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Alors que
le système éducatif doit remplacer près d’un enseignant sur deux d’ici 2010,
Le Monde du 16 septembre publie plusieurs articles sur la crise des
vocations des professeurs au collège et au lycée. En effet, alors que les
candidats se pressent pour devenir professeur des écoles, le nombre de
candidats à l’enseignement du second degré diminue (-7% en 2002). Certains
CAPES connaissent une véritable désaffection : physique-chimie, maths,
histoire-géographie, lettres par exemple. Pour le quotidien,  » Plusieurs
enquêtes indiquent qu’un des éléments les plus dissuasifs au choix du métier
de professeur du second degré est aujourd’hui la crainte d’une première
affectation dans une zone ou un établissement réputé difficile…Certains,
qui auraient pu faire d’excellents professeurs de collège ou de lycée, se
dirigent vers le professorat des écoles, non par goût mais par crainte de
ces postes difficiles ou pour éviter un éloignement de leur famille ».

Pour le sociologue André Robert, « depuis la création du corps de
« professeur des écoles » en remplacement de celui des instituteurs, il y a
plus de dix ans, la différence de statut – et peut-être de prestige
– avec les professeurs de collège et de lycée s’est réduite. Pourquoi
le basculement s’opère-t-il maintenant ? Sans doute parce qu’il faut un
temps de décantation pour que cette uniformisation soit intériorisée par les
candidats. A statut égal, les difficultés du métier de professeur dans le
secondaire peuvent devenir un obstacle. C’est comme si, par anticipation
négative, on pensait que, à équivalence de diplôme, le premier degré est
plus aisé à dominer et plus gratifiant. Le métier de professeur des écoles
s’anticipe sans doute plus volontiers comme pouvant s’exercer en véritable
collectif, en petites équipes. A l’inverse, le métier de professeur
s’anticipe comme plus individuel, plus solitaire, avec les risques que cela
induit dans le contexte des collèges difficiles ».

Le Monde du 16/9/02
Le Monde