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Le blog du Forum des Enseignants Innovants et de l'Innovation Educative 2012
Après les ateliers

Pendant le forum, les enseignants innovants ont cogité en atelier thématique. Le résultat de leurs réflexions devrait déboucher sur des projets que nous suivrons tout au long de l'année prochaine.

 

 

 

 

Comment la formation initiale ou continue peut favoriser l'esprit d'innovation?

Atelier1.pdf Atelier 1 (pdf)

A quelles conditions la formation peut elle favoriser l'innovation?

Atelier1.pdf Atelier 2 (flv)

Innovation et plaisir d'apprendre

Atelier1.pdf Atelier 3 (pdf)

Atelier1.pdf Atelier 3 (ppt)

Comment l'innovation peut elle favoriser le plaisir d'apprendre?


Atelier1.pdf Atelier 4 (pdf)

Réussir un projet innovant pour une équipe éducative à l'échelle d'une classe


Atelier1.pdf Atelier 5 (pdf)

Atelier1.pdf Atelier 5 (ppt)


Atelier1.pdf Atelier 6 (pdf)

Comment s'appuyer sur les talents des élèves pour enseigner?


Atelier1.pdf Atelier 7 (pdf)

Atelier1.pdf Atelier 7 (ppt)

Comment le numérique peut il favoriser l'individualisation de l'enseignement et l'évaluation des élèves


Atelier1.pdf Atelier 8 (pdf)


Sciences et Préhistoire

Une classe de seconde générale et technologique au Lycée Jules ferry à CANNES a suivi un parcours pluridisciplinaire avec en particulier leurs professeurs de Physique - Chimie Claudia Dano et d'Histoire - Géographique  Bernard Gassin. Ce travail a été réalisé dans le cadre des Sciences et laboratoire.

Qu'est ce que les Sciences et laboratoire?

Elles ont pour but de permettre à des élèves de rencontrer et de travailler avec des chercheurs toute une année scolaire, de visiter des laboratoires de recherche, de visiter des sites, de conduire des expériences avec des scientifiques au CNRS, de conduire des expériences de validation, de synthèse au lycée, de pratiquer la démarche scientifique, de communiquer à l'oral et à l’écrit, de croiser sciences de la matière et sciences de l’homme.

Qu'avez-vous réalisé au cours de ce projet?

Nous avons réalisé  douze rencontres en classe, trois visites de sites archéologiques , plus de cinquante expériences de physique ou de chimie. Quatre chercheurs sont intervenus en classe, ainsi que le  CEPAM (CNRS) , l’Association PREHISTOTIR. Nous avons utilisé les TICE  pour l’Analyse de caractéristiques cinématiqes (avistep…). Une page FaceBook  créée par les élèves regroupe tout le travail de l’année.
Depuis Septembre sont intervenus : le Laboratoire du Lazaret, les Chercheurs du CEPAM, Bertrand Roussel, Bernard Gassin, Sylvain Sadoux , Mélanie Cercle, l’Association Préhistotir, les Musées de préhistoire de Menton et des Balzi Rossi.
Les Sujets abordés ont été : la fouille archéologique , les peintures (Liants, ocres, techniques), le feu (techniques, combustions ), la Colle (amidon, résine, polymères), la tracéologie(« la démarche scientifique »), la mesure du temps, les étude de textes en anglais (texte, vidéo, mise en pratique), le tir préhistorique( étude de trajectoires, régressi, avistep).
La démarche de chaque étude consiste en la rencontre avec un scientifique qui expose ses travaux, l’expérimentation par la reconstitution des techniques préhistoriques, les recherches personnelles sur internet, des expériences en laboratoire mettant en œuvre les méthodes de la chimie et de la physique, la communication.

Quels sont les objectifs de ce projet?

Les objectifs sont d'intéresser  les élèves , leur apprendre les méthodes et les pratiques de laboratoire en s'appuyant sur un thème, fil conducteur  tout au long de l’année en proposant  des travaux stimulants et innovants. L'interdisciplinarité concerne la Physique, la Chimie, les SVT, l’Histoire, l’Anglais. L’archéologie préhistorique  permet de façon ludique de travailler sur des objets «construits » par l’homme  dans un ensemble cohérent d’activités.
Notre démarche a permis le développement progressif de l’autonomie des élèves, l’expression de leur imagination et de leur créativité à travers des activités expérimentales, de révéler des appétences pour le monde scientifique.

http://www.facebook.com/#!/pages/SL-et-pr%C3%A9histoire-lyc%C3%A9e-Jules-Ferry/240255832719625  

Jean-Pierre Gallerand

Enseigner, c'est jouer!

Au 5ème Forum des enseignants innovants à Orléans cette année, le Grand Prix décerné par le public est allé à Guillaume Delpeyroux pour son projet de doublage de films en anglais au lycée Saint Jean de Limoges. J’ai voulu savoir qui était le professeur de langue qui a remporté ce prix sans utiliser de nouveaux outils, Twitter ou Facebook, mais en sachant plaire au public.

 

Interview de Guillaume Delpeyroux

 

CR : Guillaume Delpeyroux, quand vous parlez de votre projet,

http://www.forum-orleans2012.net/ProjectView.aspx?PrjID=95DB1AED-638A-4A23-863C-3D248665D825

vous mettez l’accent sur l’expression orale, la gestuelle, et le fait d’aider les élèves à placer leur voix. Avez-vous pris des cours de théatre?

