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Christine Passerieux clot les travaux en quelques mots forts. salleSi elle souligne les menaces persistantes sur l’avenir du GFEN étranglé comme d’autres par la baisse des subventions, elle veut croire en l’avenir :« Le défi de la culture pour tous dans les apprentissages peut soulever les montagnes, et donne du sens à nos métiers, même dans cette période de turbulence et de remises en cause.
Nous savons que nombre d’élèves se retrouvent vite exclus du chemin des savoirs. Nous pouvons les prendre en compte, non pas pour des raisons humanitaires, mais en s’appuyant sur le collectif et en rendant visibles les attendus scolaires. En leur proposant des situations exigeantes et complexes pour leur permettre de s’engager, eux aussi, ils peuvent relever le défi de l’apprentissage, à leur niveau. « C’était bien, c’était dur, j’avais peur, mais c’est drôlement bien d’être en haut » racontent les élèves qui ont pu vivre à l’école ces moments de réussites.

Pour créer de nouvelles appétances et donner les outils qui permettent de découvrir la « saveur des savoirs » (Astolfi), sans jugement ni assignation, le pari de la réussite se construit progressivement, pour pouvoir agir et non subir et se soumettre. Même s’il est vital de lire, écrire, compter, les objectfs de culture sont une nécessité. L’éducation et l’instruction ne sont pas clivées, entre matin et après-midi. On ne peut dissocier l’affectif de l’intellectuel, et l’apprentissage ne peut se réduire à une mécanique sans mobilisation. Apprendre n’est pas absorber, et l’évaluation est ce qui permet de continuer, pas ce qui met des barrières.

Il n’y a pas de fatalité dans l’histoire, l’actualité internationale le montre. Ici aussi, tout est possible, et dépend de nous, individuellement et collectivement. L’impuissance de la solitude, l’absence de perspective, la mise à mal du métier par l’absence de formation, la multiplication des injonctions contradictoires ne peuvent arrêter la nécessité de se sentir agir et transformer.
C’est le but de nos rencontres : rendre possible demain ce qui paraît difficile, construire des alternatives, mettre en partage. C’est la force de la rencontre de nos différentes expériences et réflexions démultipliées. Ne nous laissons pas emprisonner dans nos solitudes respectives… Nous avons besoin les uns des autres pour transformer le réel quand il ne nous satisfait pas… »
Applaudissements… Malgré la fraicheur persistante de la magnifique salle de la Bourse du Travail, l’émotion est montée d’un cran.

Prochain rendez vous : les rencontres sur l’Aide à St Denis, les 2 et 3 avril.