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Plus de
diversité, plus d’autonomie, plus de choix, plus d’argent. Tony Blair a
annoncé le 7 juillet un plan de 5 ans pour l’école qui modifie sensiblement
l’enseignement secondaire et vise à augmenter le nombre de jeunes scolarisés
au-delà de 16 ans, remédiant en cela à un point faible du système anglais.
La réforme veut d’abord diversifier l’offre scolaire en accordant plus de
liberté dans les programmes aux bons établissements et en incitant chaque
établissement secondaire à développer une spécialisation et à ouvrir une
« 6th form » pour les 16-18 ans. Conjointement le nombre de places dans les
établissements réputés sera augmenté et 200 nouvelles écoles spécialisées,
des « city academies », ouvertes. Ces mesures répondent au désir des parents
de pouvoir choisir l’établissement de leur enfant, un voeu porté jusque là
par l’opposition conservatrice. En proposant une offre scolaire plus riche
et plus diversifiée, T. Blair veut aussi permettre une éducation mieux
adaptée au cas de chaque élève. Pour cela il mise également sur le
développement des TIC. Au programme : le développement de services
d’information et de soutien scolaire subventionnés, la diffusion de
didacticiels permettant à chaque élève d’apprendre à son rythme, seul ou en
groupe, l’utilisation d’outils électronique de gestion de groupes par les
enseignants, l’installation de tableaux interactifs à raison de 10.000
salles de classe par an, enfin le développement de réseaux d’écoles et
d’outils de collaboration. Le système sera plus flexible et les élèves
pourront combiner le travail scolaire et l’apprentissage et changer de
filière facilement. Pour cela il faudra adapter les locaux : tous les
établissements scolaires seront rénovés d’ici 2015. Tout cela va coûter cher
: le gouvernement prévoit de porter le budget de l’éducation de 11 à 58
milliards de livres d’ici 2008. L’autonomie financière des établissements
sera renforcée. De nouveaux fonds d’Etat seront versés directement aux
écoles, en « sautant » les instances locales. Chaque établissement pourra
prendre un statut de « fondation » ce qui lui permettra d’associer à son
financement des sponsors privés et de mieux rémunérer les enseignants. Pour
matérialiser aux yeux des élèves cette autonomie, chaque école devra
obligatoirement adopter un uniforme et les pouvoirs disciplinaires des chefs
d’établissement seront renforcés. Pour le ministre de l’éducation, Charles
Clarke, « la caractéristique centrale de ce nouveau système sera la
personnalisation, de telle façon que le système s’adapte aux individus
plutôt que les individus au système. Ce n’est pas une vague notion libérale
qui consisterait à laisser chacun avoir ce qu’il veut. C’est avoir un
système qui donnera un haut niveau d’éducation à tous et qui reconnaisse les
besoins individuels ».
Tony Blair l’affirme : « tant que je serai
premier ministre on ne reviendra pas à un système basé sur la sélection de
quelques uns et le rejet de la masse ».
Mais en libérant les
établissements et dans une certaine mesure la carte scolaire, pourra-t-il
éviter une hiérarchisation croissante des établissements ?

Le plan de 5 ans
L’analyse de BBC News