GD : Vous n'êtes pas tombée loin ! En effet, je suis arrivé au métier d'enseignant uniquement par accident. Mes parents s'opposant farouchement à mon désire de devenir acteur, je me suis dirigé vers une fac d'anglais car, étant bilingue, je croyais que cela serait plus facile pour moi. J'ai désobéi à mes parents et, en parallèle, je me suis inscrit à une option théâtre.

CR : Donc vous êtes un acteur ! avez-vous beaucoup joué ?

GD : J'ai décroché mon premier rôle dans une pièce galloise: Our Day Out et le metteur en scène, content de mon travail, m'a tout de suite fait enchaîner avec un des rôles importants dans la comédie musicale The Secret Diary of Adrian Mole. J'ai ensuite joué dans Anastasie et les chocolatines et c'est là que Jacques Triot, un acteur reconnu en Limousin m'a remarqué et m'a demandé de passer une audition pour Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare. J'ai obtenu le rôle de Claudio et j'ai joué la pièce pendant 3 ans. C'est lors de la tournée de la dernière saison que j'ai eu le CAPES (car je continuais mes études à côté et j'avais même commencé à faire des remplacements depuis 2 ans). Vous pourrez en apprendre davantage sur mon blog :

http://coolkid87.blogspot.fr/

CR : Comment avez-vous pu concilier les deux ?

GD : L'année de stage qui suivit (2006-2007) j'ai jonglé entre mes classes, mes copies et une nouvelle troupe, Les Massottes de Panazol, qui me donna le rôle de Trissotin dans Les Femmes Savantes de Molières. J'ai joué la pièce jusqu'en 2008 puis  j'ai enchaîné les rôles au théâtre: Anthony Martone dans les Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, Jean-Claude dans Tragédie de Jean-Michel Ribes et depuis 2010 je suis Arsène Pichon dans la pièce Larguez les amarres.

CR : et je crois que vous êtes aussi écrivain ?

GD : Pour terminer sur mon histoire personnelle, oui, j'écris des histoires depuis tout petit et l'année dernière, un roman pour la jeunesse que j'avais écrit quand j'avais 18-20 ans a été publié: Willy Martial et le Miroir de Porcelaine. C'est grâce à lui que je suis entré dans le monde des écrivains. La suite devrait d'ailleur sortir à l'automne prochain.

CR : Avez-vous aussi fait du cinéma ?

GD : Oui, j’ai eu le rôle du chef d’établissement dans le film Rachel de Quentin Berbey. Et, pour plaisanter, certains élèves qui ont vu le film m'appellent même « monsieur le proviseur » quand ils me rencontrent dans les couloirs!

CR : Est-ce que tout cela a changé vos relations avec les élèves et leurs parents ?

GD : Oui, c’est amusant ! Il y des parents qui commencent les réunions parents-prof par: « Bonjour, j'ai lu votre livre »ou encore  « Je vous ai vu dans... ». Je me rends compte que jusqu'à présent, toutes ces activités parallèles, bien loin de me desservir, m'ont au contraire donné la capacité d'être autre chose que "le prof" aux yeux des élèves et de certaines familles. Cela pose un autre genre de relation bien plus agréable et, du coup, ce que l'on a à dire passe bien mieux.

CR : Pensez-vous que vos élèves aiment davantage l’anglais parce que vous êtes aussi un acteur et un auteur ?

GD : Tout cela m'a aidé à forger le professeur que je suis aujourd'hui. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que mes élèves viennent me voir jouer au théâtre et lisent mes livres. Cela veut sûrement dire que vous avez raison: je n'ai pas réussi à les dégoûter de ce que je leur enseigne. Mais je n'ai pas du tout la sensation d'être différent des autres professeurs: j'essaye juste de trouver du plaisir dans tout ce que je fais. Je pense aussi que rien n'est cloisonné: un domaine peut déteindre sur un autre et c'est pour ça que je fais des sciences en anglais (mais c’est un autre projet) et de la comédie en classe avec ce module de doublage.

CR : Pour vous, y a-t-il un lien entre être enseigner et jouer une pièce ?

GD : En ce qui concerne mon comportement en classe, je ne triche pas, je suis juste moi-même. Mais il n'y a absolument aucune différence entre une salle de classe et une salle de théâtre: vous êtes sur une scène face à votre public, à vous de le garder "branché" sur ce que vous racontez. Pour cela chacun à ses techniques. Pour ma part, j'essaye de rendre le cours le plus vivant et le plus fluide possible: une heure de classe, c'est comme une pièce bien écrite. Les deux se doivent d'être ritualisés: si une pièce l'est en actes, un cours doit l'être en "temps" et en "taches" pour que tous puissent suivre correctement le fil. J'y rajoute deux trois blagues, une ou deux bâches (jamais méchantes ) et ensuite il y a la part des anges, celle qui nous échappe: dès qu'on entre en scène, on sait si le public va être réceptif ou pas. Dès qu'on entre dans une classe, on sait si on va galérer pendant une heure ou pas pour les faire suivre. A nous alors d'improviser.

propos recueillis par Christine Raymond

Le podcasting & la création en anglais

 

Découvrez Marie-Hélène Fasquel, une professeur d’anglais dynamique, qui a publié deux livres chez Ellipses, mené de nombreux projets innovants et qui découvre et teste sans cesse de nouvelles façons d’apprendre et de nouveaux outils. Voici le projet de podcasting qu'elle a présenté au Forum des Enseignants Innovants 2012 à Orléans, et vous trouverez aussi la liste commentées des outils qu’elle a utilisés. A tester pendant les vacances…

 Interview de Marie-Hélène Fasquel

CR : Un projet proposé au forum des enseignants innovants est « Le podcasting & la création en anglais : TICE au service du Partage & de la découverte” de Marie-Hélène Fasquel avec 2 classes du Lycée Giraux Sannier à Saint Martin Boulogne.

http://www.forum-orleans2012.net/ProjectView.aspx?PrjID=0B705EC7-F064-4C25-9C67-F8ACC10256A1

Sur eTeachNet, plusieurs collègues ont souligné combien vos projets sont intéressants et quelle collègue remarquable vous êtes. J’ai voulu en savoir plus. Qui êtes-vous et pourquoi avez-vous décidé de montrer ces projets ?

