PISA révèle les inégalités
nationales des systèmes éducatifs
L’Unesco a publié le 1er juillet de nouveaux
résultats de l’étude internationale PISA
menée conjointement par l’Unesco et l’OCDE dans 32 pays.
Elle permet de mesurer l’efficacité des systèmes
éducatifs pour les jeunes âgés de 15 ans. En
tête de classement se trouvent certains pays asiatiques
(Japon, Corée du sud, Chine) ainsi que des états de
peuplement européen (Finlande, Irlande, Australie,
Royaume-Uni, Suède). La France se place en position
moyenne. Elle établit que « dépenser plus par
élève tend à donner de meilleures
performances mais ne le garantit pas ». Ainsi les Etats-Unis et la
France dépensent nettement plus que la Corée pour
chaque élève tout en ayant des résultats
inférieurs. L’origine sociale joue également un
rôle important dans les résultats des
élèves mais certains pays ont réussi
à développer des systèmes très
égalitaires (Canada, Chine, Japon). Les écarts les
plus forts se trouvent en Amérique latine. Plus profond
semble le fossé entre les sexes : les filles sont partout
meilleure en lecture et les garçons en maths.
http://www1.oecd.org/publications/e-book/9603071E.PDF
En attendant la réforme
C’est un constat unanime que font Le Monde et Libération
ce 16 juin : la réforme de l’école devient urgente
sous peine d’explosion. Mais est-elle possible ? Pour Luc
Bronner, dans Le Monde, l’essentiel « réside dans la
clarification des missions de l’éducation nationale, donc
de celle des enseignants. Jusqu’où doit-aller
l’enseignement obligatoire ? Quelle est la culture commune »
minimale que l’école s’engage à transmettre ?
Comment diversifier les parcours ? Doit-on maintenir l’objectif
des 80 % d’une classe d’âge à mener au niveau du
baccalauréat ? »
Pour Emmanuel Davidenkoff, dans Libération, les conditions
d’un débat sur l’école ne sont pas réunies.
« Cela ne tient pas au caractère hystérique des
anathèmes échangés ces dernières
semaines, mais bien plus au formidable mensonge sur lequel
(sur)vit notre système éducatif depuis les
années 60 : structurellement, l’école ne veut pas
de tous les élèves, contrairement à la
légende ânonnée depuis quarante ans ». Il
dénonce la double rupture instituée lors de la mise
en place du collège unique : la volonté de
démocratiser le système éducatif s’est
heurtée au refus d’adapter la pédagogie et le
métier d’enseignant en collège en le « primarisant ».
Au contraire on a fait des collèges des petits
lycées ce qui a mis en place l’échec scolaire.
« Si le mode de recrutement et les méthodes
d’enseignement des professeurs de ce qui allait devenir le
« collège unique » n’avaient pas été
calqués sur ceux du lycée, la suite de l’histoire
eût été différente. Le Snes prit alors
la responsabilité historique de défendre un
collège pour tous calé sur le modèle du
lycée ; tout ramène à cette erreur
originelle. Parachevant un mouvement engagé depuis le XIXe
siècle, l’Etat exonère alors les enseignants du
second degré de tout un pan de leurs missions, pour ne
garder que l’essence du métier : l’enseignement, stricto
sensu ». Mais pour E. Davidenkoff, « aucun gouvernement ne
semble prêt à s’attaquer à la question
névralgique de la nature des connaissances que l’on
transmet et à ses modes de transmission ». Seul un
référendum peut faire évoluer le
système éducatif. Une analyse qui est proche de
celle du Collectif pour le collège unique sur la
réforme nécessaire du système mais qui
oublie son existence. Ces forces qui existent en son sein pour sa
mutation pèsent-elles si peu ?
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3232–324034-,00.html
http://www.liberation.fr/page.php?Article=117989
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/CollUnique2003_index.aspx
2003-2004, l’année du débat sur
l’éducation
« Sur des problèmes aussi fondamentaux, dans la
démocratie à laquelle nous tenons tous, c’est au
peuple et à ses représentants que doit revenir le
dernier mot. Il s’agira, 15 ans après la loi d’orientation
de 1989, de fixer par un nouveau texte législatif le
projet éducatif que se donne notre Nation pour les
prochaines décennies ». Réuni le 28 juillet en
comité interministériel, le gouvernement a
annoncé son projet de nouvelle loi d’orientation sur
l’école. Le gouvernement lancera un débat national
dès la rentrée. Une commission nationale sera mise
en place dès septembre et, durant le premier trimestre,
des réunions auront lieu dans les établissements
pour élaborer un « état de l’école ». Le
débat sortira également de l’école avec des
réunions publiques. C’est ensuite le parlement qui
débattra durant le second semestre 2004. Le gouvernement
entend donc ne pas réserver la question de l’école
aux seuls enseignants. Ceux-ci ont déjà
entamé la réflexion avec le débat sur le
collège.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=2003729921
http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=40270
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/CollUnique2003_index.aspx
Le médiateur, éveilleur de l’éducation
nationale
Respect. C’est sans doute le maître mot de Jacky Simon,
médiateur de l’éducation nationale. Il rendait
lundi 23 juin son rapport annuel. 2002 a vu une certaine
stabilité des affaires traitées par le
médiateur national ou ses collègues
académiques avec 4790 demandes. 41% viennent des « usagers »
de l’éducation nationale, un chiffre en progression qui
montre que les médiateurs sont davantage connus et que
leur travail est reconnu. Cette année, ils ont eu à
intervenir particulièrement en faveur de la scolarisation
des enfants handicapés, et, pour les enseignants, dans des
affaires de harcèlement moral. Aussi le médiateur
a-t-il pris courageusement le taureau par les cornes. Il
s’attaque à la rédaction d’un code de
déontologie. Un projet sans doute nécessaire,
soutenu par une partie des enseignants, mais qui pourrait
rencontrer des résistances. A suivre…
http://www.education.gouv.fr/syst/mediateur/rapport2002.htm
Les TICE et la rentrée
En marge du comité ministériel du 28 juillet, le
gouvernement a précisé les grands axes de la
rentrée. Au primaire, l’effort principal concernera la
lutte contre l’illettrisme en cours préparatoire. Au
collège, le ministre souhaite développer
l’enseignement en alternance : un quart des collèges
proposeront des formations en lien avec l’enseignement
professionnel. Les TICE restent une priorité avec le
développement de services à destination des
enseignants et le rappel du caractère obligatoire du
B2i.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=2003729921
La presse française en accès libre
Xavier Darcos inaugurera lundi la 24ème université
d’Hourtin. A cette occasion, il signera un accord de partenariat
avec le syndicat de la presse parisienne et son homologue de la
presse régionale. Il permettra à 500
établissemnts d’accéder gratuitement par Internet
aux contenus de la presse française. Un nouveau pas dans
la mise en place de l’Espace numérique des savoirs.
