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Monique Royer

Pour sa quatrième édition, le séminaire  » industries de la connaissance « , parrainé par la Région Poitou-Charentes avait élu pour cadre le Centre National de la Bande Dessinée et de l’image d’Angoulême.

Se positionnant en territoire apprenant, la région Poitou-Charentes a mis en place en 2000 une mission des industries de la connaissance chargée de proposer une stratégie de développement des activités qui y sont liées. Accompagner des entreprises dans le secteur multimédia éducatif, mettre en œuvre un pôle qualité de la formation et du e-learning, soutenir les territoires dans leurs projets d’accès au savoir constituent les principaux axes de cette politique.

L’organisation de séminaires favorise la construction d’un réseau d’échanges et d’expertise et met les initiatives existantes dans une perspective prospective. Ainsi, sur le thème des territoires apprenants, se sont succédées des interventions sur les enjeux de l’économie de la connaissance puis des présentations et des échanges sur des initiatives développées en région.

Le site du séminaire :
http://www.industries-connaissance.com/

– La première table ronde

Elle a mis l’accent sur les enjeux territoriaux de l’économie de la connaissance. Elle réunissait :
– Thierry Gaudin de Prospective 2100,
http://www.2100.org/ind_fr.html
http://www.2100.org/odysseytableau40f.html
– Philippe Moati du CREDOC
http://www.credoc.asso.fr/
http://www.credoc.asso.fr/hs/nouvelleecoexclusions.htm
– Alain Rallet, membre du conseil scientifique de la DATAR
http://www.datar.gouv.fr/
http://www.datar.gouv.fr/datar_site/datar_framedef.nsf[…]
– Gérard Mercher de Charente Développement,
http://www.charente-developpement.com/

La société cognitive, succédant à la société industrielle, fonde la création de richesse sur la connaissance. La performance des acteurs repose sur leur capacité d’innovation, leur aptitude à répondre de façon pertinente et rapide aux évolutions de l’environnement. Dans ce contexte, la cartographie des compétences, l’interaction entre des acteurs complémentaires sont des éléments clés pour construire une stratégie de réponse active aux sollicitations du marché, des consommateurs, des individus. La plus value n’est plus fondée sur la production de biens mais sur la capacité d’innovation et de réaction. L’organisation réticulaire est la mieux adaptée ; le réseau favorise les échanges, la combinaison des compétences en fonction du problème posé afin d’offrir un bouquet de produits (biens et services).

Les territoires et leurs structures politiques ont un rôle fondamental à jouer dans la régulation des réseaux afin de développer un système d’innovation. Nous assistons à une véritable compétition entre les territoires, entre les régions, pour attirer les agents économiques. Plusieurs stratégies peuvent être développées : une stratégie de spécialisation, centrée sur un domaine de compétences ciblé ; une stratégie de diversification basée sur la mise en synergie de secteurs différents et enfin la stratégie culturelle qui par une politique culturelle innovante attire les personnes les plus qualifiées et, par ricochet, les activités innovantes. Cette dernière stratégie est développée par la ville d’Angoulême évoluant depuis le festival de la bande dessinée vers la constitution d’un pôle d’images, MAGELIS.
http://www.mairie-angouleme.fr/
http://www.magelis.net/

– Des expériences régionales

Des expériences régionales ont illustré les exposés de la table ronde. Ainsi l’histoire du CIAM, Centre International d’Art Mural, fermé en décembre dernier malgré des activités culturelles et pédagogiques florissantes, a souligné l’importance à la fois de l’identité liée au patrimoine et de l’implication des politiques locaux.
http://www.artmural.org/ciam/default.htm

L’initiative  » Val de Saintonge « , elle, a pour objectif d’interpréter le patrimoine roman afin de créer des parcours virtuels et d’apprentissage. Elle associe différents acteurs : élus, créateurs, universitaires, prestataires du tourisme pour valoriser la richesse patrimoniale de la région.
http://www.parole-et-patrimoine.org/romanes/terres/default.htm

L’exemple de l’Université Populaire de Ruelle met l’accent sur l’idée d’intelligence collective développée au cours de rencontres thématiques, de débats parfois théâtralisés, d’activités communes. Pour  » s’occuper de ce qui nous regarde « , des évènements populaires forts sont organisés, en lien avec des temps de réflexion où la rencontre est créatrice et l’émotion primordiale.
http://perso.wanadoo.fr/up-ruelle/

Deux actions de prospection et d’accompagnement ont complété le tour d’horizon. Ouest Atlantique est un agent de développement économique spécialisé dans la recherche d’investisseurs étrangers pour l’Arc Atlantique.
http://www.les1000delouest.com/qui/part-p9.asp

L’Institut Atlantique d’Aménagement du Territoire accompagne les territoires dans leur développement et leur organisation. Il a réalisé un état des lieux de l’économie de la connaissance en Poitou-Charentes par une cartographie des acteurs, des réseaux et des activités liées à l’innovation.
http://www.iaat.org/

– La synthèse

La synthèse des échanges réalisés lors de  » cafés de la connaissance  » a permis de dégager quatre points forts. Les communautés numériques sont perçues comme une chance de désenclaver des territoires en rupture, en s’appuyant sur un patrimoine de compétences. C’est le cas de la ville numérique de Parthenay.
http://194.250.166.236/villenum1000/villeinternet/remise2003.htm

L’Université de Limoges réalise plusieurs formations dans le domaine des TIC sur le principe des communautés virtuelles.
http://www-tic.unilim.fr/index_alternatif.html

De multiples systèmes de production de connaissances peuvent être sollicités en dehors des dispositifs balisés .Le développement des blogs, du wiki favorise une production collective tout comme les logiciels libre, avec le partage des codes source. La Validation des Acquis de l’Expérience permet un apprentissage réflexif. Dans l’entreprise, les concepts d’organisation apprenante, les pratiques de knowledge management sont de plus en plus adoptés. Toutes ces nouvelles voies d’apprentissage produisent une co-construction et un recyclage des connaissances.

La diffusion des connaissances, en particulier l’usage pédagogique des TICE pose la question des usages et de l’évaluation des usages. Le pédagogue possède une place prépondérante afin de dépasser le stade de l’information et favoriser l’acquisition de connaissances.
Ses fonctions de scénarisation doivent être valorisées. L’exemple du réseau territorial du département de la Charente montre l’intérêt des réseaux de connaissances territoriaux et l’importance de son animation. La mise en commun de documents, le partage d’expérience entre acteurs parfois concurrentiels supposent une régulation et une clarté dans les échanges. Peu d’acteurs sont finalement moteurs de la transformation dans les réseaux, reconnaître leurs initiatives sans décourager les moins engagés est sans doute une des clés de leur réussite.

Comment valoriser les territoires pour créer des richesses et des emplois ? La question était en filigrane du séminaire « Les territoires de la connaissance « .La réponse est sans nul doute liée à l’appropriation des enjeux de la société de la connaissance par les acteurs territoriaux. Elle émergera des réseaux encouragés par les acteurs politiques et économiques. Elle sera stimulée par un tissu social dynamique et des initiatives émergentes. Enfin, elle sera effective par la reconnaissance et le développement des différentes voies d’acquisition des connaissances. Dans ce dernier registre, les acteurs de la formation, initiale et continue, ont un rôle moteur à jouer.