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Françoise Solliec et Serge Pouts-Lajus

Les taux de redoublement en classe de seconde d’une part, le nombre d’élèves quittant le système scolaire sans qualification reconnue d’autre part ; que ces deux nombres soient liés ou non l’un à l’autre, ils sont l’un et l’autre élevés et coûtent chers à la collectivité, en terme financier certainement mais aussi et surtout sur le plan humain. Il n’est pas facile d’entrer dans sa vie d’adulte à l’issue d’une préparation marquée par l’échec.

Depuis plusieurs années, le Conseil régional d’Ile de France et les missions générales d’insertion (MGI) des Rectorats conjuguent leurs efforts pour soutenir, dans de nombreux lycées franciliens, de multiples actions visant à prévenir le décrochage scolaire : cellules de prévention, groupes d’aide à l’insertion, soutiens de projets personnels et de dispositifs pédagogiques alternatifs. Les moyens utilisés sont divers, que ce soit au niveau des financements – Etat, collectivités, mécénat privé -, ou des intervenants mobilisés – équipes éducatives, tuteurs, membres d’associations, formateurs extérieurs, travailleurs sociaux ou médicaux.

Les lois de décentralisation incitent les collectivités à s’impliquer davantage dans de telles initiatives et à les fédérer dans un cadre commun. Une récente rencontre organisée par la région Champagne-Ardennes et l’association des régions de France avait d’ailleurs pour thème « Les régions agissent contre le décrochage scolaire : quels sens ? quels partenaires ? ».

Le dispositif « Réussite pour tous » en Ile de France, comme « Demain en mains » en Rhône – Alpes, est l’un de ceux qui offrent aux lycées un panorama très étendu de possibilités d’accompagnement et de soutien dans un cadre partenarial, structuré et réfléchi.

Ce quatrième numéro du café pédagogique francilien est entièrement consacré au projet « Réussite pour tous », à travers notamment trois initiatives de terrain à Villeneuve Saint Georges, Brie Comte Robert et Savigny sur Orge, qui couvrent bien la variété des dispositifs mis en œuvre : mise en place de groupes de parole, développement de l’expression écrite ou audiovisuelle, intervention d’adultes relais dans le lycée pour prévenir le décrochage, regroupement d’élèves de seconde promis au redoublement dans une division spécialement aménagée.

Une évaluation du programme vient d’être lancée. Elle permettra de mesurer les effets quantitatifs de ces multiples dispositifs et peut-être d’inspirer les chefs d’établissements et les enseignants pour faire enfin reculer l’échec scolaire au lycée.