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« Aussi
loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être institutrice »
.
Pourtant Anne-Laure, interrogée par Libération, est sous anti-dépresseurs.
C’est une imagé très contrastée des jeunes professeurs des écoles qui est
restituée par un sondage réalisé pour le Snuipp et publié dans Libération du
1er juin. Ils s’y déclarent à la fois satisfaits (à 87% !) d’un métier
choisi par vocation (à 71%). Mais en même temps ils ne croient plus dans la
réussite de tous les élèves (à 62%), s’intéressent moins à l’épanouissement
des enfants (33%) et sont favorables aux redoublements (à 61%). Pour
Philippe Meirieu, directeur de l’IUFM de Lyon,  » le sondage montre qu’ils
sont plus sensibles qu’auparavant au discours «anti-Mai 68». Beaucoup de
Français ont, à mon avis partiellement à tort, le sentiment que la gauche
été impuissante à résoudre les problèmes d’échec scolaire, d’exclusion,
qu’elle s’est épuisée en bons sentiments, vainement, et qu’il faudrait mieux
en revenir aux «bonnes vieilles méthodes» de la carotte et du bâton. Que les
jeunes enseignants endossent en partie ce discours n’a rien d’étonnant. Je
me demande seulement s’ils n’y résistent pas mieux que la majorité des
Français ».
Cela remet pourtant en question l’enseignement reçu en IUFM.
P. Meirieu y voit une crise de l’institution :  » (c’est) le signe du
divorce entre l’ambition individuelle extraordinaire que manifestent les
jeunes instits et la médiocrité tout aussi extraordinaire de l’ambition
politique à leur égard. Ils ont de plus en plus le sentiment de porter seuls
les valeurs de l’école. D’où un certain fatalisme face à l’échec ».

Article de Libération
Article de Libération
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