« On
peut supposer que ces évaluations ont un effet pervers en contribuant à la
fuite des élèves favorisés. La transparence – qui constitue un progrès par
rapport à la situation antérieure – reste en effet très relative : les
familles qui ont accès à ces données appartiennent plutôt à des milieux
favorisés. Ce sont ces catégories – en particulier les enseignants – qui ont
le plus recours aux dérogations de la carte scolaire pour choisir leur
lycée ». Dans Le Monde du 31 mars, Pierre Merle (IUFM de Bretagne)
condamne la publication des indicateurs des lycées. « Face à des
évaluations médiocres, un proviseur peut être tenté de constituer des
classes de niveau avec le projet d’éviter la fuite des élèves d’origine
favorisée… Pour les enseignants, l’utilisation des évaluations des lycées
est délicate : il est en effet quasi impossible d’établir une causalité
directe entre leur pratique quotidienne et les résultats moyens de leur
établissement au baccalauréat. Ils ne retirent donc pratiquement aucun
enseignement concret de la publication de ces chiffres ». L’éducation
nationale doit-elle et peut-elle échapper à la transparence ?
Article du Monde