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La loi Fillon permet-elle « d’orienter » l’éducation ? Pour Emmanuel Davidenkoff, dans une belle tribune de Libération, il s’agit plutôt d’un écran qui camoufle une politique qui n’est pas dite.  » L’école du XXIe siècle se construira donc sur des références bâties à la fin du XIXe. Pourquoi pas. Ce fragile équilibre survit… Le mythe tient, le récit se prolonge, la geste s’interprète. A tout prendre, mieux vaut pourtant ce combat sincère, mis en mots parfois plus qu’en actes, que pas de combat du tout. Or le plus inquiétant est peut-être que la future loi méprise jusqu’à cette sincérité. Laquelle aurait mérité mieux qu’un texte qui, pour l’essentiel, ne légifère pas, au sens où il n’établit pas de mécanisme juridique qui permettrait à un quelconque «juge» de dire si elle est ou non respectée. Loi «politique», donc. Pendant ce temps, la vraie politique, celle qui incarne des paroles en actions, se joue ailleurs, dans le désengagement financier de l’Etat, qui supprime postes et crédits à tour de bras au nom d’une démographie en berne. Qu’il justifie suppressions ou créations de postes, cet argument demeure stérile tant qu’il n’est pas accompagné de propositions sur la façon dont la richesse nationale est investie dans l’éducation ».
Tribune de Libération