Enseignant : Le vrai portrait d'une profession inégalitaire
Le métier d'enseignant est bien profondément inégalitaire. C'est le portrait que signent Solène Hilary et Alexandra Louvet dans l'édition 2014 du Portrait social publié par l'Insee. Une analyse percutante appuyée par des données indiscutables.
"Près de la moitié des enseignants de l’Éducation nationale exerce dans le second degré public. Cette profession a subi une baisse notable de ses effectifs depuis le milieu des années 2000, alors que le nombre d’élèves restait relativement stable", commencent les auteurs. Pour elles "les conditions d’exercice du métier en ont été affectées : le nombre d’élèves par classe a augmenté". Après tant d'années où la droite montrait un graphique du rapport élèves profs peu flatteurs pour ces derniers l'Insee publie un graphique qui montre la réalité des années Chirac Sarkozy : moins de professeurs, plus d'élèves par classe.
Un autre apport de cet article c'est de faire le point sur les inégalités à l'intérieur de la profession. "Les 380 000 enseignants du second degré public se répartissent entre plusieurs centaines de disciplines et différents statuts (agrégés, certifiés, professeurs de lycée professionnels, etc.). Ces caractéristiques déterminent en partie leur nombre d’heures de cours, leur rémunération ainsi que le type d’établissement où ils exercent et les classes auxquelles ils enseignent".
Enfin elles analysent les difficultés pour attirer des jeunes dans ce métier. Certes le niveau salarial est faible. Mais il y a aussi la dureté des débuts de carrière. Mais ce n'est aps tout. " L’anticipation de conditions de travail parfois difficiles, en particulier en début de carrière, concourt probablement aux difficultés de recrutement constatées depuis 2011. Elles sont accentuées par l’augmentation des exigences de diplôme à l’entrée dans le métier depuis 2010." Autrement dit la masterisation n'a rien arrangé.
François Jarraud
Par fjarraud , le jeudi 20 novembre 2014.