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Vie pédagogie de mai 2005

« On veut donner la possibilité à l’élève d’expliquer et de comprendre des phénomènes d’un point de vue scientifique et technologique, tout en enrichissant sa culture générale. Il y a là une occasion, pour l’élève, de saisir les répercussions de ce champ de la connaissance sur l’individu qu’il est, la société qu’il habite et l’environnement qui l’influence ». Le numéro d’avril – mai de Vie pédagogique, une revue québécoise, est dédié à l’enseignement des sciences et de la technologie. Un enseignement lui aussi touché par la réforme qui initie une approche vivante et expérimentale. Le numéro donne de nombreux exemples de démarches pédagogiques en ce sens : approche historique, expérimentation pour apprendre à réfléchir au primaire etc. Le statut de l’erreur et la quête de sens sont à l’honneur dans le dossier. On ne sera donc pas surpris que ce numéro s’ouvre par un bel article de Bernard Charlot. « Les recherches que nous avons menées en milieux populaires parisiens… montrent qu’il y a des logiques d’interprétation de la situation scolaire qui reviennent régulièrement. À titre d’exemples, j’indiquerai trois points : 1) le fait que, pour les élèves, on va à l’école pour « passer » et non plus pour apprendre. Voilà une première difficulté. Qu’en est-il alors du savoir à l’école, du sens, du plaisir? … 2) l’idée partagée par beaucoup d’élèves des milieux populaires, à savoir que, dans l’acte d’enseignement-apprentissage, celui qui est actif c’est l’enseignant et non l’élève. Ce dernier doit venir à l’école, se tenir tranquille et écouter le professeur. S’il fait cela, il a fait ce qu’il avait à faire… 3) ce que j’appelle le « rapport binaire au savoir … : on sait ou on ne sait pas. Il n’y a rien entre les deux. Si je sais, je peux lire; si je ne sais pas, je ne peux pas lire. Les élèves qui réussissent en classe ou les élèves moyens, eux, sont dans une logique de progressivité du savoir. On peut savoir tous les jours un peu plus… Il faut pouvoir faire participer nos élèves à des activités qui leur donnent du plaisir en même temps qu’elles donnent du sens à leurs apprentissages ».
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