“Il est intéressant de s’arrêter un instant sur la présence pour la première fois au programme d’une oeuvre relevant des traditions non écrites occidentales et contemporaines, en l’espèce une chanson de Jimi Hendrix, Purple Haze. Si cette présence dans le programme de série L est cette année « accompagnée » pour alimenter l’étude des relations du savant au populaire, elle n’en ouvre pas moins de nouvelles perspectives pour l’approche de l’étude analytique de la musique en l’absence de trace écrite. Avec Hendrix, toute étude sur partition est vaine, celles qui existent ne donnant qu’une bien piètre idée de ce que contient la musique. Seule l’écoute est une référence fiable. Mais quelle écoute ? Celle de l’interprétation sauvage qu’il en donne en clôture du festival de Woodstock et juste après un Star Spangled Banner d’anthologie ? Celle de son premier album, plus propre et retenue, claire et produite avec la précision du studio ? Si la réponse n’existe pas, la question s’impose… comme pour nombre des oeuvres des répertoires classiques. Car, convenons-en, l’analyse académique, la musicologie savante plus généralement s’est jusqu’à présent trop peu occupée de cette dimension pourtant essentielle aujourd’hui de l’interprétation de la musique. Or la musique, et particulièrement pour l’immense majorité de nos élèves, s’écoute bien avant de se lire ou de se jouer… Alors, travailler sur Hendrix ne nous donnerait-il pas quelques précieuses leçons pour enrichir nos approches, à l’école au collège et au lycée, de Bach, Haydn, Schumann ou Stravinsky ?” Vincent Maestracci invite donc les enseignants à utiliser “l’Acousmographe”, un outil développé par l’INA pour noter à posteriori les musiques électroacoustiques. Une nouvelle porte est ouverte ?
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