C’est un
peu la question que pose le dernier éditorial d’Education et Devenir.
Relevant la phrase de Luc Ferry expliquant qu’il ne fallait plus mettre
l’élève au centre de l’école, l’éditorial met en garde sur les dangers d’un
recentrage sur le maître. « Certes la relation du maître à l’élève
est de nature essentiellement inégalitaire… Ce qui ne doit pas pour autant
nous dispenser de réfléchir aux nouveaux modes d’accès aux savoirs et
à l’information (exemple : les travaux personnels encadrés qui mettent
en œuvre des savoirs non constitués). Ce qui ne nous conduit pas non
plus à réfuter les acquis des sciences de l’éducation depuis plus
d’un siècle quand ils visent à mettre en œuvre d’autres
modes d’acquisition des savoirs que la pédagogie transmissive ou
frontale. Si ce recentrage autour du maître consistait à restaurer
l’exclusivité des formes les plus conservatrices d’enseignement,
nous serions en droit de dénoncer une régression… Ce qui est condamnable,
c’est la démagogie qui, sous couvert d’une égalité purement
formelle et illusoire, exprime en fait la démission du maître de ses
responsabilités éducatives, de son statut d’adulte ayant autorité.
Mais les responsables doivent-ils pour autant passer de l’imprécation
à de nouvelles formes de démagogie ? Peuvent-ils prendre la responsabilité
de cacher aux futurs enseignants les dimensions nouvelles de leur
professionnalité liées à la fois à l’évolution des savoirs et à
l’évolution des publics scolaires ? »
Education et Devenir