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L’OCDE a
déjà publié plusieurs études sur « l’école de demain » où l’organisation
envisageait plusieurs scénarios d’évolution pour les systèmes éducatifs. Le
nouvel ouvrage de l’OCDE, « L’école de demain. Réseaux d’innovation. Vers de
nouveaux modèles de gestion des écoles et des systèmes » s’attache à montrer
le rôle des réseaux et de l’innovation dans leur évolution. Il intervient au
moment où, en France, l’école traverse une crise sérieuse et où toute
réforme semble impossible.
L’ouvrage appelle à délaisser le modèle scolaire traditionnel pour un
nouveau modèle « post-industriel, flexible et professionnalisé ». Pour
cela le premier effort doit porter sur la gouvernance du système éducatif et
plus particulièrement sur celle des établissements scolaires. C’est là
qu’interviennent les réseaux. Ils permettent d’ouvrir l’école sur la société
environnante, ce qui aide à son évolution, « les réseaux intègrent les
établissements d’enseignement aux sociétés qu’ils servent »
, et peuvent
être des lieux de partage du savoir voir de construction d’une volonté
collective. L’ouvrage donne des exemples et on voit bien en France, sur
Internet, la constitution de communautés éducatives délocalisées, qui sont
autant de lieux de partage de connaissance et de réflexion (cf. par exemple
l’étude du PNER http://www.pner.org ). L’état doit encourager ces réseaux.
Il doit aussi faire évoluer la gestion du système en engageant l’autonomie
des établissements. Pour les auteurs, celle-ci n’est pas contradictoire avec
un pilotage du système « les établissements ne peuvent jouir d’une grande
autonomie que s’ils sont dotés d’un encadrement solide »
. Aujourd’hui on
aurait pas de mal à trouver des exemples de systèmes éducatifs très
centralisés et pourtant fort peu pilotés…
L’autonomie suppose une nouvelle direction des établissements. Non plus une
direction reposant sur une soumission hiérarchique, mais une direction
partageant ses décisions et capable d’impulsion. Pour l’OCDE, le bon chef
d’établissement pratique le soutien individuel des enseignants, crée une
atmosphère de confiance et de respect (particulièrement respect des élèves),
oeuvre au consensus et incite à la réflexion et la formation. Tout cela
serait voeux pieux, si l’ouvrage ne s’appuyait sur des études et des
réalisations, par exemple le projet IQEA ou les écoles de la fondation
Bertelsmann en Allemagne. Et ce n’est pas le moindre des intérêts de ce
livre que de nous présenter des exemples réels de réformes, au Portugal
(avec la réforme des programmes du primaire et le projet « Bonne Espérance »),
en Hongrie, en Angleterre et aux Pays-Bas. Oui il est possible de réformer
l’éducation. Certains pays l’ont fait.

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