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Les accompagnateurs de lycéens dans leur projet passion soulignent deux caractéristiques qui pourraient sembler contradictoires : d’une part, un gros travail d’information est nécessaire de la part des responsables de l’établissement pour que les lycéens s’intéressent à un dispositif qui ne leur est pas familier et dont les objectifs sont souvent peu lisibles ; mais d’autre part, la réalisation du projet s’avère extrêmement bénéfique pour les lycées qui s’y engagent et au-delà pour leur établissement.

Les équipes de direction des lycées sont souvent très impliqués ainsi que les documentalistes puisque le CDI est un lieu ressource naturel pour la diffusion d’information aux lycéens aussi bien qu’aux enseignants. En général, l’information sur le programme Projet passion est diffusée en début d’année, aux élèves de seconde et aux nouveaux enseignants. Mais il y a, à ce moment, « beaucoup d’informations à digérer » et les documentalistes ont parfois à cœur de revenir sur le sujet, par voie d’affichage au CDI, au cours de discussions informelles avec les enseignants ou à l’occasion de la définition de nouvelles actions pédagogiques.

Avec les lycéens potentiellement intéressés par ce type de projet, il faut passer beaucoup de temps pour identifier le dispositif qui leur conviendra le mieux. Faut-il plutôt les orienter vers le soutien ministériel des bourses de voyages, leur proposer une action locale telle celle de banlieue bleue ou les faire entrer dans les actions citoyenneté jeunesse ?

Projet passion, comme son nom l’indique, suppose une très forte motivation et un investissement très important de la part des jeunes qui s’y engagent. Le temps du lycée est court et ceux qui mènent le projet à bien sont souvent ceux qui y pensaient depuis le collège.

La réalisation du dossier de présentation est une première confrontation à la réalité, notamment avec l’élaboration de la fiche budgétaire. La réalisation concrète du projet offre beaucoup d’autres occasions de voir mettre en œuvre et valoriser d’autres compétences que celles strictement scolaires chez les lycéens : travail en équipe, capacité à trouver des partenaires, sens de la communication, respect des contraintes temporelles et financières et, surtout, une forme de « débrouillardise » qui se révèle une excellente préparation aux difficultés que connaîtra le jeune adulte. Souvent le projet connaît aussi un ancrage dans l’établissement, bien qu’un autre cadre, Projet lycée, soit réservé aux actions inscrites dans le projet d’établissement lui-même. Lorsqu’il existe, l’ancrage d’un Projet passion dans le lycée favorise une dynamique des enseignants, quelle que soit leur discipline, et peut entraîner la participation d’autres élèves.

Les documentalistes notent cependant, avec regret, que l’alourdissement des charges de travail des enseignants rend leur adhésion à ce type de projet de plus en plus difficile.

Françoise Solliec

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