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« Dans un monde où la recherche forcenée d’un plaisir vite consommé est devenue un principe de vie… pourquoi donc l’école en particulier et l’apprentissage en général échapperaient à cette tendance majeure ?… A mesure que l’échec scolaire se fait plus inquiétant, s’est installée l’idée que le plaisir devait être consubstantiel de toute démarche d’apprentissage. Cette consubstantialité a été présentée comme la meilleure garantie du succès des apprentissages. A l’opposé, l’obscur labeur a été dénoncé comme responsable de l’échec scolaire et de la désaffection des élèves ». Alain Bentolila oppose à nouveau plaisir et apprentissage pour l’apprentissage de la lecture. « Travail patient et obstiné pour enrichir le vocabulaire des enfants, notamment par la lecture assidue à haute voix de textes variés ; manipulation précise des mécanismes du code écrit pour en percer les secrets ; c’est bien dans l’exigence et la précision que se gagne la bataille de la lecture et non dans une approche globale qui, sous prétexte de plaisir facile et immédiat, conduira bien des élèves à une impasse ». Ceux qui échouent sont des jouisseurs…
Article du Monde