Print Friendly, PDF & Email

Le Monde
du 3 mai publie un dossier sur le système éducatif et sa réforme. L’élève
doit-il demeurer au centre du système éducatif demande Luc Bronner ? Il
fait le point sur le discours qui dénonce « dix ans de délire pédagogique »
ainsi que sur les positions des pédagogues. Il interroge les anciens
ministres. Ainsi, Claude Allègre répond vertement  » Je pense que
l’analyse de Luc Ferry est puérile. Evidemment, l’élève doit être au centre
du système scolaire. Si on fait de l’enseignement, c’est pour les élèves,
pas pour les professeurs. D’autant plus que, contrairement à ce que semble
penser Luc Ferry, être au centre ne signifie pas gouverner ou diriger le
système… Luc Ferry cherche à préparer l’élimination, le plus tôt possible,
des élèves en difficulté issus souvent de milieux modestes ou de
l’immigration, en les orientant vers l’enseignement professionnel. Sa
logique est réactionnaire. Il pense : « Prenons très tôt les élèves et
débarrassons les collèges et les lycées de ces gueux. ». « 
Agnès Van
Zanten, sociologue de l’éducation, met l’accent sur les enjeux qui se
cachent dans cette question :  » Luc Ferry apparaît comme le défenseur du
modèle traditionnel d’enseignement où les savoirs sont au centre et qui
fonde un type d’autonomie pédagogique à laquelle beaucoup d’enseignants sont
attachés. Mais s’il est nécessaire d’affirmer le rôle de l’école dans la
transmission des savoirs, il faut aussi tenir compte du fait que ni
l’adhésion des élèves aux contenus d’enseignement, ni leur attention en
classe ne vont de soi. Dans l’état actuel de la société, on ne peut pas
faire comme s’il n’était pas nécessaire de tenir compte des élèves, comme
s’il n’existait pas une demande forte de participation des usagers ».

Article du Monde
Article du Monde
Article du Monde