MHF : J’enseigne l’anglais au lycée Giraux Sannier ainsi que la didactique et les TICE à l’ULCO (Université du Littoral et de la Côte d’Opale). Je suis passionnée par les nouvelles technologies et je crois, depuis longtemps, qu’elles sont un moteur et l’un des éléments essentiels de la pédagogie de l’avenir, différenciée et motivante.

CR : Comment a commencé ce projet ?

MHF : J’ai voulu trouver une idée susceptible de motiver les élèves, surtout les plus faibles, en travaillant différemment et en utilisant les nouveaux outils que j’avais découverts. J’ai prévu une progression annuelle qui irait dans plusieurs directions complémentaires : développer l’ouverture à l’autre (étranger, camarade de classe, etc.), apprendre à collaborer, partager, être à l’écoute, et découvrir de nouveaux outils performants et faciles d’utilisation en ligne. En 2nde C et 1ère ES1, le fil conducteur pendant toute l’année scolaire a donc été le partage et l’écoute.

CR : Qu’est ce que les élèves ont découvert comme nouvelle façon d’apprendre ?

MHF : Le projet a permis aux élèves de 1ère ES1 de découvrir les thèmes  du podcasting, des nouvelles technologies et de l’environnement, de terminer chaque séquence avec un podcast élaboré en groupes.

En 2nde C, les élèves ont découvert à travers les travaux de leurs camarades des villes anglophones grâce à : une séquence sur Londres, complétée par un voyage, des exposés parfois agrémentés de sondages, la création de vidéos (à partir de photographies, textes, sons) sur ShowBeyond, des podcasts.

CR : Et comment leurs productions ont-elles été connues ?

MHF : J’ai mis leurs productions en ligne sur Podbean

http://mystudents.podbean.com/

 Puis j’ai invité les élèves à écouter les productions de leurs camarades et à rédiger des commentaires, et, dans le même temps, j’ai sollicité mes collègues d’anglais du monde entier à partir de eslprintables et eTwinning.

CR : Avez-vous eu des commentaires ?

MHF : Oui ! Des personnes du monde entier ont accepté d’écouter et de commenter les podcasts réalisés par la classe. Un dialogue virtuel s’est engagé avec des interlocuteurs de Chine, d’Amérique du sud, etc.

CR : Comment vos élèves ont-ils réagi?

MHF : La nouveauté a été de partager et dialoguer avec le monde entier mais aussi de s’écouter entre élèves et de prendre plaisir à travailler ensemble. Les élèves ont pris conscience de l’ouverture et des possibilités de communication que les outils en ligne offraient. Ils ont travaillé dans un état d’esprit collaboratif et se sont entraidés pendant toute l’année, sans angoisse et ont pris  des risques, ayant à cœur de faire de leur mieux et de donner aux autres la meilleure image possible d’eux-mêmes.

CR : Pouvez-vous nous montrer un exemple d’une séquence en seconde ?

MHF : il suffit d’aller voir notre travail sur Londres :

http://london-2nde.pen.io/

Vous verrez comment je guide le travail des élèves, à travers des supports à découvrir, des sites à explorer, des vidéos à écouter et même des jeux interactifs. Ainsi, ils sont pris par le sujet et la tâche finale, et ils oublient que c’est « pour l’école » et qu’ils apprennent en même temps.

CR : Décrire tout en détail ici serait trop long, peut-on voir en ligne tout ce que vous avez fait autour de ce projet?

MHF : J'ai créé 1 page web sur pen.io avec les liens essentiels du projet podcasting. On peut voir et écouter les travaux des élèves, découvrir  nos outils, la démarche complète et aussi lire des témoignages d’élèves.

http://podcasting-and-sharing.pen.io/

 CR : Tout y est, merci beaucoup et bravo à vous et vos élèves pour tout ce travail ! Parmi les outils que vous avez testés, lesquels pouvez-vous recommander à des collègues qui voudraient se lancer dans un projet similaire ?

MHF : Tous les liens sont dans cette page. Il y a des sites qui permettent de créer des pages web, de publier des podcasts, de créer des micropodcasts, des vidéos, des sondages et même des jeux en ligne. Ils sont tous faciles à utiliser et permettent de faire rapidement des documents agréables à regarder et efficaces.

CR : Merci beaucoup, Marie-Hélène, vous nous avez donné des idées à explorer et des sites à tester pendant les vacances ;). Les collègues qui voudraient vous poser d’autres questions peuvent-ils vous contacter ?
MHF : Bien sûr ! Ils peuvent me contacter sur Twitter : mariehel2.

Propos recueillis par Christine Raymond

Clim@ction

Ludovic Delorme, professeur de SVT et  professeur associé à l’IFé nous présente ce projet auquel il a participé avec Caroline Jouneau-Sion, professeur d'Histoire et de Géographie.

En quoi consiste Clim@ction?

Clim@ction est un jeu de rôle hybride et multijoueur sur les énergies et le développement durable. Les élèves sont amenés à construire ensemble, et en partie à distance, un Plan Climat Énergie Territorial, depuis le diagnostic énergétique jusqu'au projet d'aménagement.

