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« C’est le contraire de l’accompagnement pédagogique ». Alors que les pressions gouvernementales pour instituer un filtrage automatique des accès Internet s’accentuent, Stéphane Marcovitch, délégué général de l’Association des fournisseurs d’accès et de services Internet (AFA) s’élève contre le procédé. « La protection de l’enfance est un objectif louable mais la mesure proposée n’est pas acceptable. Elle va créer chez les parents un sentiment illusoire de sécurité. Le gouvernement veut faire croire qu’une telle loi peut donner un coup de baguette magique qui ferait disparaître les sites susceptibles de heurter les enfants. Ça ne marche pas comme ça. Quelle que soit la façon de s’y prendre, les FAI ne sont pas techniquement capables de mettre en place un filtrage de l’Internet au moyen d’une barrière électronique qui empêcherait les internautes de naviguer sur certains sites identifiés grâce à des mots clés… La solution serait d’autoriser uniquement les sites préalablement installés sur les machines des FAI. Une fois le filtrage activé, les internautes n’auraient donc plus accès à l’ensemble de l’Internet. Ça veut dire aussi qu’il n’y aurait plus de courrier électronique et plus de messagerie instantanée… Il ne resterait pas grand chose: en gros le site de «Pif gadget» et celui de Disney ».

Mais le délégué de l’AFA ne souligne pas uniquement l’inefficacité et le risque liberticide. Pour lui, cela « va à l’encontre des efforts de sensibilisation des parents menés depuis des années. Le filtrage autoritaire, c’est le contraire de l’accompagnement pédagogique. Les parents se diront qu’ils sont protégés et qu’ils n’ont plus besoin de discuter des dangers du Net. Comme si on espérait résoudre les risques pour les enfants en leur interdisant de sortir sans leur expliquer pourquoi ».

La question concerne également l’Ecole. Si le filtrage peut localement s’avérer nécessaire, seule l’éducation à Internet peut préserver les enfants des risques bien réels du net : les dérives commerciales comme les mauvaises rencontres.
Article de Libération
Rappel : L’Expresso du 16 septembre