Dix ans après le premier socle commun, le Journal officiel publie un nouveau socle, adopté à une large majorité par la communauté éducative le 12 mars. Une date à marquer d'une pierre blanche. Mais ce nouveau socle est-il vraiment signe de renouveau pour l'Ecole ?
" Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture couvre la période de la scolarité obligatoire, c'est-à-dire dix années fondamentales de la vie et de la formation des enfants, de six à seize ans. Il correspond pour l'essentiel aux enseignements de l'école élémentaire et du collège qui constituent une culture scolaire commune". Le Journal officiel du 2 avril publie le nouveau socle commun rédigé par le Conseil Supérieur des Programmes sous la direction de M Lussault.
Le texte pose les principes généraux de la scolarité que tous les jeunes français doivent suivre. A nouveau, l'Ecole se penche sur le bagage commun de compétences plutôt qu'observer le maximum de connaissances que les plus privilégiés peuvent apprendre. Le socle inverse donc l'identité que l'Ecole et les enseignants ont d'eux-mêmes. Pour les enseignants, il faut de l'utilité sociale la noblesse du métier. C'est une vraie révolution !
Pour autant, ce nouveau socle ne définit pas précisément les connaissances et compétences précises à acquérir. Il ne fixe pas plus les outils d'évaluation même s'il précise des conditions dévaluation. Le texte se situe un cran au dessus des disciplines et des savoirs scolaires en indiquant les grandes familles. Après l'échec du socle commun de 2005, le CSP a su produire un document qui rend le socle intelligible et qui présente ses objectifs comme un challenge intellectuel pour les enseignants.
Mais le plus dur reste bien à venir. La déclinaison concrète du socle aura lieu dans les différents programmes disciplinaires et dans les modes d'évaluation par exemple l'examen du brevet. C'est là seulement que l'on verra si l'Ecole est prêt à la révolution culturelle qu'elle a refusé en 2005. Rendez-vous le 10 avril.
François Jarraud
Au JO
Le scole