Lorsque le jeu commence, la situation est grave : le changement climatique engendré par la production exagérée de gaz à effet de serre (GES) à la surface de la planète aura des conséquences importantes : montée des eaux à certains endroits, désertification ailleurs, disparition de certaines terres, certaines espèces…
Il faut réagir !
Deux territoires, l’un en France, l’autre au Québec, se lancent donc un défi : réduire la production de gaz à effet de serre et développer des énergies renouvelables non polluantes. Les joueurs sont donc des acteurs de ces territoires : des élus, membres français et québécois d’une association en faveur du développement durable; des citoyens qui veulent participer à ce Plan Climat Energie Territorial et collaborent eux aussi au sein d’une association citoyenne; des entreprises franco-québécoises spécialisées dans le domaine énergétique, qui vont proposer aux élus un projet de production ou de consommation énergétique durable.

Tous ensemble, ces acteurs coopèrent pour parvenir à réaliser un projet exemplaire sur les deux territoires, avec un budget de 10 millions d’euros, dans le temps qui leur est imparti (8 semaines).

Un cabinet d’experts (ndlr les professeurs) est là pour les aider à animer des réunions, organiser la collaboration, obtenir les subventions qui feront baisser leur budget ou leur fournir une aide à la demande.

Les joueurs, sur ces deux territoires français et québécois, participent donc à un Plan Climat Energie Territorial pour réduire la consommation énergétique de leur territoire et produire des énergies non polluantes. Ce plan d’action est considéré comme le volet « énergétique » d’un agenda 21 (ensemble de mesures prises par un territoire pour le développer durablement).
Cependant la compétition est rude pour remporter cette partie : Les élus seront-ils réélus ? Les citoyens sauront-ils remporter le soutien d’au moins 100 citoyens de leur communauté ? Quelle entreprise va remporter le marché et voir son projet choisi par les élus et la communauté ?

Pour gagner la partie, l'élève n'est pas seul : Clim@ction se joue en équipe ! Les entreprises internationales disposent de deux bureaux, l’un au Québec, à Sherbrooke, l‘autre en France. Les associations de citoyens et d’élus permettent d’obtenir le soutien de citoyens et d’élus d’outre-atlantique qui réalisent également un plan climat.

Pour la Seconde 8 du lycée Paul Valéry (Sète -34) qui a participé à ce jeu, le projet de l’entreprise spécialisée dans l’énergie des vagues a été plébiscité : il a remporté l’ensemble des suffrages (70% des votes des lycéens suite à un lobbying intense).

Qu'apporte ce jeu aux élèves?

Ce jeu de rôle permet de concevoir des situations d’apprentissage complexes : les élèves amorcent ainsi une réflexion sur la diversité des facteurs à prendre en compte ; ils élaborent leur propre stratégie (autonomie) qu’ils peuvent modifier à tout moment, et s’engagent dans la réalisation d’un projet par le biais de la compétition.
Les élèves abordent des concepts dans les domaines suivants : Sciences de la Vie et de la Terre (énergies renouvelables, cycle du Carbone), Sciences Physiques (transformation d’une énergie renouvelable en électricité), Géographie (géolocalisation, notion de paysage), Citoyenneté, Economie (notion de coût, de rendement)… Bien qu’abordant des notions débordant le champ disciplinaire des SVT, ce jeu s’est déroulé cette année sur les créneaux horaires SVT durant 8 semaines. Il basculera en enseignement d’exploration MPS l’année prochaine.

Des outils informatiques sont utilisés : plate-forme Moodle (pour les interactions entre élèves), logiciels Google Earth et Google SketchUp (pour localiser des modèles 3D sur le globe terrestre), logiciel MITAR couplé à un GPS pour vérifier sur le terrain la validité des projets (le logiciel MITAR permet l’affichage d’informations géolocalisées = réalité augmentée).

Quel est l'origine de ce jeu?

Clim@ction est un jeu qui a été construit par l'équipe "Jeu et Apprentissage" de l'INRP, devenu Institut Français de l’Education (IFé). Mis en œuvre dans un premier temps avec une classe du lycée Paul Valéry de Sète, il s'est ensuite internationalisé, amélioré et ludifié grâce à une évaluation du jeu, basée sur des entretiens menés auprès des élèves joueurs. Il s’est aussi joué parallèlement entre une classe de Seconde du lycée Germaine Tillion (Sain Bel -69) et une autre classe de Sherbrooke. La réflexion de l’équipe porte aussi sur la diffusion future de ce jeu : dans quel cadre ? avec quel moyen et/ou quel partenaire ? …

http://svt.ac-montpellier.fr/spip/spip.php?article234

http://eductice.ens-lyon.fr/EducTice/recherche/jeux-et-apprentissage/projet-jeu-apprentissage

http://eductice.ens-lyon.fr/EducTice/recherche/jeux-et-apprentissage/climaction/2009-2010

Jean-Pierre Gallerand

Innover en classe prépa, pas si simple !

François Arnal enseigne la géographie en Classe Préparatoire au Lycée Claude-Fauriel à Saint-Etienne. Il est venu pour la deuxième fois au forum des enseignants innovants, avec cette année un projet sur la curation, la recherche, le classement et le partage des informations. A Orléans, il n’était pas seul : son collègue historien Franck Thénard-Duvivier, venu présenter son travail autour des caricatures avait également été sélectionné. Depuis plus de trois ans, tous les deux tentent d’impulser une dynamique d’innovation dans leur établissement et si le résultat se lit sur les panneaux à Orléans, au quotidien l’objectif s’apparente à un pari.

