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Evoquant le rôle prépondérant des groupes d’intérêts dans la politique américaine, l’économiste Michael Mussa concluait que « la vérité économique n’est qu’un intérêt particulier parmi d’autres, et l’un des plus mal financés. » (Conférence de l’AEA, in AER, Mai 1993)

Voilà une pensée qui s’applique parfaitement à notre microcosme. Chez nous aussi, la vérité économique n’est qu’une cause parmi d’autres, et sans doute l’une des plus mal défendue. D’un côté, l’alteréconomie et ses lobbies qui cherchent, non sans succès, à imposer leur vision du monde à notre discipline. De l’autre, le monde de l’entreprise et ses lobbies qui essaient, en vain pour le moment, d’obtenir une meilleure prise en compte des « réalités de l’entreprise ». Las ! Dans un cas comme dans l’autre, mieux vaut faire son deuil du premier S de « SES »…

Il faut donc savoir gré à la Commission Guesnerie d’avoir réaffirmé avec force la nature scientifique des SES. A l’instar des autres disciplines, les SES ont vocation à former des citoyens éclairés, notre spécificité consistant, en principe, à former des citoyens capables de « penser en économiste et en sociologue ». Or, force est de constater, avec la Commission, que la base scientifique des SES n’est pas très solide.

Fort du soutien de l’Université, nous serions mieux à même de résister aux ingérences des lobbies de tous bords, en lutte pour le contrôle idéologique de la discipline. Nous deviendrions alors une matière comme les autres. Enfin !

Le rapport Guesnerie :

http://www.lesechos.fr/medias/2008/0703//300277711.pdf

Cf. le compte rendu du Café : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/07/LerapportGuesnerie.aspx

L’analyse d’Alain Beitone : Le rapport Guesnerie et l’avenir des SES

http://www.eloge-des-ses.fr/testes_en_ligne_ab/rapport_guesnerie_et_avenir_des_ses.pdf

Pétition pour la défense des SES :

http://www.eloge-des-ses.fr/pages/petition.html