents critères permettant ainsi les remédiations, la progression et le travail. De plus, le cadre proposé lors des compétitions peut également être un moyen d’inclusion…