Innover en classe prépa, cela ne va pas de soi. Les élèves sont motivés, triés sur le volet. Ils savent pourquoi ils sont là et leur place, ils l’ont obtenue par de brillants résultats. L’innovation nait bien souvent d’une difficulté rencontrée dans la classe, de la nécessité de trouver une nouvelle organisation pour favoriser l’apprentissage. Ce n’est pas le cas ici. Le besoin d’innover pour François Arnal, c’est à la fois une question de parcours personnel et d’époque.

Avant d’enseigner en prépa littéraire, il a exercé dans un collège expérimental où le travail en équipe et la recherche-action avaient une place importante. Il a pris goût à réfléchir à ses pratiques pédagogiques pour les améliorer constamment, à échanger avec des collègues dans l’établissement et dans un réseau informel. En classe préparatoire on vit plutôt son métier dans une posture individuelle où l’excellence dans la discipline est prépondérante. « L’innovation n’est pas la tasse de thé dans les prépas » constate François Arnal. Dans cet univers, la bibliothèque constitue le lieu de savoir de référence et les ordinateurs sont perçus comme des motifs de dispersion, éloignant les élèves de leurs études.

Pourtant, les classes préparatoires littéraires ne sont pas imperméables à l’époque. Destinées à l’origine à préparer essentiellement aux concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure, elles permettent aujourd’hui de se présenter à des concours beaucoup plus larges, pour des écoles de commerce, des écoles de journalisme par exemple. Cette année, une élève a même réussi l’admission à l’Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois. La maitrise des Tice s’avère être un atout pour accéder à des études où la connaissance de l’actualité, l’ouverture culturelle sont prisées. Les classes prépas fleurissent en France, seules quelques unes, réservées aux meilleurs éléments, permettent une entrée à Normale Sup’. Prendre en compte cette réalité et favoriser la réussite dans d’autres filières est une garantie pour les classes prépas d’attirer de bons élèves.

Et puis, François Arnal ressent comme une nécessité de recourir aux Tice pour enseigner la géographie, « une discipline dont les contenus sont sans cesse renouvelés » explique t-il. Le programme de l’ENS/LSH de Lyon l’an prochain traitera du thème des « frontières et des espaces frontaliers » et la toile fourmille de ressources à explorer. Pour sa préparation de cours, il utilise des outils de curation qui lui permettent de collecter et de classer des documents. Il les partage avec ses étudiants pour compléter ses cours, donner un accès à des sources et données complémentaires. Il les encourage à construire les leurs et leur donne les clés d’une bonne utilisation. Avec Scoop-it, ils créent une revue de presse, avec Pearltrees, ils construisent collectivement une cartographie des liens vers des sites sélectionnés, notamment. Les initiatives dépendent du contexte d’enseignement. En classe entière, avec cinquante élèves, le cours magistral domine, le propos est plutôt de montrer, les outils TICE servent de complément aux cours. En petits groupes (en enseignement d’option), la construction est plus aisée, le travail est plus collaboratif. Au-delà de l’utilisation d’outils utiles pour enrichir leurs connaissances sans se perdre dans le dédale des données disponibles et suivre l’actualité, les étudiants élaborent leur identité numérique, utile aujourd’hui dans le monde professionnel. « Avoir une visibilité sur Internet avec des productions partagées favorise un accès à l’emploi, y compris pour les jobs d’été ». Apprendre à publier, à sélectionner l’information pertinente et adaptée, à se forger une image professionnelle constitue un atout pour l’étudiant.

François Arnal et son collègue Franck Thénard-Duvivier sont soutenus par leur chef d’établissement. L’attractivité d’une classe prépa se joue aussi désormais sur le terrain des TICE. L’enthousiasme n’est pas toujours partagé par l’ensemble de l’équipe pédagogique et l’innovation au quotidien se heurte à une méfiance liée à l’académisme qui prédomine. Le chemin est encore long pour que l’idée que l’usage des Tice n’est pas incompatible avec une préparation sérieuse aux concours soit communément admise. Mais les choses bougent là aussi. Un réseau informel d’enseignants géographes innovants en classe préparatoire s’est constitué, permettant les partages et les réflexions sur l’innovation pédagogique.

Au forum des enseignants innovants, François Arnal est venu pour présenter son projet mais pas seulement. Il voulait aussi inscrire les classes prépas dans le paysage de l’innovation éducative et puiser des idées dans des projets venus d’autres niveaux, d’autres univers. Mission réussie, François est reparti avec un réseau élargi et de nouvelles pratiques à développer. Il a aussi rencontré réellement des collègues découverts virtuellement sur la toile ou les réseaux sociaux.

Les outils de curation en géographie

Son projet

http://www.forum-orleans2012.net/ProjectView.aspx?PrjID=5F5DB8D2-033C-4EE3-A590-8857AAB964A0

Son blog :

http://geofac.over-blog.com/article-les-outils-de-curation-en-geographie-recueillir-et-classer-l-information-106184851.html

F Arnal et ses outils de curation :

sur Pearltrees

sur Scoop it :

Le projet de Franck Thénard-Duvivier

http://www.cafepedagogique.net/communautes/Forum2012/Lists/Billets/Post.aspx?ID=45

              Monique Royer

A la découverte de la chimie dans notre région pour renouer avec le goût des sciences

Comment raccrocher les « décrocheurs », comment satisfaire l’envie de voir ce qui se passe en dehors du collège et donner du sens aux apprentissages, y compris des bons élèves ? Comment leur donner envie de poursuivre leur scolarité pour décrocher plus tard… un travail dans le domaine de la chimie, puisque le bassin d’emploi de la région héberge une large gamme de PME et de grands groupes, acteurs majeurs de la chimie mondiale ? C’est le défi que s’est lancé Aurélie Badard en acceptant le cours optionnel de DP3 qui regroupe des élèves de niveau hétérogène, dont les collègues ne savaient trop que faire, au collège Charpak de Brindas, près de Lyon.

