Print Friendly, PDF & Email

2 – Etat des lieux : Un collège sur cinq prépare déjà le B2i

Entretien avec Christophe Lerouge, conseiller du Ministre de l’Education Nationale, par François Jarraud

Former systématiquement tous les collégiens et les écoliers au maniement de l’ordinateur et d’internet est une nécessité mais aussi un grand chantier. C’est celui du B2I, le « brevet Informatique et Internet ». Nous avons demandé à Christophe Lerouge, conseiller technique du ministre de l’éducation nationale, de faire le point pour nos lecteurs sur sa mise en place.

FJ – Quels sont les objectifs du B2I ?

CL – Depuis quatre ans le ministère de l’Education nationale a mis en œuvre un plan ambitieux pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans les écoles et les établissements scolaires. L’objectif de ce plan est double : former les jeunes à l’utilisation de ces technologies désormais banalisées, et mettre à disposition des enseignants des outils modernes pour enrichir leur pédagogie.

FJ – Cela suppose un équipement de tous les établissements. Est-ce possible ?

CL – L’équipement informatique des établissements et leur connexion à Internet est à la charge des collectivités locales, l’Etat restant responsable de la politique éducative et garant du bon fonctionnement du service public. Cette répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités peut conduire à des disparités dans le taux d’équipement sur l’ensemble du territoire. Ces inégalités nécessitent une intervention du ministère qui doit garantir la cohérence de l’enseignement et qui peut, sous certaines conditions, financer directement les matériels informatiques grâce à des fonds délégués aux académies. L’Education nationale a aussi pris en compte l’arrivée du multimédia en modifiant les programmes disciplinaires et en incluant l’usage de ces technologies dans l’enseignement.

Il est également apparu rapidement nécessaire de définir un cadre national permettant d’avoir un référentiel commun sur les compétences que les élèves doivent acquérir dans ce domaine. C’est pourquoi le Brevet Informatique et Internet (B2I) a été créé. Il comprend deux niveaux : école primaire et collège. Il atteste que l’élève utilise de manière autonome et raisonnée les technologies de l’information et de la communication, pour lire et produire des documents, rechercher des informations qui lui sont utiles et communiquer au moyen d’une messagerie. Outre les items de nature technique qui concernent l’utilisation des principaux logiciels, le B2I met l’accent sur l’usage citoyen de l’Internet. Il doit permettre de sensibiliser et de former les jeunes pour qu’ils adoptent une attitude citoyenne face aux informations véhiculées par les outils informatiques. La somme des compétences attendues à chacun des deux niveaux (école et collège) constitue le bagage minimum que tout élève devra maîtriser, mais il n’est pas exclu que d’autres compétences non spécifiées puissent être acquises lors de l’utilisation en classe de produits multimédias.

FJ – N’y a-t-il pas risque de limiter l’usage des TICE à une seule matière, par exemple la technologie en collège ?

CL – Le B2I n’est pas un diplôme obtenu par examen mais un certificat attestant de compétences acquises par les élèves au cours de leur scolarité. C’est à l’équipe pédagogique dans son ensemble de les valider. Les modalités de vérification des compétences définies par le ministère correspondent à l’usage en classe de l’outil informatique. Il est avant tout au service des apprentissages des diverses disciplines à l’école comme au collège, où il fait l’objet en outre d’un enseignement spécifique. C’est dans cet usage régulier et dans toutes les disciplines que les élèves développeront la maîtrise et la compréhension de ces technologies.

FJ – Où en est-on actuellement dans la diffusion du B2I ?

CL – Le B2I s’est mis en place au cours de l’année scolaire 2000/2001. Il sera rendu obligatoire l’année prochaine (2002/2003). L’inspection générale de l’Education nationale a effectué une première mission d’évaluation de ce dispositif qui a permis de déterminer que 50.000 brevets ont déjà été délivrés au primaire et que près de 20% des collèges ont également mis en place le B2I.