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Au moment
où deux jeunes lycéennes d’Aubervilliers sont provisoirement exclues en
raison du port du voile, Education et Devenir ouvre le débat sur le voile à
l’école par une table-ronde opposant Jean-Pierre Obin, ancien directeur
d’IUFM, et Jean-Pierre Rosenczveig, magistrat et président de DEI-France.
Pour J.-P. Obin, « nous assistons aujourd’hui a un réinvestissement du
signe par des courants religieux musulmans fondamentalistes (dont le plus
puissant, le wahhabisme) dans une lutte pour la suprématie interne sur le
monde musulman et, pour leurs plus fanatiques partisans, dans une utopie de
destruction de la modernité occidentale et de transformation de la planète
en une vaste théocratie totalitaire… Pour moi la question du voile est
donc un combat, ou plutôt une toute petite partie d’un combat, entre la
tradition et la modernité, entre l’Archaïsme et le Progrès, entre
l’obscurantisme et les Lumières, entre la liberté et le totalitarisme »
.
Ce à quoi J.P.. Rosenczveig oppose la loi : « L’Etat doit garantir à tout
enfant – mineur de moins de 18 ans – l’expression des convictions
religieuses dès lors que cette expression ne porte pas atteinte à l’ordre
public. Pourquoi l’ordre public est-il troublé à Creil et ne l’est-il pas
dans nombre d’endroits où des jeunes filles portent (un temps) le tchador?
En d’autres termes nous sommes sur une liberté fondamentale – l’expression
des convictions religieuses – à laquelle il ne peut être porté atteinte que
dans des conditions très strictes dans l’intérêt général. La jurisprudence
dégagée au fil de l’histoire par le Conseil d’Etat colle bien avec ce texte
qui nous lie tous… Le laïc que je suis et qui au nom de la laïcité tolère
toutes les formes d’expression religieuse dès lors qu’elles me respectent ne
peut pas supporter que soit traitée différemment telle ou telle
religion ».

Dépêche AFP / Voila
Education et Devenir