D’abord, on n’y croit pas : la chimie, une fois dépassé le cadre du laboratoire avec quelques expériences amusantes, on ne voit pas bien ce qu’elle a de si attractif. Mais Aurélie est passionnée par sa discipline, et passionnée tout court, y compris de pédagogie (elle enseigne depuis 15 ans, est formatrice disciplinaire depuis 2 ans, Tutrice de M1 et M2 cette année et appartient au Groupe de Ressources Disciplinaires de SPC de l'académie de Lyon). Ce cours de découverte des métiers et d’accompagnement au projet d’orientation des élèves est l’occasion de rattacher des savoirs à une réalité concrète : la chimie, c’est peut-être du pétrole ou des silicones, mais ça sert à faire du rouge à lèvres et toutes sortes de plastiques, elle est présente dans l’environnement quotidien. Et il y a tout un monde à découvrir, un monde où les adultes exercent des métiers très variés.

Ce qu’ils en disent

« J’ai appris à écouter et à m’intéresser ! », « J’ai découvert que la chimie était très vaste », « J’ai commencé à réfléchir vraiment à mon avenir », « J’ai découvert le monde de l’entreprise », « Cela m’a permis de m’ouvrir aux autres … », « Cela m’a permis de m’intéresser à autre chose que le foot et la PSP ! », « J’ai découvert que si on veut, on peut ! » Voici ce qu’ils en disent, en ce début juin.

Aurélie Badard : « J’ai du plaisir à les retrouver chaque semaine, à les regarder différemment, pas comme des « bons élèves » ou des « cancres », car c’est l’image que certains ont appris à donner d’eux-mêmes, ou que leur renvoie leur famille, mais comme des adolescents responsables, qui ont envie de se projeter dans un avenir positif. »

« J'ai ressenti ce projet comme très construit: objectif bien défini et affiché, travail de préparation, continuité sur toute une année, diversité des interlocuteurs… J'ai l'impression d'une vraie attente de la part du groupe d'élèves pour ce que je pouvais leur apporter. Le jour de la réunion, j'ai sans doute été trop bavard; les questions des élèves étaient toujours pertinentes. Les élèves ont eu la gentillesse de m'envoyer le texte réalisé après cette réunion. Un gage du suivi du projet », remarque monsieur Guyard, journaliste scientifique.

« Je pense personnellement que ce genre d'action est à poursuivre dans les collèges et lycées. Toutes les actions qui rapprochent le monde de l'entreprise et de l'éducation doivent être développées. Nous sommes dans le secteur scientifique/industriel qui n’a pas forcement bonne image et ne fait pas "rêver" la génération actuelle », dit Monsieur Clechet, du groupe Blanchon.

Le projet

Le travail d’Aurélie avec sa classe s’articule autour de trois grands axes :

· les représentations (de soi, du prestige des métiers, de l’organisation de l’entreprise, des formations…)

· les rencontres avec des personnes exerçant différents métiers à différents niveaux de qualification et de responsabilités

· les visites d’entreprises et d’établissements de formation

Rien de bien innovant, me direz-vous. Si. Dans l’approche pédagogique et l’articulation de ces axes. C’est une constante des projets présentés au Forum, l’élève est toujours au centre des activités, acteur et non consommateur. Il sera tour à tour enquêteur, journaliste, vidéaste, chef d’entreprise, au fil des activités et des jeux de rôles qui serviront de préparation aux rencontres avec les adultes représentant les métiers, ou les personnalités invitées. Et ils rencontreront d’ailleurs, entre autres, un journaliste scientifique et un chef d’entreprise. Différentes compétences transversales et disciplinaires seront mises en œuvre, dans un cadre différent de celui de la classe, et en confiance : l’évaluation se fera en situation.

Chaque activité préparatoire est guidée par une fiche-élève, conservée dans un dossier que l’élève emporte en fin d’année (le dossier conserve aussi la mémoire des comptes-rendus de visites, des interviews des adultes venus raconter leur métier, des articles de presse découpés et commentés).

La présence de cette progression – découverte d’un secteur d’activités, fiches-métiers, image de soi et de ses compétences, représentation du prestige et du genre des professions, questionnaires à adresser aux professionnels…- rend ce travail tout à fait transposable à d’autres secteurs et d’autres bassins d’emploi.

Alors que certains de ces ados connaissent des difficultés scolaires, ils vont sans s’en apercevoir travailler les compétences transversales exigées pour réussir dans les champs disciplinaires.

La démarche de la recherche documentaire : les élèves, toujours dans le but de préparer une rencontre, font une recherche sur Internet. Ils doivent s’appuyer sur leurs propres connaissances du domaine pour pouvoir poser des questions pertinentes et vérifier leurs hypothèses.

La prise da parole, l’expression orale : le professeur n’intervient au cours des rencontres avec les professionnels que pour relancer le débat ou poser des questions au même titre que les élèves.

La prise de notes, la reformulation, avec la rédaction d’articles qui rendent compte des rencontres et des visites.

La compréhension de l’écrit, l’analyse de texte, l’esprit critique, en comparant des articles parus dans la presse avec ce qu’eux-mêmes ont retenu des rencontres et conférences.

