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Entretien avec Catherine Delhomme, professeur d’anglais, formatrice en formation continue pour le second degré

Vous accompagnez les établissements de l’Académie de Paris dans l’utilisation de leur laboratoire multimédia. Comment procédez-vous ?

J’interviens sur site, avec deux autres collègues, pour une formation de 18 heures en général. Cette formation est demandée par l’établissement et validée par l’IUFM ; elle vient en complément de l’initiation technique dispensée par Edu4, souvent dans un délai d’un à deux ans après l’installation.

Il s’agit en effet d’un outil très riche et il est indispensable que les enseignants le connaissent bien avant de l’utiliser. J’interviens donc, soit parce que l’équipe initiale a changé, soit parce que les professeurs estiment avoir besoin de compléments pédagogiques. La majorité des participants sont des professeurs de langues mais les autres disciplines commencent à être représentées avec beaucoup de diversité.

En lycée professionnel, je vois surtout les professeurs d’enseignement général car les enseignants d’enseignement technique disposent souvent de salles spécialisées, mais même ces enseignants sont de plus en plus attirés par les salles multimédia qui leur offrent plus de possibilités.

Les laboratoires sont-ils utilisés et de quelle façon ?

Ils sont de plus en plus utilisés et certains établissements ont déjà fait des demandes pour une deuxième salle ! Parfois, le labo est très utilisé, mais plutôt comme une salle informatique classique, ce qui est bien sûr dommage.

Le plus souvent, les professeurs utilisent le labo pour travailler avec les élèves sur des documents de toute sorte, audio, vidéo, sur des supports Internet ou multimédia. Ils apprécient de pouvoir guider les élèves individuellement, en prenant éventuellement la main sur leur poste, ce qui permet de mieux les suivre.

Les élèves, eux, sont très satisfaits. Grâce au casque et au micro individuels, ils travaillent plus facilement, sans l’appréhension de la parole publique, et l’interactivité est plus efficace. Du coup, même des enseignants qui ont des salles dédiées trouvent intéressant de venir dans le labo exploiter ses possibilités de contrôle et de suivi individuel.

Quels sont les types de contenus les plus couramment utilisés ?

Il faut absolument passer par le gestionnaire réseau de l’établissement pour installer les logiciels qui ne l’ont pas été initialement. Cela peut freiner un peu et les logiciels sont souvent considérés comme limités. L’idéal serait de créer, pour ces salles, des ressources utilisables en travail collaboratif. Mais c’est lourd de préparer une heure de contenus et on ne trouve pas encore assez de ressources chez les éditeurs, notamment dans la catégorie exercices interactifs.

C’est mon rôle et celui de mes collègues que d’aider à un repérage et à une mutualisation des pratiques. Au cours des formations, les stagiaires me demandent très souvent ce que les autres professeurs réalisent dans la salle multimédia. Ils souhaitent rendre visite à leurs collègues pour avoir des exemples précis. Cela favorise le travail collectif dans une même discipline et leur donne aussi des idées pour des collaborations interdisciplinaires.

Et vous, en tant qu’enseignant, quelle est votre opinion sur ces matériels ?

C’est le laboratoire virtuel (travail sur les sources vidéo, magnétophone virtuel) que je trouve le plus extraordinaire. Je suis aussi séduite par tout l’éventail des possibilités et des moyens de diffusion, tels que Internet, DVD, images. Les matériels ont beaucoup évolué au cours des années et la dernière génération de salles est vraiment très performante. Evidemment, leur utilisation demande un peu de créativité, mais pour un prof intéressé par les TICE, le labo multimédia permet des réalisations et des utilisations au-delà même de ses attentes.

Entretien : Françoise Solliec