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Quoi de neuf au BETT 2010 ?

Malgré la neige et le froid, les visiteurs se sont pressés par milliers dans les allées du Bett, à l’epace des expositions Olympia, à Londres. Dès le premier jour, le mercredi, Alain Juppé, maire de Bordeaux, initiait la série des visiteurs français de marque et montrait l’intérêt des décideurs pour le salon.

Selon Ray Barker du Besa, l’association des constructeurs et éditeurs, un des organisateurs du salon, trois grandes orientations ont pris une importance nouvelle au Bett, traduite dans nombre de stands.

La première concerne la dimension ludique dans l’apprentissage. On la retrouve dans nombre de produits logiciels, y compris le jeu sérieux primé dans les BETT Awards pour le second degré, un jeu de simulation et de résolution de conflits globaux fondé sur la situation palestinienne.

Elle est également présente dans un des nouveaux espaces du salon, intiulé « Playful Learning ». Cet espace, pleinement interactif, fait une large place aux outils Google (navigateur, google maps, google earth) ou à des outils de création audio et video dont YouTube. Il permet aux visteurs de mieux comprendre les processus éducatifs stimulés par le jeu et de tester les réactions des jeunes élèves dans les différents exemples abordés (créations vidéo, jeux de rôles, tournois de mathématiques, etc.)

La deuxième orientation confirme la place que la réflexion sur la classe du futur tient dans l’éducation britannique ? Quelle doit être son architecture ? Comment doit-elle être équipée ? Quells activités doivent s’y dérouler ? Un plan gouvernemental encourage cet axe de travail, qui se développe en tenant compte des évolutions des programmes de cours, mais qui peut aussi se révéler moteur pour encourager lui-même des évolutions particulières (plus de souplesse et d’autonomie dans les cours et les activités par exemple).

Le troisième axe concerne la relation avec les familles. Encouragé par les VLE (virtual learning environment), des plates-formes similaires dans le principe à nos ENT mais ne portant pas forcément sur les mêmes activités, le dialogue avec les familles et la possibilité de suivi scolaire au plus près par les parents sont désormais des objectifs affichés. Un ensemble d’acteurs institutionnels et de constructeurs mettent ainsi réflexions et présentations à disposition des familles, soit sur les stands, soit dans des ateliers spécifiques.

http://www.bettshow.com/

http://www.besa.org.uk/

Toujours plus d’interactivité et de 3D

Sur les stands, ce qui frappe dans les allées du BETT 2010, c’est la multiplication des outils interactifs et l’intervention grandissante de la 3D.

Tous les constructeurs de tableaux y vont de leurs démos avec des boîtiers de vote plus ou moins sophistiqués, leurs tablettes graphiques, leurs possibiltés de video conférences, etc.

Ainsi SMART présentait sa SMART Table™, le premier « centre d’apprentissage » tactile « multi touch » et multi-utilisateurs conçu pour les jeunes élèves de maternelle et de primaire, qui, avec un stylet ou à mlains nues peuvent dessiner sur la table, déplacer des objets numériques et utiliser différentes applications. Promethean mettait en avant son « Active Classroom » qui permet désormais d’utiliser de très nombreuses ressources dans une douzaine de langues et connecte et un réseau de 500 000 utilisateurs. EInstruction, l’ancien Interwrite, lauréat du marché de la région Ile-de-France pour l’équipement des lycées, mettait l’accent sur les possiblités d’évaluation.

Mêlant interactivité et 3D, la société OMi exposait une salle interactive, encourageant les élèves à la créativité, y compris gestuelle, avec un tapis de sol, un panneau mural et un système d’éclairage tous 3 interactifs, permettant d’utiliser de nombreuses ressources numlériques et de mêler virtuel et réel.

Sur plusieurs stands étaient exposés des applications 3D, y c ompris sur le pavillon français. On pouvait ainsi construire son école idéale (Design your school), naviguer dans le corps humain (Gaia technologies), décortiquer quelques-unes des techniques d’animation utilisées dans les films 3D (Reallusion) ou encore se promener dans des objets de haute technologie (Applied- Dassault Systèmes) ou des zones géographiques (Navidis).