L’esprit civique et l’esprit d’échange, en remerciant les visiteurs bénévoles par des boissons et gâteaux confectionnés par leurs soins, puisque ce projet ne bénéficie d’aucun budget, et en adoptant un comportement responsable lors des visites.

La curiosité, l’esprit d’ouverture, en s’intéressant à des systèmes complexes comme celui du fonctionnement d’une entreprise.

« Ils sont très contents de sortir du collège, de partir en visite au CFA, au Forum des métiers, au lycée, à l’université ou dans une raffinerie, mais ils sont aussi très contents d’y revenir pour mettre en forme toutes leurs découvertes et préparer les suivantes », assure Aurélie.

Le collège prend en charge le financement des sorties (transport). Toutes les interventions au collège sont faites gracieusement par les professionnels, pas toujours faciles à faire déplacer pour quelques collégiens, car ils ont tous des obligations, évidemment, et un emploi du temps chargé.

« L’année dernière, j’ai passé l’été au téléphone, à essayer de convaincre de l’importance de ces rencontres. Je suis en train de construire mon réseau, ce n’est pas facile, car je n’assure ce cours que depuis l’an dernier. Mais, tous ceux qui étaient venus l’an dernier sont immédiatement revenus. Et toutes les visites nous ont été offertes. A titre d'exemple, chez Arkema, une dizaine de personnes ont banalisé leur matinée pour nous faire découvrir le centre de recherche », explique Aurélie. L’UIC (l’Union des Industriels de la Chimie) et l’association 100 000 entrepreneurs m’ont bien aidée dans mes prises de contact. »

Et ensuite ?

« Avant la DP3, j'ai toujours été très impliquée dans des dispositifs d'accompagnement à la construction du projet personnel d'orientation: 4° Aide et Soutien, puis 4° Alternance et 3° Alternance et je suis prof. Principale en 3° depuis 8 ans !!! J'aime vraiment porter ces dispositifs car c'est là où je me sens le plus utile. »

« j'ai pris contact avec Yves Chauvin (Prix Nobel de Chimie), que nous avions écouté lors de notre première sortie au symposium « Demain vers une chimie choisie », pour lui présenter mon projet et voir s'il pouvait être "notre correspondant Prestige" l'année prochaine afin d'échanger avec lui grâce à un blog et le faire venir pour un café débat avec d'autres intervenants ».

Béatrice Crabère

EcoChoumac : l’ingénieuse voiture écolo des lycéens pro

Depuis quatre ans, le lycée professionnel Jean Caillaud de Ruelle en Charente consacre deux semaines à concevoir et fabriquer un véhicule pas comme les autres, l’Ecochoumac, baptisé ainsi en puisant dans le vocabulaire de la chaudronnerie. La période est banalisée et chacun participe : la section industrielle comme la section tertiaire. Futurs chaudronniers, électroniciens, vendeurs, professionnels de la productique, chacun met la main à la pâte, l’Ecochoumac est un véritable projet d’établissement et rien que pour cela, il est remarquable.

Le lycée participe au concours Shell-Eco marathon qui met en compétition des équipes de lycées pour « concevoir et construire un véhicule capable de parcourir la plus grande distance possible avec une quantité minimum de carburant, tout en minimisant ses émissions de CO2 ». L’EcoChoumac concourra dans la catégorie « Urban Concept », celle qui concerne les véhicules de demain du citoyen lambda.

300 élèves, 17 enseignants, dont sept fortement impliqués, contribuent chaque année au projet qui a débuté en 2008 par une phase de conception. Le véhicule doit correspondre au cahier des charges du concours et cette première phase s’est inscrite dans une démarche de recherche et développement. En arts plastiques, les élèves ont travaillé sur le design pour proposer un modèle esthétique tout en appliquant les spécifications sur les cotes.

Chaque année, une nouvelle phase est réalisée pour aboutir au véhicule qui fonctionnera à l’énergie solaire. Les pièces sont réalisées à partir de moulages en plâtre dans lesquels de la fibre de verre est coulée. Les chaudronniers conçoivent un châssis en alu en surveillant que le poids ne dépasse pas le maximum accepté. La section vente recherche les sponsors qui complèteront les 12 600 euros accordés par la Région Poitou-Charentes dans le cadre du budget participatif lycéen. Et à chaque étape, le groupe « journalistes » traque les infos pour les relayer dans le journal dédié au projet. Cette année, des essais de vitesse ont été réalisés sur la piste voisine. L’EcoChoumac a roulé une heure à 35 kilomètres heure. Le but approche, 2013 c’est demain et des derniers réglages seront encore nécessaires pour concourir en toute sérénité.

Si le projet a retenu l’attention et a été sélectionné à Orléans, c’est aussi par sa qualité de conception pédagogique. Deux semaines banalisées ce n’est pas rien et les compétences suscitées et développées dans l’action ont été croisées avec celles des programmes des différentes sections impliquées. L’Ecochoumac sera l’expression d’un travail sur la durée, un pari sur l’intelligence collective et l’implication de tous élèves et enseignants, une exploration de ce que l’on peut faire au lycée professionnel pour valoriser les talents et les filières.

Monique Royer

Le blog du projet

http://blogpeda.ac-poitiers.fr/ecoshell-marathon/

Le Shell Eco marathon

http://www.shell.fr/home/content/fra/aboutshell/eco_marathon/

Filières art et culture : s'orienter par les POM's.

