» En
fait, quand on s’ennuie, c’est déjà les profs : leur caractère, leur façon
d’étudier, leur méthode… Que la prof ait envie d’enseigner… et si elle
en a envie, les enfants aussi auront envie. » Ce témoignage ouvre un
petit dossier du Monde du 13 janvier. Il nous immerge dans l’océan de
l’ennui scolaire à l’occasion d’un colloque organisé par le Conseil national
des programmes (CNP) sur « l’ennui à l’école » le 14 janvier. Et pour une
fois, à en croire Le Monde, les adultes donnent raison aux jeunes et
semblent tous d’accord : oui, on s’ennuie à l’école.
Jacques Birouste, professeur de psychologie, pense que » pour les
élèves, la vie est ailleurs… Ils ont souvent le sentiment de passer d’une
classe à une autre, d’une explication à une autre sans faire de lien. Ils
ressentent cela comme une forme d’atomisation des connaissances » . Le
plaisir serait totalement absent de l’école. Jean-Didier Vincent, président
du C.N.P., approuve : « l’école est la terre d’élection de l’ennui »
et, neurobiologiste, il montre à quel point il peut générer de la souffrance
pour le cerveau et de la violence en classe. Pour lutter , il propose une
réécriture des programmes : » ils doivent donner aux élèves le sentiment
de progresser dans la discipline. Ils doivent permettre de hiérarchiser les
savoirs et apporter le plus de sens possible. On a l’impression que le
programme au collège n’a pour optique que de former des futurs bacheliers.
Il faut prévoir, pour ceux qui ne savent pas très bien nager, des endroits
où ils ont pied. Il faut rendre accessible à tous une culture commune ».
Plus nuancé, Philippe Meirieu estime que « nous sommes face à des enfants
de la télécommande. Ils ne supportent pas de ne pas pouvoir agir ». Et si
les méthodes « actives » étaient un remède ? Une visite du collège de
Marie-Danielle Pierrelée semble le montrer.
Article du Monde
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