http://www.education.gouv.fr/actu/element.php?itemID=20038221010
Une commission sur la laïcité
Le gouvernement crée une commission chargée de
réfléchir à la question de la
laïcité dans l’éducation. Elle sera
présidée par B. Stasi et comportera des
intellectuels tels Régis Debray, Gilles Kepel, René
Rémond, Alain Touraine ou Patrick Weil. Un membre de la
commission, Jean Baubérot, écrit dans
Libération : » D’autres pays sont en train d’inventer
des formes nouvelles de laïcité (1), allons-nous nous
enfermer dans un national-universalisme où nous croirions
être universels à nous tout seuls, ou dans une
exacerbation de nos spécificités, au lieu
d’être dynamiques et attractifs dans le nécessaire
dialogue entre peuples et nations ? ».
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030701141617.atujn07z.html
http://www.liberation.fr/page.php?Article=122488
Les établissements innovants appellent
« L’innovation à caractère coopératif au
sein du système éducatif apparaît plus que
jamais nécessaire mais, il semble que, depuis les
dernières élections législatives, elle ait
été reléguée ». Une trentaine
d’établissements scolaires innovants, existants ou en
projet, parmi lesquels le LAP de Paris, les lycées de
Saint-Nazaire et d’Hérouville, demandent des moyens mais
aussi une « liaison effective entre tous les niveaux de la
hiérarchie scolaire et les collectivités
territoriales concernées », avec pour enjeu le
développement de nombreux projets en cours.
http://ecolesdifferentes.free.fr/APPELCOOP.html
La réforme de l’école démontrée
par l’OCDE
L’OCDE a déjà publié plusieurs études
sur « l’école de demain » où l’organisation
envisageait plusieurs scénarios d’évolution pour
les systèmes éducatifs. Le nouvel ouvrage de
l’OCDE, « L’école de demain. Réseaux d’innovation.
Vers de nouveaux modèles de gestion des écoles et
des systèmes » s’attache à montrer le rôle des
réseaux et de l’innovation dans leur évolution. Il
intervient au moment où, en France, l’école
traverse une crise sérieuse et où toute
réforme semble impossible.
L’ouvrage appelle à délaisser le modèle
scolaire traditionnel pour un nouveau modèle
« post-industriel, flexible et professionnalisé ».
Pour cela le premier effort doit porter sur la gouvernance du
système éducatif et plus particulièrement
sur celle des établissements scolaires. C’est là
qu’interviennent les réseaux. Ils permettent d’ouvrir
l’école sur la société environnante, ce qui
aide à son évolution, « les réseaux
intègrent les établissements d’enseignement aux
sociétés qu’ils servent », et peuvent être
des lieux de partage du savoir voir de construction d’une
volonté collective. L’ouvrage donne des exemples et on
voit bien en France, sur Internet, la constitution de
communautés éducatives délocalisées,
qui sont autant de lieux de partage de connaissance et de
réflexion (cf. par exemple l’étude du PNER http://www.pner.org ).
L’état doit encourager ces réseaux. Il doit aussi
faire évoluer la gestion du système en engageant
l’autonomie des établissements. Pour les auteurs, celle-ci
n’est pas contradictoire avec un pilotage du système
« les établissements ne peuvent jouir d’une grande
autonomie que s’ils sont dotés d’un encadrement
solide ». Aujourd’hui on aurait pas de mal à trouver
des exemples de systèmes éducatifs très
centralisés et pourtant fort peu pilotés…
L’autonomie suppose une nouvelle direction des
établissements. Non plus une direction reposant sur une
soumission hiérarchique, mais une direction partageant ses
décisions et capable d’impulsion. Pour l’OCDE, le bon chef
d’établissement pratique le soutien individuel des
enseignants, crée une atmosphère de confiance et de
respect (particulièrement respect des
élèves), oeuvre au consensus et incite à la
réflexion et la formation. Tout cela serait voeux pieux,
si l’ouvrage ne s’appuyait sur des études et des
réalisations, par exemple le projet IQEA ou les
écoles de la fondation Bertelsmann en Allemagne. Et ce
n’est pas le moindre des intérêts de ce livre que de
nous présenter des exemples réels de
réformes, au Portugal (avec la réforme des
programmes du primaire et le projet « Bonne Espérance »), en
Hongrie, en Angleterre et aux Pays-Bas. Oui il est possible de
réformer l’éducation. Certains pays l’ont fait.
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/actu_10_accueil.aspx
http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/actu_10_accueil.aspx
http://www1.oecd.org/publications/e-book/9603042E.PDF