Pourquoi ne pas faire de l'orientation une activité créative, dans les filières techniques et professionnelles d'arts appliqués ? L'occasion d'exercer son imagination de manière concrète et de rencontrer des professionnels chevronnés en leur montrant ce dont on est capable. C'est la perspective présentée au Forum des Enseignants Innovants par Corinne Bocher, professeur d'Arts appliqués au Lycée privé sous contrat l'Initiative à Paris, et présidente du Réso SODA, qui associe en réseau des professionnels des domaines artistiques et culturels .

La méthode a été testée par 15 élèves de 1ère année de CAP décoration sur céramique : réaliser des POM's (petite œuvre multimédia) sous forme de mini reportages pris à rebours des codes convenus, selon une libre inspiration méthodiquement mise en forme, sur les métiers et l'univers professionnel que l'on veut découvrir. En parallèle, un carnet de bord matérialise les étapes de la démarche de recherche et de construction du projet. A travers ses « objets poétiques », les élèves prennent conscience de leurs attentes et des défis à relever, élaborent des stratégies, déterminent un plan d'action, sans jamais se détacher de l'activité de terrain. Les productions, encadrées par des professionnels des arts visuels, ont fait l'objet de projections dans les structures associées, le 104 et la Maison du Geste et de l'Image.

Corinne Bocher, auteur chez Eyrolles d'un ouvrage sur l'orientation dans les filières artistiques et culturelles, est elle-même issue d'un parcours atypique : illustratrice en communication dans le BTP, devenue graphiste sur le terrain, puis directrice artistique, titulaire d'un Master d'ingénieur en formation à la Sorbonne, à présent enseignante, elle sait à quel point le devenir professionnel est affaire de rencontres et d'opportunités. Apprendre à s'orienter est pour elle une question d'état d'esprit, d'ouverture et de d'attention aux circonstances, plus qu'un calcul théorique.

La mise en œuvre de sa méthode est aussi l'occasion de former des collègues : 18 enseignants ont suivi et étudié sa démarche tout au long de l'année pour se familiariser avec cette approche particulière du rapport à l'orientation professionnelle, dans le cadre de l'éducation à l'orientation en lycée, davantage inspirée des méthodes d'orientation active de l'accompagnement à l'emploi que de celles de l'orientation scolaire traditionnelle. Une aide bienvenue dans un domaine complexe, souvent méconnu des enseignants et en constante mutation. Du côté des élèves, une activité plébiscitée, à lire les témoignages de ceux qui l'ont suivie : «ça m'a donné plus de confiance, je vais participer à des spectacles, ça m'a confirmé ce que je veux faire, j'ai appris à me connaître, ça change des cours... »

Concrétiser une attirance, mieux percevoir la réalité du terrain, déterminer ses choix, tout en exerçant librement sa créativité, peut-être une solution pour réconcilier le nécessaire réalisme et la part de rêve indispensable pour une représentation positive de son avenir.

La méthode de Corinne Bocher, carnet de bord en questionnaires et étapes à suivre :

S'orienter dans les domaines artistiques et culturels, Editions Eyrolles (février 2011) – 19,20€.

Jeanne-Claire Fumet

Caricatures et lecture critique : « A la charge, citoyens !»


Dynamiser la filière littéraire, des classes de 1ère à celles de Lettres Supérieures, dans un projet qui mobilise tous les acteurs du lycée, est-ce possible ? C'est ce dont témoignait Franck Thénard Duvivier, professeur d'Histoire Géographie en Classe Prépa au Lycée Claude-Fauriel à Saint-Etienne, venu présenter au Forum des Enseignants Innovants le résultat d'une année d'activité sur la caricature politique. Un sujet séduisant, porté par une actualité favorable, les élections Présidentielles, restait à réussir l'alliance d'une approche populaire truculente et d'une étude intellectuelle rigoureuse. En choisissant une perspective historique sur 150 ans, adossée à un colloque interdisciplinaire annuel, le rire et l'étude gardaient leurs parts respectives : un spectacle de l'humoriste Didier Porte, entièrement organisé par les élèves de Khâgne hors du lycée, parachève le succès de l'expérience.

Le projet baptisé « A la charge, Citoyens ! » s'est constitué au fur et à mesure de son avancement, reconnaît Franck Thénard Duvivier. D'abord prévu autour d'un travail critique sur l'image et de l'organisation d'une conférence, il s'est enrichi au gré des contacts et des interventions : la présence très active des dessinateurs Bauer, Coco, F . Erre, la découverte par les élèves d'une tradition politique de la caricature, depuis Louis-Philippe changé en poire jusqu'aux Guignols de l'Info, le succès des conférences, celle des deux expositions réalisées pour les journées « Portes Ouverts » du lycée, ont entraîné une synergie inespérée de tous les acteurs, lycéens, étudiants, enseignants, personnels techniques, intervenants extérieurs.

L'intérêt spécifique de l'étude de la caricature, pour Franck Thénard Duvivier, réside dans la distance réflexive qu'elle invite à prendre à l'égard de chaque époque : loin du premier degré de la plaisanterie plus ou moins cruelle, la caricature donne à saisir les attentes et les signes de l'état d'esprit d'une société, les travers qu'elle fustige, les préjugés qu'elle ignore. L'amusement populaire, lu avec le recul de la distance critique, devient un précieux outil documentaire. L'occasion de former un regard historien sur son propre temps, dans l'effervescence d'une actualité en plein déchaînement, mais aussi, par la dimension pratique du projet, l'occasion pour les jeunes khâgneux de se confronter aux exigences matérielles d'un projet collectif de grande ampleur, où les échanges et les initiatives doivent donner lieu à une réalisation concertée rapide et efficace. De quoi transformer l'image caricaturale des Prépas, parfois imaginées comme studieuses et un brin compassées.

Jeanne-Claire Fumet

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