Rapport mondial sur le développement 2003
» La pauvreté humaine n’a rien d’une fatalité. L’histoire nous montre que c’est possible. Sur les trois dernières décennies, l’espérance de vie dans les pays pauvres a progressé de huit ans, et l’analphabétisme a été divisé par deux « . , Sakiko Fukuda-Parr, principal auteur du Rapport 2003 sur le développement humain, publié par le PNUD (ONU), montre que 150 millions de Chinois, par exemple, sont sortis de la pauvreté ces 10 dernières années grâce à l’extraordinaire développement de ce pays. Un chemin qu’emprunte également l’Inde et son milliard d’habitants. Mais, si la situation s’améliore dans de nombreux cas, plus d’un milliard de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté et la conjoncture se détériore dans 31 pays. Le Rapport présente un nouveau plan d’action – le » Pacte du Millénaire pour le développement » – en vue de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. Entérinés par tous les pays membres des Nations Unies, ces Objectifs définissent des cibles quantifiées et assorties de dates-butoirs, qui vont de la réduction de moitié de l’extrême pauvreté à l’arrêt de la propagation du VIH/sida d’ici 2015. Le rapport donne une grande importance aux questions d’éducation et de santé. Il comprend toujours une importante série statistique, particulièrement les indicateurs sociaux servant au calcul des indicateurs ONU (comme l’IDH) : scolarisation, accès à l’eau, données écologiques, mortalité, informatisation, pauvreté, etc.
http://www.undp.org/hdr2003/francais/index.html
PISA révèle les inégalités nationales des systèmes éducatifs
L’Unesco a publié le 1er juillet de nouveaux résultats de l’étude internationale PISA menée conjointement par l’Unesco et l’OCDE dans 32 pays. Elle permet de mesurer l’efficacité des systèmes éducatifs pour les jeunes âgés de 15 ans. En tête de classement se trouvent certains pays asiatiques (Japon, Corée du sud, Chine) ainsi que des états de peuplement européen (Finlande, Irlande, Australie, Royaume-Uni, Suède). La France se place en position moyenne. Elle établit que « dépenser plus par élève tend à donner de meilleures performances mais ne le garantit pas » . Ainsi les Etats-Unis et la France dépensent nettement plus que la Corée pour chaque élève tout en ayant des résultats inférieurs. L’origine sociale joue également un rôle important dans les résultats des élèves mais certains pays ont réussi à développer des systèmes très égalitaires (Canada, Chine, Japon). Les écarts les plus forts se trouvent en Amérique latine. Plus profond semble le fossé entre les sexes : les filles sont partout meilleure en lecture et les garçons en maths.
http://www1.oecd.org/publications/e-book/9603071E.PDF
ASP, un jeune réseau de 50 ans
L’Unesco a célébré fin juillet les 50 ans du réseau Associated Schools Project (ASP). L’ASP tisse des liens entre près de 8000 écoles de 170 pays avec comme objectif l’éducation à la paix et la coopération. Par exemple, en 1989, l’ASP a développé le projet Mer Baltique qui a réuni des jeunes du monde occidental et des états encore communistes dans une campagne d’éducation et de promotion à la défense de l’environnement.
http://portal.unesco.org/en/ev.php@URL_ID=13875&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
Quand la langue maternelle est bannie de l’école…
« Des recherches ont montré que les enfants dont l’éducation a commencé dans leur langue maternelle prennent un meilleur départ et réussissent mieux ». Pour John Daniel, sous-directeur de l’Unesco, la solution est simple : utiliser partout la langue maternelle à l’école. Pourtant ce n’est pas le cas dans de nombreux pays. On pense d’abord aux anciens pays colonisés ou la langue du colonisateur est restée celle de l’école, souvent pour des raisons politiques. Mais la question intéresse également les pays développés. Ainsi la Californie a déclaré en 1998 l’anglais langue unique à l’école, ce qui ne sera pas sans conséquences pour les enfants hispanophones. En Europe de l’ouest, un tiers des jeunes citadins sont issus de l’immigration et parlent une autre langue à la maison. Aux difficultés politiques, s’ajoutent parfois des complications économiques. En Azerbaïdjan, le rétablissement de l’azéri comme langue scolaire ne pourra se faire que quand il sera codifié. Au Pérou le gouvernement a estimé que le rétablissement du quechua serait trop coûteux.
http://www.unesco.org/education/education_today/aujourd_huit_6.pdf
La réforme de l’école démontrée par l’OCDE
L’OCDE a déjà publié plusieurs études sur « l’école de demain » où l’organisation envisageait plusieurs scénarios d’évolution pour les systèmes éducatifs. Le nouvel ouvrage de l’OCDE, « L’école de demain. Réseaux d’innovation. Vers de nouveaux modèles de gestion des écoles et des systèmes » s’attache à montrer le rôle des réseaux et de l’innovation dans leur évolution. Il intervient au moment où, en France, l’école traverse une crise sérieuse et où toute réforme semble impossible.
L’ouvrage appelle à délaisser le modèle scolaire traditionnel pour un nouveau modèle « post-industriel, flexible et professionnalisé ». Pour cela le premier effort doit porter sur la gouvernance du système éducatif et plus particulièrement sur celle des établissements scolaires. C’est là qu’interviennent les réseaux. Ils permettent d’ouvrir l’école sur la société environnante, ce qui aide à son évolution, « les réseaux intègrent les établissements d’enseignement aux sociétés qu’ils servent », et peuvent être des lieux de partage du savoir voir de construction d’une volonté collective. L’ouvrage donne des exemples et on voit bien en France, sur Internet, la constitution de communautés éducatives délocalisées, qui sont autant de lieux de partage de connaissance et de réflexion (cf. par exemple l’étude du PNER http://www.pner.org ). L’état doit encourager ces réseaux. Il doit aussi faire évoluer la gestion du système en engageant l’autonomie des établissements. Pour les auteurs, celle-ci n’est pas contradictoire avec un pilotage du système « les établissements ne peuvent jouir d’une grande autonomie que s’ils sont dotés d’un encadrement solide ». Aujourd’hui on aurait pas de mal à trouver des exemples de systèmes éducatifs très centralisés et pourtant fort peu pilotés…
L’autonomie suppose une nouvelle direction des établissements. Non plus une direction reposant sur une soumission hiérarchique, mais une direction partageant ses décisions et capable d’impulsion. Pour l’OCDE, le bon chef d’établissement pratique le soutien individuel des enseignants, crée une atmosphère de confiance et de respect (particulièrement respect des élèves), oeuvre au consensus et incite à la réflexion et la formation. Tout cela serait voeux pieux, si l’ouvrage ne s’appuyait sur des études et des réalisations, par exemple le projet IQEA ou les écoles de la fondation Bertelsmann en Allemagne. Et ce n’est pas le moindre des intérêts de ce livre que de nous présenter des exemples réels de réformes, au Portugal (avec la réforme des programmes du primaire et le projet « Bonne Espérance »), en Hongrie, en Angleterre et aux Pays-Bas. Oui il est possible de réformer l’éducation. Certains pays l’ont fait.
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2001/actu_10_accueil.aspx
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2001/actu_3_accueil.aspx
http://www1.oecd.org/publications/e-book/9603042E.PDF