Témoignage d’enseignant ayant participé à l’expérimentation de logiciels de soutien en ligne initiée par la Région Ile de France
Collaborateur du Café, Didier Missenard enseigne les mathématiques au lycée Blaise pascal d’Orsay et à l’Iufm de Versailles. Il a lui-même participé à l’expérimentation de logiciels de soutien en ligne initiée par la Région Ile-de-France.
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– Vous avez participé à l’expérimentation de logiciels de soutien en ligne initiée par la Région Ile de France. Pouvez-vous nous dire dans quelles conditions (durée, classe…) ?
J’ai proposé à ma classe de Seconde de travailler sur les sites Paraschool et Euler. Après une séance d’initiation en classe, j’ai donné régulièrement à mes élèves des consignes de travail sur les sites, à réaliser à la maison (tous les élèves ayant une connexion Internet, cela n’a pas posé de problèmes majeurs). Avec Paraschool, je pouvais ensuite examiner en ligne les connexions de chaque élève, et les taux de réussite. Ce travail a duré quatre mois environ : de janvier à avril.
– Avez-vous eu des difficultés pratiques à mettre en place ce dispositif dans votre établissement ?
Pour Paraschool, une fois les identifiants fournis par le prestataire, nous n’avons pas eu de grosses difficultés techniques, à part quelques bizarreries d’affichage. Pour Euler, il a fallu préciser aux élèves les navigateurs compatibles, et les éventuelles polices à télécharger. Il reste d’ailleurs quelques soucis avec le Macintosh.
– Quels logiciels avez-vous utilisé avec vos élèves ?
Parmi les prestataires privés, Paraschool exclusivement : c’était le plus pertinent, à première vue. Euler est un site du service public.
– Quel type d’utilisations pédagogiques avez-vous mené ?
Les élèves s’entraînaient en suivant mes consignes. Pour Paraschool, je leur ai déconseillé la lecture du cours, qui ne m’a pas plu.
– Pensez-vous ces logiciels « utiles », « efficaces », dans le cadre scolaire ?
J’ai été très déçu du site Paraschool : le questionnement s’y fait à travers des QCM, sans analyse de réponse sérieuse. J’ai trouvé l’activité intellectuelle des élèves faible par rapport au temps passé. Cependant le site s’est un peu amélioré en cours de route par l’implémentation d’animations Flash, ce qui le rendait un peu plus attrayant. Néanmoins, le » rendement » m’a semblé insuffisant, et j’ai cessé de l’utiliser à la fin de l’année, et n’ai pas renouvelé la demande pour l’année suivante.
Pour Euler, j’ai trouvé qu’il répondait bien à la commande : c’est un site qui propose un entraînement au calcul, et le fait de manière tout à fait satisfaisante.
– Même question à l’extérieur de ce cadre.
Les élèves l’ont utilisé de manière très inégales : certains ont voulu tout faire, d’autres rien, sans corrélation avec leur niveau en maths, donc avec leurs besoins.
– Quels sont les points faibles de ces outils ?
L’absence d’analyse de réponse sérieuse. Ce type d’analyse nécessite des études didactiques fort longues, hors de portée sans doute d’un éditeur. Néanmoins, Euler réalise une analyse syntaxique fine des réponses numériques (grâce à WebMathematica), ce que ne fait pas correctement Paraschool.
– Si la possibilité vous en était offerte, les utiliseriez-vous à nouveau avec vos élèves ?
J’utilise toujours Euler, qui a bien progressé, et invite maintenant les enseignants à créer des séances de travail complètes, accessibles par login et mot de passe. Par ailleurs, il propose aussi des séances toutes faites, sur les thèmes les plus fréquents.
– Conseilleriez-vous à vos élèves de les utiliser de manière autonome ?
Certes : pour s’entraîner, je conseillerais donc Euler, gratuit qui plus est, qui cible le travail sur l’entraînement au calcul, ce qu’il fait très bien.
Pour un travail plus ambitieux, il n’existe, à ma connaissance, que des outils pointant un type d’apprentissage, comme le logiciel Aplusix, qui propose expertise et apprentissage de l’algèbre, en s’appuyant sur une expérimentation didactique très sérieuse.
Euler :
http://euler.ac-versailles.fr/