Une présence française renforcée

Comme l’an dernier un pavillon français regroupait une douzaine d’exposants autour de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, Cap digital Paris région et la société PM conseil.

Applied (Dassault Systèmes) et Navidis présentaient leurs logiciels éducatifs, notamment portant sur la visualisation 3D.

CNS, le canal numérique des savoirs, et KNE, le kiosque national de l’éducation, les 2 plates-formes de ressources numériques pour l’éducation, présentaient leurs bouquets.

La société EMTEC, réalisatrice des clés USB distribuées à grande échelle, notamment pour les lycéens en région Ile-de-France et les néotitulaires pour le ministère de l’éducation, s’intéresse désormais à l’utilisation d’autres outils mobiles, en particulier les baladodiffuseurs.

La société Optinnova propose des surfaces blanches interactives tandis que Quizzbox est leader sur le marché des boîtiers de vote électronique. Teacheo propose une classe virtuelle avec des outils de construction et de partage de ressources faciles d’accès. Ouat, spécialisée dans le domaine des jeux éducatifs, démontrait son nouveau produit Kaïsha, un jeu sérieux à vocation sociologique pour le monde de l’entreprise. Vision Objects, quant à elle, figure parmi les leaders mondiaux en reconnaissance de l’écriture avec le logiciel Myscript.

Enfin, l’intégrateur ITOP, partenaire de Microsoft France, démontrait sa plate-forme ENT (notamment Netcollège), actuellement déployée dans plusieurs académies et qui vient d’être choisie pour équiper les collèges du 92.

Comme l’an dernier les exposants français s’estiment très satisfaits de leur présence au BETT. « On rencontre ici un public captif, venu pour recevoir des informations précises, avec une grande écoute » nous explique Marie Gaillard, d’Emtec. D’après les premières impressions il semblerait que le nombre de visiteurs français soit en augmentation et que le nombre d’institutionnels et de politiques soit nettement plus élevé que l’an dernier.

Il faut aussi noter que la représentation française était loin d’être limitée aux exposants pésents sur le stand de Cap digital. Les filiales rançaises des sociétés internationales avaient envoyé de nom breux personnels, notamment chez Microsoft et les fabricants de tableaux interactifs. Pour leur part Epson, Apple, HP, … avaient également largement invité, en particulier des personnes ressources des rectorats ou des collectivités.

La visite de Luc Chatel au BETT

Accompagné d’Alain Madelin, ancien ministre de l’industrie et de l’économie, de Jean-Michel Fourgous, chargé d’une mission parlementaire sur les TICE et de diverses personnalités, Luc Chatel a effectué une visite rapide du BETT. Accueilli par une délégation des organisateurs du salon, il s’est arrêté en particulier sur le stand de Gaïa technologies, pour une démonstration 3D, sur celui d’Hodder education (la branche britannique d’Hachette) pour un aperçu des ressources numériques offertes par cet éditeur sur sa plate-forme Dynamic Learning et sur celui de Young digital planet dont le projet yTeach s’apparente à l’utilisation d’un supermarché virtuel de ressources pour l’auto apprentissage. Il a également participé à une courte réunion avec les dirigeants de Microsoft.

Terminant sa visite par celle du pavillon français de Cap digital et de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris, le ministre a expliqué que sa présence au BETT était motivée par l’envie de « voir ce qui se fait de mieux dans le monde » en matière de TICE. Réaffirmant sa conviction que le développement du numérique est « un enjeu capital pour l’éducation nationale », Luc Chatel estime que c’est aussi une occasion « de changer en profondeur les méthodes pédagogiques » et de « motiver et responsabiliser les enseignants » en leur donnant uneopportunité de faire reconnaître leurs compétences. « J’ai vu beaucoup d’expérimentations depuis 6 mois … » (TBI, manuels numériques « et l’on comprend tout l’intérêt qu’il ya à recourir aux TICE ».

