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Dans un
article de la revue Education permanente, Serge Pouts-Lajus réfléchit à la
difficile intégration des TICE dans le système éducatif français.  » Les
enseignants, soucieux de maintenir et de préserver ce capital social et
culturel essentiel qu’est l’éducation institutionnalisée, ne rejettent pas
les TICE. Ils s’en emparent même avec vigueur mais ils le font à un rythme
et selon un scénario inattendu, différent en tous cas de celui que beaucoup
de réformateurs du dispositif scolaire ont, jusqu’à présent, imaginé ou
souhaité. Grâce à Internet et aux possibilités qu’offre le réseau, les
enseignants pratiquent, avec une intensité croissante, la mutualisation des
idées et des usages à une très large échelle. Dans cette nouvelle et immense
salle des professeurs, délocalisée et désynchronisée, qu’est devenu Internet
pour eux, il s’affairent, collectivement et sans tapage, à élaborer de
nouvelles méthodes pédagogiques basées sur l’expérience et la pratique,
exploitant certainement les technologies mais suivant des modalités qui
n’auront pas été fixées à l’avance, des méthodes soucieuses de préserver
l’institution scolaire dans ses fondements, respectueuses aussi des
identités culturelles. Cette dynamique d’innovation par le bas, rendue
possible par la diffusion des technologies, pourrait avoir des conséquences
beaucoup plus profondes qu’on ne l’imagine. Elle pourrait entraîner, avec
plus de chance que les réformes traditionnelles négociées et imposées par le
haut, des évolutions institutionnelles réussies ».

Sur le site
de l’OTE