Le
dernier numéro de VEI Enjeux, la revue du CNDP, intéresse tous les
enseignants. Qui n’a pas eu à faire face au décrochage d’un élève en cours
d’année ? Dans son éditorial, Bernard Bier, rend compte de l’état des
recherches sur ce phénomène. Le décrochage se situe « au carrefour
d’interactions où le contexte social, économique et culturel,
l’environnement familial, l’école et les accidents des trajectoires
individuelles ont leur part ». Oui l’école participe à la production de
la rupture. Les articles donnent des exemples : orientations forcées et mal
acceptées, brimades (ainsi cet adolescent de 14 ans mis au coin les mains
sur la tête !), rituels scolaires discriminatoires autour des absences ou
des livrets trimestriels, pratiques pédagogiques inadaptées. De cette
situation, Bernard Bier tire la conclusion de la nécessité de recherches sur
les situations et pratiques pédagogiques et d’une véritable évaluation du
système éducatif. En analysant la scolarisation des enfants de migrants,
François Sicot (Toulouse II) relève que « l’école en France est
républicaine.. Pourtant dans les faits, nous constatons combien,
actuellement, cette école ne remplit pas son rôle par rapport aux enfants de
migrants. L’échec scolaire massif de ces enfants est un fait… Les enfants
sont violentés par ces échecs souvent cumulatifs »..Ce numéro débouche
sur une double interrogation : que veut dire pour l’école le recentrage sur
la transmission des savoirs ? Peut-elle plus longtemps faire l’économie
d’une réflexion et d’un cadre déontologique ?
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