Le ministre est également revenu sur son souhait d’un grand plan numérique pour lécole. Commencé avec les ENR, il doit « aller beaucoup plus loin ». La visite du BETT permettra de nourrir la réflexion et l’annonce des orientations est à attendre dans le courant du premier trimestre 2010, parallèlement à la remise du rapport Fourgous. En attendant, Luc Chatel estime que « le matériel n’est pas nécessairement le nerf de la guerre ». L’existence de ressources et la formation des enseignants sont deux points très importants.

S’adressant aux représentants des entreprises, le ministre a indiqué qu’il voyait là une perspective de croissance importante pour les industries, « le gouvernement sera à vos côtés pour lancer le plan numérique à l’école » avec des conséquences financières non négligeables et a souhaité encourager les initiatives en ce secteur.

Le discours du ministre est disponible en video sur

http://www.dailymotion.com/video/xbvd3q_luc-chatel-sur-le-stand-france-cap_news

Les trophées du BETT 2010

La remise des trophées récompensant les différents produits proposés au jury est un des moments clés du BETT, très attendu par les constructeurs et les enseignants. Cette année, avec plus de 300 candidats, le jury, composé d’une vingtaine d’enseignants et présidé par 3 organisateurs, a eu fort à faire pour déterminer la shortlist (5 sociétés retenues par catégorie), puis les gagnants, dans les 13 catégories définies cette année.

Les critères portent sur l’adéquation du produit aux besoins du système éducatif (les ressources prennent-elles le programme en considération ? Permettent-elles aux apprenants de progresser ? Encouragent-elles le travail en équipe ?), sa qualité, la place qu’il donne à l’innovation. Les produits proposés peuvent être commerciaux ou gratuits.

Les catégories concernent les ressources pédgogiques , 1er et 2nd degré, les outils, les logiciels de gestion, les produits adaptés aux handicaps et les entreprises (expertise, accompagnement, volume d’exportation, etc.) Un trophée a également été décerné à Annika Small, pour son « outstanding » performance personnelle dans le domaine des TICE, lors de sa direction de Futurelab, une organisation indépendante dédiée à l’innovation en éducation, « suffisamment proche du gouvernement pour émettre des recommandations et suffisamment loin pour exprimer un point de vue indépendant », qui dispense des informations et mène ses propres recherches.

Au niveau de la maternelle (early years), c’est le produit Pretty things de la société Q&D Multimedia qui a été primé, un logiciel de créativité graphique comprenant des effets physiques (magnétisme, gravité).

Race to learn (Cambridge university press et Williams Grand Prix engineering) propose un ensemble d’activités pluridisciplinaires, bien adaptées au rogramme de l’école primaire. Cette course au savoir, modelée sur une course de formule 1, se déroule sur 12 demi-journées en impliquant des équipes concurrentielles.

Au niveau du 2nd degré, le jeu sérieux Global conflicts : Palestine de Serious games interactive a séduit le jury par la qualité de son graphisme 3D et la facilité avec laquelle il fait rentrer les élèves dans un débat moral et éthique.

Enfin, dans la catégorie collections numériques et banques de données, c’est la collection pré-raphaélite en ligne du musée de Birmingham qui a été sélectionnée, tant pour la qualité des images que pour les fonctionnalités offertes aux élèves et aux enseignants (la collection est en libre accès sur le site du musée).

Nos lecteurs enseignants seront heureux de savoir que le produit Book notes from the BBC de BBC Learning, retenu dans la catégorie outil pour apprendre et enseigner, se propose d’aider les élèves à classer leur notes, à travailler en collaboration avec d’autres et surtout à retrouver facilement le résultat de ces travaux selon différents critères !

Quant aux élèves malvoyants, ils pourront bénéficier du service gratuit Robobraille, développé par le Royal national college for the blind, qui traduit un document écrit envoyé par mail en fichier son MP3, autogénéré, qui peut être retransmis à son tour par mail.

Tous les gagnants sont listés sur

http://www.bettawards.com/