Print Friendly, PDF & Email

Dans une
tribune donnée au Monde du 21 janvier, Patrick Klugman et Paul Bernard
(président et secrétaire de l’Union des étudiants juifs de France) lèvent
courageusement un tabou en dénonçant les nombreuses manifestations
d’antisémitisme dans les universités françaises. On connaissait les appels
aux boycott des universités israéliennes dans deux universités françaises.
Ils dénoncent une violence physique dont les étudiants sont les acteurs.
« La haine des juifs est devenue un fait statistique dans les universités
françaises. Trois cocktails molotov ont été lancés sur le local de notre
association à l’université de Jussieu. Un étudiant juif de l’université de
Saint-Denis a été roué de coups… Un professeur d’une université de la
région parisienne a dû interrompre son cours, sous les menaces, parce qu’il
traitait de la Shoah. La liste de ces anecdotes pourrait être assez longue
pour leur ôter tout caractère anecdotique.. Nous en avons assez de voir le
droit inaliénable des Palestiniens à disposer d’un Etat souverain, pour
lequel nous sommes prêts à militer, dévoyé au profit d’un délire où
s’exaltent les thèmes les plus abjects de l’antisémitisme millénaire. Nous
en avons assez d’entendre des allusions à notre richesse prétendue, à notre
pouvoir supposé. Nous en avons assez de voir souillés les mots de « paix » et
de « justice » qui servent à justifier l’idéologie de la mort et le suicide
mis au service du meurtre ».
Pour l’UEJF, c’est le mal-être de toute une
fraction de la jeunesse française qui s’exprime dans les facs où des
étudiants « déracinés » s’assimilent aux militants palestiniens. Les étudiants
juifs se sentent seuls et ont peur. Ils en appellent aux étudiants :
« s’il vous faut absolument des adversaires pour donner un sens à votre
vie, il est temps que vous en trouviez d’autres que les juifs ! »
Ils en
appellent aussi à la République. Nous le savons, le combat pour la tolérance
doit être mené également dans nos établissements.
Tribune du Monde