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« Etre
à gauche, c’est refuser de désespérer de quiconque »
. On croyait le
« débat sur l’école » endormi par les évocations nostalgiques des conseils de
discipline, du redoublement, de l’uniforme, de l’autoritarisme et de la
non-mixité. Dans un bel entretien donné au Nouvel Observateur, Philippe
Meirieu fait sonner le réveil par des propositions simples et concrètes.
« Comment faire redémarrer l’ascenseur social? Comment faire émerger
des élites dans les zones «sensibles»? Comment faire pour que les élèves et
les familles qui se croient assignés à l’échec scolaire puissent
reprendre confiance en l’école… On voit bien la réponse «libérale»
qu’on peut.. apporter: «Créons dans les banlieues des établissements
privés qui sélectionneront les meilleurs élèves et leur offriront un havre
de paix où ils pourront, enfin, travailler et réussir.» Cette réponse
aboutirait à la création de ghettos terribles, elle ferait éclater le
creuset social de l’école républicaine. Pour ma part, je crois à une
alternative progressiste, qui consiste à faire un effort particulier pour
développer l’environnement culturel et les pratiques artistiques dans
les établissements sensibles. C’est indispensable pour réconcilier les
enfants avec les savoirs. Et c’est ce sur quoi, justement, le
gouvernement actuel recule ».
Le directeur de l’IUFM de Lyon remarque que
la sélection précoce, préconisée par le gouvernement, est inefficace :
« dans l’enquête Pisa où nous sommes au 13e rang, tous les pays qui
arrivent en tête ont repoussé la sélection le plus tard possible et ont des
professeurs qui enseignent plusieurs matières au collège. Ils y ont
massivement développé les pratiques artistiques: exactement le contraire de
ce que veut le ministre de l’Education Luc Ferry ».
P. Meirieu
appelle également à stabiliser et aider les enseignants des quartiers
difficiles. Des propositions à débattre.
Article Nouvel Observateur