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« Le système de financement de l’éducation aux Etats-Unis est à la croisée des chemins ». Education Week, une des plus célèbres revues américaines d’information sur l’éducation, décrit, dans un numéro spécial, le tableau d’un système scolaire en mutation. A l’origine de cette transformation, la loi fédérale, No Child Left Behind impulsée par George Bush. Elle impose à la fois un système commun d’évaluation et des objectifs de qualité et de performance à un système scolaire jusque là totalement décentralisé et piloté par les états. Cette pression déstabilise les budgets et amène les états à changer de politique éducative. Premier effet : 31 états modifient le mode de financement des districts scolaires. Alors que jusque là ils veillaient à assurer une certaine équité entre les différents territoires, les états ont le souci maintenant de lier leur apport financier à l’efficacité. La quête d’égalité a cédé la place à la recherche de la conformité avec les objectifs fixés par la loi fédérale. Premier effet : 43 états ont développé des programmes spéciaux pour améliorer le niveau scolaire des élèves « à risque » : pauvres, en retard, non-anglophones etc. Second contrecoup : la rémunération des enseignants se fait davantage au mérite. Cinq états de la Sun Belt indexent les salaires sur les résultats. Vingt-six autres modulent les salaires selon les besoins des différentes disciplines. Quatorze payent davantage les professeurs des établissements difficiles. Mais tous doivent effectuer cette mutation alors que les budgets fondent, obligeant les établissements et les districts scolaires à faire plus avec moins. Vague silencieuse, la révolution libérale redessine le système éducatif américain. Le paradoxe veut que ce soit sous la houlette de l’état fédéral.
Etude d’Edweek
Etude d’Edweek