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« Nous
portons et défendons l’héritage des femmes et des hommes qui, par leur
combat, ont contribué à faire de la France une République laïque »
. C’est
au nom de ces valeurs que José Fouque, président d’Education et Devenir, un
mouvement pédagogique, Jean-Michel Ducomte, président de la Ligue de
l’enseignement et Georges Dupon-Lahitte, pour la FCPE, confirment leur refus
d’une loi sur le voile. Pour eux, « le problème qui est posé à l’Ecole par
les jeunes filles portant un foulard ne saurait se résoudre par une loi. Non
seulement toute loi serait impossible d’application, elle conduirait encore
à aborder l’un des défis majeurs de notre société par le petit bout de la
lorgnette. Par ailleurs, que pensez d’une loi qui punirait les victimes
? »
. Les associations laïques craignent que la loi, et les exclusions qui
suivront, aggravent le repli communautaire. « Ces jeunes filles trouveront
vite, autorisées par la loi, les institutions religieuses fondamentalistes
dont elles sortiront amputées de leur féminité, privées de l’appareil
critique indispensable à la conquête de leur autonomie, renforcées dans un
repli identitaire dont le rapport essentiel à l’islam reste à prouver… Le
meilleur moyen d’amener ces jeunes filles à refuser cette coutume, symbole
d’un effacement social de la féminité, reste l’action éducative et
pédagogique ».
Mais elle doit être soutenue par une politique de lutte
contre la ghettoïsation et le racisme. Les trois présidents appellent
également l’Ecole à prendre espoir en ses valeurs et sa capacité à intégrer
: « pour que l’Ecole participe à l’intégration de tous les citoyens dans
une culture commune laïque respectueuse des convictions de chacun, les
enseignants doivent être convaincus de l’importance de leur rôle comme
transmetteurs des valeurs fondatrices de la laïcité. La formation des
personnels de l’éducation est la condition pour affronter ces turbulences
sociétales avec détermination et sérénité… Quand l’Ecole accueille, sans
gommer les différences, les enfants de la République et leur apporte les
outils de la réflexion critique, elle ne met pas la laïcité en danger.
Espace pour un véritable dialogue social inspiré par la raison, elle montre
sa force et l’exemple d’une laïcité en acte, libératrice ».

Article de Libération