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3 – Primaire : le B2I : un fil rouge – Martin Schneider, instituteur à l’école Helvétie, Besançon, CM2.

Entretien avec Serge Pouts-Lajus

J’ai commencé le B2I l’an passé en janvier. Mais en juin, on n’avait pas fini. Cette année j’ai commencé en septembre et on devrait y arriver. Aujourd’hui, en décembre, ils ont entre une dizaine de compétences pour les plus avancés et la moitié pour les moins rapides. On est à mi-chemin.

Notre système informatique est un peu particulier. Par exemple, on n’a pas de lecteur de cédéroms ; on est sur un réseau et les procédures d’enregistrement sont particulières. Mais on s’arrange.

Ca qui m’a posé problème au début, c’est le vocabulaire. J’appelle ça du pédalogue. Je voulais le traduire en français, mais je ne l’ai pas fait. Je me suis contenté de refaire une double page propre que je leur ai distribué. Ils l’ont mise dans une pochette plastique qu’ils doivent garder en permanence avec eux. J’ai quelques problèmes avec certaines compétences comme montrer le disque dur ; je ne sais pas faire sans démonter ; quelques redondances également. Mais rien de très grave.

En règle générale, ils apprennent en faisant le travail normal de la classe. Le B2I, c’est un fil rouge. Quand on a fait un travail en salle informatique, ils peuvent venir me voir et me dire qu’aujourd’hui ils pensent qu’ils possèdent telle compétence ; je vérifie et je signe.

Je vérifie simplement en demandant de faire devant moi une tâche qui exige la compétence. En général, ils viennent me voir quand ils sont prêts si bien que je refuse rarement.

On ne fait jamais de séance spéciale B2I, sauf pour deux ou trois compétences très particulières. Par exemple celles qui touchent à la citoyenneté, le droit d’auteur, la vérification des sources. Pour celles-là, je fais une séance d’instruction civique spéciale. Ce sont aussi des compétences sur le long terme. Ils ne peuvent pas les valider seuls. On le fait ensemble en fin d’année.

Récemment, on a validé la compétence d’utilisation du correcteur orthographique. J’ai insisté sur les limites. Par exemple, un élève m’appelle parce que le correcteur lui signale une faute alors qu’il a deux mots bien orthographiés. Oui mais il a oublié un espace après la virgule. Le correcteur repère aussi certaines fautes de typo.

Bien sûr, ceux qui ont une machine chez eux vont plus vite. Mais ce n’est pas une règle absolue. J’ai un gamin très bon, très malin qui n’a pas de machine et un autre qui en a une mais ne pense qu’aux jeux.

Ils aiment bien le B2I parce qu’ils possèdent le papier. Ce n’est pas une feuille que je garde secrètement dans un coin de mon bureau. Et puis, visuellement, ça représente un parcours. Ils se voient avancer. Ils se rendent compte aussi qu’on ne valide pas les compétences dans l’ordre.

Et moi j’aime bien le B2I parce que c’est un outil de continuité avec le collège. Ils arriveront au collège avec, sur une feuille, ce qu’ils sont capables de faire avec un ordinateur. Ca évitera qu’on leur fasse tout reprendre à zéro en sixième.