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 » La loi d’orientation risque de commettre une erreur fatale en renforçant encore plus les liens entre les IUFM et les universités. Disons le tout net ! L’immense majorité des universitaires n’ont rien à apporter à la formation des maîtres du premier degré. Exigeons donc des universités qu’elles proposent des cursus pluridisciplinaires spécifiques à ceux qui se destinent au métier d’enseignant ; et laissons à ceux qui ont une expérience réelle du terrain le soin de former professionnellement les futurs instituteurs ». Alain Bentolila (Paris 5) prend le contre-pied du projet ministériel d’intégration des IUFM dans l’Université. Il le fait au nom d’un « artisanat » éducatif qui mobilise les souvenirs d’un passé mythifié.  » Quand mon père fermait la porte de sa classe, vers 17 h 30, son tableau était prêt pour le lendemain, son cahier de préparation impeccablement à jour. Je suppose qu’il rentrait chez lui le coeur apaisé, sachant que le lendemain serait un jour, certes nouveau, mais dont l’organisation était parfaitement préparée… Récemment, une étudiante d’IUFM me disait que pour elle «être instit, c’était un peu comme être artisan». Et je pense qu’elle avait parfaitement raison ; ce qui fait le bon maître d’école, maître de son savoir et maître de sa pratique, c’est un savant mélange, sans arrêt enrichi, de connaissances filtrées par les exigences d’une pratique quotidienne ».
Tribune